26 décembre 2019

Il y a 100 ans : L’avenir de la motoculture aux Colonies (2)


(Suite et fin.)
À notre avis de vieux planteur, les tracteurs à treuil sont à employer de préférence : ils laissent moins de fourrières aux bouts du champ labouré, ils peuvent être placés sur les chemins d’exploitation et toute la force de leurs moteurs est employée pour l’outil de travail. Il est aussi à considérer que dans les cultures en plaine, de nombreux canaux de drainage gêneraient beaucoup les tracteurs à traction directe (sauf ceux à chenilles) et que, dans les terrains en pente, les tracteurs à treuil placés sur les chemins permettraient tous les travaux, tandis que les tracteurs directs ne pourraient gravir ces pentes tout en remorquant la charrue.
Les tracteurs pour travaux courants ont une force de 10 à 30 HP, mais il en existe de plus faibles pour la culture des plantes faites en sillons espacés de 50 centimètres à 1 m. 50 par binage, sarclage ou léger labourage. Tous ont une poulie qui, avec courroie, peut actionner les machineries d’une ferme.
1° Conduite des moteurs. – Il suffit de connaître le moteur d’automobile pour être à même de conduire un tracteur quelconque ; quelques pièces de rechange sont nécessaires, ainsi qu’un ouvrier mécanicien pour les réparations.
2° Carburant. – Le carburant par excellence est de l’essence de pétrole ; mais, coûtant en ce moment 1 f. 25 le litre, il reviendrait à près de 2 francs aux colonies, ce qui serait trop cher, les tracteurs consommant de 25 à 30 litres de carburant par hectare labouré. Il faudrait donc préférer l’emploi de tracteurs marchant au pétrole lampant après quelques minutes de mise en marche à l’essence ; nous verrons plus tard qu’il en existe ayant fait leurs preuves. Mais ce qui pourrait résoudre avantageusement ce point important, ce serait l’usage de l’alcool provenant de la distillation des mélasses ou du manioc, à condition que le gouvernement en permette l’emploi avec dénaturant n’abîmant pas les cylindres et en l’exonérant de tous droits. Cet alcool pourrait se vendre 0 fr. 50 à 0 fr. 60 le litre et les colons auraient ainsi un carburant bon marché qui pourrait leur permettre l’emploi de moteurs mécaniques pour le labourage et tous les travaux de ferme.
Henri Touchais.
Le Tamatave



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