17 mars 2018

Il y a 100 ans : Légendes (2)


(Suite et fin.)
Les Malgaches, ceux du peuple, ceux qui ne passent pas leur temps à essayer de convertir leurs frères, inférieurs à leurs yeux, dans les milliers d’édifices élevés au Dieu de paix, se félicitent à l’heure actuelle ne n’avoir point suivi de pernicieux conseils. Ils eussent été les premières victimes d’un régime pure imitation du régime déchu.
Laissons dire même les choses les plus invraisemblables mises au service de causes discutables.
Il y a un gouverneur qui gouverne et agit. Le discours programme de Mahamasina nous rassure au sujet de la politique indigène qu’il entend suivre.
Nous eussions cependant aimé d’y trouver une indication plus formelle quant aux obligations du travail. Ne faut-il pas essayer de détruire les effets déplorables de cette maxime encore appliquée dans les circonscriptions de brousse : « L’indigène libéré de ses charges fiscales est libre de travailler ou non. »

Avis nécessaires

Le discours que prononça Monsieur Merlin dans la plaine de Mahamasina à Tananarive met au point la situation, en même temps qu’il trace nettement aux indigènes la ligne de conduite qu’ils ont à suivre.
En travaillant, tant pour leur compte que pour celui d’Européens, ils sont assurés de la bienveillance de l’Administration.
Rebelles au travail, pêcheurs en eau trouble, mauvais serviteurs, ils sont certains d’être traités avec toute sévérité.
Le Gouverneur veut que la colonie travaille en paix et il en sera ainsi.
Quelques exemples déjà faits suffiront à démontrer aux intéressés que le chef de la colonie tiendra ses promesses.
Une remarque en tout cas s’impose, c’est que, en pleine guerre, la colonie fut légèrement troublée du fait d’éléments Hovas, c’est-à-dire appartenant à cette fraction de la population madécasse qui reçut le plus de bienfaits du Gouvernement français et qui en partie s’est vu réserver toutes les meilleures situations administratives.
C’est parmi cette même population que l’instruction fut la plus répandue. Elle ne montra point qu’elle savait en apprécier tous les bienfaits.
Il est juste de rendre hommage à la partie saine de la population et de constater que ce n’est point parmi les travailleurs, cultivateurs ou ouvriers que les « agités » trouvèrent de complaisantes oreilles.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire