2 janvier 2018

Il y a 100 ans : La question du riz à Madagascar

Nos lecteurs se souviennent-ils que nous leur avions parlé de l’initiative de certains colons qui, pour remédier à la pénurie du riz dans la Grande Île, avaient pris les mesures nécessaires pour en faire venir d’Indochine ? Par ailleurs, deux maisons de la colonie avaient manifesté l’intention de faire venir 5 000 tonnes de riz de notre France d’Asie ou de l’Inde britannique, afin d’enrayer la hausse constante du précieux aliment.
À ce sujet, notre confrère la Tribune de Madagascar écrit que la réussite de cette tentative ne pourra se réaliser effectivement que par une intervention pécuniaire du gouvernement pour résoudre la crise du fret.
La question du riz est devenue si aigüe dans la Grande Île que le premier acte de M. Merlin, le nouveau gouverneur général, a été de chercher à remédier à cette situation.
Comme il paraît que dans certaines régions, notamment à Majunga, il y a des stocks de riz, on envisage leur transfert dans les districts où le riz fait défaut, ce qui arrêterait sensiblement la crise actuelle.
Cette question du riz a eu sa répercussion – inattendue – sur le tronçon de voie ferrée déjà posé à Tsiafahy.
L’impossibilité de se procurer le matériel nécessaire pour pousser le rail jusqu’à Antsirabe justifiait en quelque sorte cette mesure, mais la rareté du riz a conduit l’administration à reporter les rails enlevés à la ligne Moramanga-Alaotra.
Jusqu’ici cette région a été considérée comme devant produire intensivement le riz le jour où les prix des transports seront abaissés ; elle pourra donc de la sorte intensifier ses cultures vivrières et contribuer à l’alimentation des tobys où toute une armée d’ouvriers travaillent aux carrières de graphite.
Cette mesure qui, un moment, a pu inquiéter les colons ayant des intérêts dans la vallée d’Ambatolampy, n’empêche nullement l’administration de s’intéresser à leurs droits puisqu’elle se préoccupe actuellement de se procurer le matériel nécessaire à la ligne d’Antsirabe ; mais la question du riz imposait en quelque sorte cette opération.
En outre, quels qu’aient été les frais qu’elle a occasionnés, peu considérables d’ailleurs, il est assuré qu’ils seront vite récupérés par le rendement du fret qui descendra de la région du lac Alaotra.

Le Courrier colonial

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