17 mai 2019

Il y a 100 ans : Voies de communication (1)


L’étranger ou le touriste qui débarque à Tamatave éprouve naturellement le désir de se rendre compte par lui-même des richesses que la contrée a la réputation de posséder.
À noter que Tamatave est le port le plus important de l’île et le point obligé de débarquement pour ceux qui veulent se rendre à la capitale ou sur les Hauts-Plateaux, étant en plus la tête de ligne du T. C. E.
Or à vouloir sortir des limites strictes de la ville, l’étranger ou le touriste se heurte à l’impossibilité absolue de franchir les marais qui l’enserrent de toute part.
Il y a deux routes, celle de l’Ivoloina et celle de Melville, mais elles n’aboutissent nulle part, et le visiteur qui tenterait de les suivre se verrait obligé de revenir sur ses pas sans pouvoir aller plus loin.
Reste la voie ferrée du T. C. E. Mais qu’il essaye de descendre à une gare quelconque de Tamatave à Moramanga, c’est-à-dire sur une distance de 250 kilomètres pour en visiter les environs, et il en dira des nouvelles. Aucun chemin pratique, aucune voie d’accès ne permet de circuler autour de ces gares, qui ne sont reliées que par la voie ferrée elle-même.
Que le touriste débarque à Tamatave avec son automobile dans l’intention de gagner la capitale par ses propres moyens, tout en visitant à loisir les régions traversées. Cela lui est matériellement impossible, et il ne lui restera d’autres ressources que de charger son auto sur un fourgon du T. C. E. et de se rendre sur les Hauts-Plateaux par la voie ferrée. Du reste le cas s’est déjà présenté. Ce n’est que dans l’intérieur que se trouvent des routes permettant les communications entre les divers centres. Il n’en existe point sur la Côte Est, et le point le plus rapproché de la route allant vers l’intérieur se trouve à 100 kilomètres de Tamatave.
Mais c’est bien autre chose si, ayant vu dans le port les riches produits coloniaux,  – riz, vanille, café, manioc, épices, etc., – exportés des régions côtières tant au nord qu’au sud de Tamatave, le voyageur veut aller visiter lesdites contrées.
Il n’a pour s’y rendre qu’une seule ressource, qui est de mobiliser une armée de bourjanes, pour le transporter en filanzane lui et ses bagages, et de s’en aller par petites journées.
 (À suivre.)
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire