2 mars 2018

Il y a 100 ans : Faites des routes et vous aurez du riz (1)


La crise rizicole de Madagascar a perdu beaucoup de son acuité, non qu’elle soit terminée, mais on en prévoit le terme avec le rendement de la récolte de l’Ouest et les repiquages de riz de première saison dans le Centre. Une fois la « soudure » accomplie, la crise du riz ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Servira-t-elle au moins de leçon ? C’est plus difficile à dire.
Comme toujours, l’administration a manqué de prévoyance et d’esprit d’organisation.
En effet, n’est-il pas étrange que, par exemple, la région de Nossi-Bé, si fertile en riz, ait exporté à l’extérieur avec les autres points de l’île des quantités très grandes de cette céréale alors qu’elle a été obligée ensuite, au mois d’octobre dernier, d’en faire venir pour ses besoins, à des prix exorbitants. Il est évident que si l’administration avait fait dresser l’inventaire des stocks, les choses se seraient passées différemment : les consommateurs, déjà gênés par le renchérissement de la vie, n’auraient pas eu à payer ces… erreurs. Ce système d’imprévoyance officielle n’a pu satisfaire que les transporteurs qui d’ailleurs par ce temps de crise de tonnage n’auraient pas été embarrassés pour utiliser leurs bateaux.
Mais ne soufflons pas sur les cendres éteintes. La crise est à peu près conjurée si elle ne l’est entièrement au moment où nous écrivons ; contentons-nous d’en tirer des constatations utiles pour éviter et surtout prévenir le retour d’événements aussi fâcheux.
Ces constatations peuvent se résumer ainsi :
Les régions où le prix du riz a subi les plus fortes variations semblent être les mêmes que celles où l’on exploite le graphite, c’est-à-dire Mananjary, Fianarantsoa, Miarinarivo, Ankazobe et la côte nord-ouest. Cependant, la vallée de la Betsiboka et la côte nord-ouest n’ont pas vu s’élever sensiblement les prix : le cours de 300 francs qui inquiéta les populations de Tuléar n’avait rien que de très normal… dans les circonstances actuelles ; les centres rizicoles de Vangaindrano et du lac d’Alaotra n’ont été influencés par les cours de Tamatave et de Tananarive qu’autant que les moyens de communication ont permis économiquement l’exportation de ces régions.
(À suivre.)
Le Courrier colonial


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