29 juillet 2016

Il y a 100 ans : Le général Galliéni (1)

Peu de jours avant son départ de la rue Saint-Dominique, le général Galliéni me disait mélancoliquement : « Quand pourrai-je revenir à mes chères études coloniales, auxquels je comptais bien consacrer les dernières années de mon existence ? »
Hélas ! les travaux coloniaux de notre éminent collaborateur sont terminés pour toujours. Il est descendu au tombeau avant d’avoir vu le territoire français libéré de ses ennemis.
La lourde tâche qu’avait assumée ce vaillant soldat, en acceptant d’abord la succession du général Michel au gouvernement militaire de Paris, puis celle de M. Millerand au ministère de la Guerre, a été au-dessus de ses forces ! Il ne faut pas oublier qu’il avait derrière lui un long passé de gloire coloniale et que sa santé était minée par les fatigues de multiples campagnes effectuées sous des climats meurtriers. Les luttes parlementaires ont achevé l’œuvre des guerres d’outre-mer. Le général Galliéni est mort au poste d’honneur, il a succombé sur un champ de bataille qu’il n’avait pas choisi et le monde colonial tout entier pleure le grand chef, aimé de tous ceux qui ont servi sous ses ordres ou qui l’ont simplement approché.
Aucun n’a provoqué autant d’affections, éveillé autant de dévouements, que l’ancien gouverneur général de Madagascar.
L’intense énergie qui le caractérisait ne s’exerçait qu’à l’endroit des ennemis de la France. Pour obtenir de ses officiers tout l’effort nécessaire à la réalisation de ses plans, pour lancer ses soldats à l’attaque de troupes ennemies dix fois plus nombreuses, à l’assaut d’inexpugnables positions, point n’était besoin au général Galliéni d’avoir recours à son autorité. Tous se disputaient l’honneur d’exécuter les opérations qu’il prescrivait, d’exposer leur vie pour donner à la patrie les territoires dont elle avait confié la conquête à leur chef.
Depuis huit jours que la France est en deuil du général Galliéni, tout a été dit sur la part qu’il a prise à notre épopée coloniale de 1880 à 1900, courant du Sénégal au Niger, du Niger au Soudan, passant ensuite au Tonkin pour devenir finalement le gouverneur général de Madagascar, avant d’être le libérateur de Paris, titre qui lui restera dans l’histoire.
(À suivre.)
Francis Mury.

Le Courrier colonial

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