3 mars 2018

Il y a 100 ans : Faites des routes et vous aurez du riz (2)


(Suite.)
Mais si les centres de graphite sont ceux où a sévi la crise du riz, il va de soi qu’il y a là une corrélation étroite. Poser la question c’est la résoudre.
L’exploitation du graphite a mobilisé un nombre considérable de bras qui ont manqué à la terre, laquelle devait néanmoins nourrir les ouvriers ; ipso facto, le riz s’est raréfié et son prix d’achat s’est élevé ; s’il y a eu famine, ce fut une famine relative, qui a été aggravée sans aucun doute par la fâcheuse taxation.
Au lieu de laisser aller les choses, on aurait dû chercher le remède et faire plus tôt ces constatations qui auraient permis de voir de suite que le riz manquait, non pas dans la Grande Île, mais seulement dans quelques régions. C’est ainsi que Majunga regorgeait de cette précieuse denrée tandis que Tananarive en était dépourvue et la vallée de la Soka ne savait que faire de son riz dont les bœufs se gorgent au moment du battage. La crise du riz n’était donc qu’une crise de circulation.
Le remède est tout indiqué. Construire des routes là où se trouvent les grands centres de production afin d’évacuer rapidement les denrées, établir aussi des routes dans les régions à faible rendement, créer des chemins secondaires pour éviter le retour de ce qui s’est passé à 30 kilomètres de Mahatsinjo, où le riz valait trois fois moins que dans la ville même parce qu’on manquait de moyens de communication entre ces deux points.
Les routes construites éviteront une nouvelle crise alimentaire, d’abord en empêchant l’excès d’abondance ici et la disette là, ensuite encourageant les pays producteurs à produire davantage.

L’assistance médicale indigène à Madagascar

Le crédit prévu (pour les dégrèvements accordés pour la décharge, réduction, remise ou modération de taxe faisant l’objet de mandats de payements établis au profit du trésorier payeur) au budget de l’assistance médicale indigène à Madagascar pour 1917 s’était trouvé insuffisant ; par un arrêté du 11 août dernier, le gouvernement général de cette colonie avait dû doter le budget intéressé d’un crédit supplémentaire de 30 000 francs pour couvrir l’insuffisance précité.
Un décret daté du 25 décembre 1917, paru à l’Officiel d’hier, a approuvé cet arrêté.
Le Courrier colonial


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