13 février 2018

Il y a 100 ans : La situation à Madagascar (2)

(Suite.)
Comme il ne s’agit que d’inégalités dans la production et que, dans l’ensemble, Madagascar produit assez de riz pour sa population, il ne paraît pas impossible de remédier à cette situation.
M. Merlin peut demander, par exemple, aux chefs de province de le renseigner exactement sur le rendement de chaque région, de lui indiquer les causes de la raréfaction du riz qui n’est pas due seulement à une récolte déficitaire.
L’administration supérieure de la colonie peut se rendre compte ainsi de l’importance et de l’extension plus ou moins grande prise par les cultures vivrières dans les régions plus favorisées.
Peut-être conviendrait-il actuellement d’interdire l’exportation du riz et de ne pas laisser se reproduire des faits dans le genre de celui-ci :
Dernièrement, un chargement de riz pris à Majunga pour Bourbon a négligé de s’arrêter dans cette île et a poussé jusqu’à Maurice où le riz est resté. On comprend que nos compatriotes de Bourbon n’aient pas été contents.
Les voies ferrées existantes sont manifestement insuffisantes et il ne sera pas facile, après la guerre, de leur donner toute l’extension nécessaire. Et puis, le rail ne suffit pas ; il ne peut pénétrer partout. Pour arriver jusqu’à lui, il faut des routes que puissent sillonner les charrettes, les camions, les automobiles. Les courses et les épreuves de sélection qui ont lieu dans les principaux centres de la colonie, les achats de chevaux effectués à Madagascar par Maurice et par le Sud-Afrique nous dispensent d’inquiétudes au sujet de ce moyen de traction ; l’élevage chevalin de la Grande Île est en bonne voie ; il n’y aurait qu’à l’intensifier. En ce qui concerne les automobiles et les routes pour les faire circuler, Madagascar est plutôt mal pourvu et il y a beaucoup à faire dans cet ordre d’idées. On ne peut pourtant pas s’en tenir indéfiniment au portage, c’est-à-dire aux bourjanes dont les rangs ont été, d’ailleurs, éclaircis par la mobilisation ; aussi bien, ceux qui sont restés préfèrent-ils « petraker », c’est-à-dire s’abandonner à un doux farniente.
Que de fois nos confrères locaux ont-ils demandé qu’on utilise tous ces bras inoccupés à la construction des routes les plus nécessaires !
 (À suivre.)
G. Bertrand.

Le Courrier colonial

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