25 juillet 2016

Il y a 100 ans : La crise de la monnaie (1)

Sur l’initiative de la Chambre des Mines et de la Chambre Consultative de Tananarive, les colons ont adressé, il y a déjà quelque temps, au Département, le câblogramme suivant :
« Les soussignés groupements miniers, commerciaux, exploitants et colons de Madagascar vous exposent que maintenant que Métropole sollicite intensification production grains, conserves, graphite, or, demandée par Guerre, exploitations vont être arrêtées par manque numéraire argent, bronze, ouvriers indigènes ne pouvant être payés par billets. Supplient Ministère envoi à Madagascar monnaie divisionnaire argent, bronze pour valeur mensuelle correspondant au minimum à valeur poudre or exportée pour France ; demandent en outre instamment envoi cargos supplémentaires pour faire face exportations produits nécessaires à besoins défense nationale. »
Ce câblogramme a été fortement appuyé par le Gouvernement de la colonie dont il confirme les instantes démarches.
D’autre part, la Section de Madagascar de l’Union Coloniale a été chargée, par câblogramme de ses membres de Tananarive, d’appuyer ces desiderata et d’en poursuivre la réalisation auprès du ministère des Colonies.
Le câblogramme ci-dessus ne cherche pas à nier la gravité de la situation ; les plantations, les placers d’or, les exploitations de graphite sont abandonnés par de nombreux travailleurs, par suite de la difficulté, surtout à la côte, de leur faire accepter les paiements en billets de banque.
La Tribune de Madagascar publie à ce sujet une étude sur la roupie et le change, dont voici l’essentiel :
« Ainsi, il n’y a plus lieu de le dissimuler : nous souffrons d’une crise croissante de la monnaie.
« Il n’y a qu’un remède possible pour éviter d’en être réduits à nous croiser les bras devant nos richesses inexploitées, c’est que la Métropole nous envoie à nouveau des piastres.
« Ne serait-ce pas l’occasion de modifier dans un sens heureux notre système monétaire ? Au lieu de la piastre française, qui relève de l’étalon d’or, la monnaie française frapperait à notre usage une monnaie spéciale, relevant de l’étalon d’argent. Madagascar aurait, frappé à l’effigie de la République Française, un écu d’argent valant nominalement 5 francs, ou deux roupies, un quatre shillings, et des pièces divisionnaires du même étalon.
(À suivre.)

Les Annales coloniales

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