13 septembre 2016

Il y a 100 ans : Madagascar et les exportations de Maurice

Une fois de plus, il est prouvé et bien prouvé que la face des choses varie selon le bout de la lorgnette avec laquelle on les regarde.
Nous avons plusieurs fois manifesté notre satisfaction en relatant les nombreuses exportations de la Grande Île sur Maurice et nous pensions que les colons madécasses devaient être aussi satisfaits que nous, sinon davantage. Il paraît que nous nous trompions étrangement.
Tout en félicitant leur colonie de produire certaines denrées en assez grande quantité pour en fournir aux voisins de l’ancienne Île-de-France, les colons tiennent à exprimer leur regret de voir que les Anglais n’usent pas de réciprocité à leur égard.
En effet, et le Courrier colonial s’est déjà fait l’écho de cette mesure, ils ont interdit, d’une façon absolue, l’exportation des produits de leurs colonies, quels qu’ils soient, même de la farine.
Or, la Grande Île, qui ne produit pas encore assez de blé pour sa consommation, recevait de la farine de l’Inde par l’intermédiaire de Maurice. Mais la dernière commande que le Yarra devait apporter à Tamatave n’est pas arrivée et les commerçants ont reçu la nouvelle que l’exportation de la farine était interdite.
Que diraient nos alliés si les colons malgaches gardaient à leur tour leur riz et leurs pommes de terre ? Comme le fait remarquer un de nos correspondants, « ces denrées pourront nous êtres nécessaires si la farine vient à manquer. »
Il faut espérer que cette mesure, prise certainement sans réflexion et dans un intérêt général par le gouvernement britannique, sera rapportée si elle ne l’est déjà quand paraîtront ces lignes.
Il y va aussi bien de l’intérêt que des relations de bon voisinage des deux colonies.

Une heureuse décision de M. Garbit

Le gouverneur général de Madagascar a pris une décision qui a reçu l’approbation unanime des colons : il s’agit de la création de deux bourses de 1 200 francs chacune qui seront attribuées à deux jeunes orphelins de la guerre, munis de leur baccalauréat et qui voudraient se consacrer aux études vétérinaires.
Toutefois, ces pupilles devront s’engager à servir dans la Grande Île pour une période de dix ans après leur sortie de l’École vétérinaire.

Le Courrier colonial

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