2 octobre 2018

Il y a 100 ans : Utilité des présentations


On a beaucoup plaisanté le formalisme des Anglais qui se présentent l’un à l’autre avant d’engager la moindre conversation. Ce formalisme semble puéril, assurément, mais combien utile ! Si nous autres Français nous l’observions un peu plus, ce formalisme nous éviterait quelques gaffes dans le genre de celle qu’a perpétrée dernièrement un brave colon malgache débarquant dans un gîte d’étape du nord-ouest de la Grande Île.
Notre homme trouve là un compagnon qui arrive, lui, du sud.
Pas de présentations, bien entendu, mais des lieux communs, uniquement « pour causer », car on aime à causer encore plus aux colonies qu’en France.
— J’arrive d’Ambiky, où j’étais allé faire une tournée, dit le premier.
— Ah ! moi, j’arrive de Besakafo.
— Tiens, mais je connais Besakafo.
— Comme ça se rencontre… Et il y a longtemps que vous avez quitté Besakafo ?
— Il y a au moins dix ans. Je m’y serais bien plu, mais figurez-vous, j’y ai rencontré un sale type, une fripouille pour tout dire.
— Oh ! vous savez, il y en a partout.
— Oui, mais celui-là ne valait pas la corde pour le pendre. Et, tenez, puisque vous arrivez de Besakafo, vous devez le connaître et vous serez de mon avis quand je vous aurai dit son nom.
Là-dessus, tout en offrant une cigarette à son auditeur, le voyageur qui venait d’Ambiky révèle le nom de la « fripouille », cependant que le voyageur venant de Besakafo blêmît, rugit et clame :
— Mais dites donc, fripouille vous-même ; c’est moi… et maintenant je vous reconnais aussi…
Un pugilat en règle suivit cette cordiale entrevue de deux voyageurs dont l’un venait du nord et l’autre du sud et qui probablement auraient évité de remuer les cendres éteintes s’ils s’étaient tout d’abord présentés l’un à l’autre.

Contre la crise de l’essence à Madagascar

La Tribune de Madagascar émet une idée qui, selon elle, solutionnerait la question de la crise de l’essence dans la Grande Île.
« Que le budget de Madagascar inscrive la forte somme pour : 1° une mission vraiment technique qui en finisse avec la question de l’existence des gisements pétrolifères dans la Grande Île ; 2° ou pour prime à un concours en vue de l’utilisation pratique du moteur à alcool, Madagascar pouvant produire l’alcool industriel en grande quantité et à vil prix. La colonie doit s’efforcer de vivre sur son propre fonds. »
Le Courrier colonial


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 75 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire