31 octobre 2018

Il y a 100 ans : La crise du graphite pourrait encore être conjurée


La crise est complète. Les sociétés qui avaient passé des contrats d’achat les ont résiliés ; le ministre persiste à interdire les exportations sur l’Europe, et le marché américain est toujours fermé. Il n’y a donc aucune possibilité de transaction.
La plupart des exploitants stockant leur production depuis plus de six mois sont, faute de ressources, obligés de fermer leurs toby. La main-d’œuvre se disperse, le matériel se perd et les installations non entretenues auront bientôt complètement disparu.
Et cependant que d’argent et d’efforts ont été dépensés pour l’établissement de ces installations en pleine brousse ! Que de difficultés n’a-t-il pas fallu surmonter pour transporter dans des régions dépourvues de routes et de tous moyens de communication les voies Decauville, machines et matériel de toutes sortes !
Ces efforts et dépenses auront été faits en pure perte et l’industrie des graphites sera irrémédiablement compromise si Monsieur le Gouverneur Général ne se décide pas, sans aucun retard, à prendre les mesures qui s’imposent.
Grâce à la très louable activité des producteurs de graphite réunis en Syndicat, Monsieur le Gouverneur Général a été mis au courant de la situation. Les mesures à prendre pour conjurer la crise lui ont été indiquées.
C’est d’abord une avance consentie par l’État sur les stocks de graphite existants chez les producteurs. Cette avance serait fixée à environ la moitié de la valeur de la marchandise.
C’est ensuite – et c’est la question importante – l’ouverture libre et immédiate du marché américain, mesure que nous sollicitons vainement depuis plus d’un an.
Nous savons que le marché américain n’est pas perdu et que, dès l’année prochaine, nos amis seraient disposés à venir prendre un tonnage important de nos graphites de Madagascar.
Mais ils attendent, pour faire des offres, que paraisse à l’Officiel l’annonce de la mesure depuis si longtemps sollicitée par eux et par nous-mêmes.
Nous avons pleine confiance que notre nouveau Gouverneur, aujourd’hui pleinement éclairé sur la situation dont l’importance ne lui a pas échappé, prendre de suite les mesures qui lui sont demandées et dont il a certainement reconnu l’urgence.
Le Tamatave


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