17 juin 2018

Il y a 100 ans : Le temps [en février 1918]


Notre correspondant tananarivien nous écrit :
À partir du 6, le temps s’est brusquement brouillé en Émyrne. Tout indiquait l’action d’un cyclone au loin. Mais où ?
Nos services sont si mal organisés que, pendant plusieurs jours, pas un des bureaux du Gouvernement Général ne put dire rien de certain.
On dit d’abord que c’était Majunga qui était atteint ; d’autres soutenaient que c’était Tamatave ou même la Réunion…
Une pareille « organisation » est le comble du ridicule, ou plutôt de l’intolérable.
Enfin, le 9, des renseignements commencèrent à arriver.
La région majungaise n’avait pas de cyclone mais se trouvait sous un déluge affreux, inondant des lieux habités, interrompant les communications.
Le météore était entré dans la grande île par Mananjary, était parvenu près de Fianar en touchant au passage Ambositra. Il y a des dégâts.
Nous sommes tous heureux ici de savoir que pour cette fois vous autres, Tamataviens, avez été épargnés.
En Émyrne, le temps a eu une tenue raisonnable. Des accalmies de la pluie ont prévenu le danger d’inondation ; les riz vont bien. Aujourd’hui, dimanche, encore un peu de grisaille court le ciel ; la température est fraîche.
La réquisition des riz de récolte en Émyrne est prononcée. Hier, samedi, la Municipalité a procédé à la distribution des cartes de riz aux Européens. Elle s’occupe aussi des besoins de la population indigène. Enfin, M. Berthier (Administrateur-Maire) est en train d’achever son projet de Boucherie municipale, qu’il a conçu depuis assez longtemps déjà. L’état sanitaire à la capitale est satisfaisant.
Le Tamatave

Au moins, c’est net

Les indigènes malgaches ont horreur du papier monnaie, nous l’avons dit mainte fois, mais ils n’avaient pas encore témoigné leur antipathie aussi ostensiblement qu’à Nossi-Bé, où plus de deux cents Antemoros ont quitté les chantiers pour n’y plus revenir.
Ces camarades « conscients et organisés » de l’océan Indien ont signifié à leurs employeurs qu’ils ne travailleraient dorénavant que chez ceux qui les paieraient en piastres.
Le Courrier colonial


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