12 septembre 2016

Il y a 100 ans : Au sanatorium d’Antsirabe

Antsirabe exulte. Lors du dernier voyage du Yarra sont arrivées une quinzaine de familles mauriciennes, soit une quarantaine de personnes (les journaux bourbonnais disent 102, sans préjudice d’une trentaine de Réunionnais).
L’arrivée des Mauriciens n’est pas sans intérêt, et le lecteur comprendra l’importance du séjour à Antsirabe de ces voisins qualifiés pour reconnaître les richesses naturelles de la station thermale, les ressources sans nombre qu’elle offre et son avenir immense.
Aussi, la presse locale fait-elle fête à ces arrivants, qui doivent être suivis par les prochains courriers de caravanes plus importantes.
Nos confrères adjurent les hôteliers d’être assez intelligents pour ne pas « plumer » les visiteurs qui apporteront de l’or, tout en faisant connaître Madagascar sous son véritable jour. Il est à penser que quelques-uns viendront même s’y installer et contribuer puissamment à sa prospérité.
Et cela fait songer au temps où M. Picquié inaugurait les thermes d’Antsirabe, et faisait procéder au tracé de la voie ferrée qui doit relier ce centre à Tananarive. Cela fait songer aussi que M. Garbit va compléter cette œuvre, et rendre à nos hôtes le séjour d’Antsirabe le plus agréable possible.
Est-il besoin de faire remarquer que c’est la première fois que cette station balnéaire reçoit un contingent de visiteurs aussi important, sans compter les colons des côtes Est et Ouest qui, chaque année, et de plus en plus, y viennent demander la réparation nécessaire à leurs fatigues.
C’est pourquoi l’administration actuelle, s’étant parfaitement rendu compte de ce mouvement, a décidé de faire édifier, le plus rapidement possible, un établissement thermal présentant tout le confort désirable, auquel sera adjoint un hôtel susceptible de recevoir, dans les meilleures conditions, une clientèle certaine.
Et, puisque nous venons de parler de la voie ferrée Tananarive-Antsirabe-Fianar, disons que sa construction est très avancée, quant à la plate-forme ; seule la difficulté de réaliser, par ces temps de guerre, les commandes de matières ouvrées, a empêché de poser le rail plus loin que Behenjy ; mais le gouvernement général se préoccupe de résoudre cette difficulté et la solution ne peut tarder à intervenir.

Le Courrier colonial

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