27 mars 2016

Il y a 100 ans : Une lacune

L’Officiel de la Colonie portant la date du 22 janvier contient deux arrêtés très intéressants.
Le premier règlemente le fonctionnement des sociétés indigènes. Désormais, ces sociétés ne pourront se réunir sans, au préalable, en avoir obtenu l’autorisation de l’administration.
Le second arrêté porte réorganisation du service intérieur de l’École de Médecine et la refonte des règlements de 1902.
À la suite des incidents en cours de règlement, les modifications apportées s’imposaient.
Mais il y a un article 58 ainsi conçu :
Art. 58. – Les étudiants devront saluer et avoir une attitude respectueuse vis-à-vis des représentants de l’autorité, des administrateurs, des officiers et des professeurs.
Ce sont là d’excellents conseils ou plutôt de sages prescriptions.
Il me semble cependant qu’il y a une lacune à combler dans cet article 58.
En effet, si des élèves de l’École de Médecine doivent avoir le respect de l’autorité, de leurs professeurs, avec qui ils sont en contact permanent ; si ces mêmes manifestations de respect doivent être observées pour MM. les administrateurs et officiers rencontrés dans la rue ou en visite à l’école, on s’étonnera en constatant que toute une catégorie de personnes n’ont pas droit au respect mobilisé, d’après l’arrêté, au profit des personnes désignées.
Les Européens colons ne réclament ni hommages, ni révérences, ni autres marques extérieures de respect très superficielles, cependant, ils estiment, avec raison, qu’il n’eût pas été superflu, et pour cause, de rappeler ces jeunes gens et d’une façon générale à la déférence due aux Européens.
Il est évident que cette prétention va paraître exorbitante à quelques esprits affinés, avisés et adroits, mais il est probable qu’en haut lieu, on reconnaîtra qu’en effet on aurait pu mieux dire.
Il ne suffit pas d’ailleurs de faire des élèves studieux et respectueux seulement de l’autorité. Il faut encore essayer de les façonner, d’en faire des jeunes gens bien élevés, ceux-là, seuls, comprendront qu’ils doivent être déférents vis-à-vis des Européens sans distinction de catégorie. Car en somme, s’ils doivent d’être ce qu’ils sont, s’ils vivent dans un état meilleur, c’est à l’effort commun des Européens qu’ils en sont redevables.
Un ancien.

Le Tamatave

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