12 juillet 2019

Il y a 100 ans : De Galliéni à Garbit


C’est devant un auditoire vibrant d’un patriotique enthousiasme que le nom et la mémoire de Galliéni ont été acclamés hier.
La salle des conférences de l’École coloniale fut trop petite ; beaucoup de ceux qui auraient voulu connaître l’exposé de l’œuvre de guerre accomplie par Madagascar ne purent y trouver place. C’est l’indice net de l’estime en laquelle est tenu M. Garbit, gouverneur général de Madagascar, qui conférenciait là, sous la présidence de M. Paul Doumer.
M. le général Berdoulat, gouverneur militaire de Paris, les généraux Lombard, Gossot et Roques étaient venus entendre l’hommage qui allait être rendu à nos colonies, et particulièrement à la grande île.
L’admirable participation de nos possessions à l’œuvre de défense nationale méritait cette preuve d’estime. Venus pour écouter, les généraux étaient à même d’apprécier, car tous ont contribué au salut de la patrie. M. Jean Morel, ancien ministre des Colonies, était également présent.
M. Garbit, qui suspendit volontairement son œuvre organisatrice de gouverneur afin de prendre part, sur nos champs de bataille, aux opérations contre l’Allemagne, a fait preuve d’une incomparable modestie dans son analyse de l’effort de guerre de Madagascar ; il n’a rien voulu dire de la part considérable due à ses initiatives, à l’affection dont l’entourent Européens et indigènes.
M. Paul Doumer, évoquant le souvenir d’un glorieux prédécesseur de M. Garbit, provoquant les applaudissements unanimes de l’auditoire, a fait revivre le rôle du général Galliéni, dans nos colonies d’abord, comme sauveur de Paris et de la France ensuite.
Le sénateur de la Corse, répondant à un désir maintes fois exprimé dans ce journal, a fait connaître en tant que président de la commission d’enquête nommée par le Sénat sa volonté d’obtenir pour le grand patriote défunt le tribut de justice qui consacrera en Galliéni l’une des plus belles parmi les figures immortelles de la République.
Parfaitement organisée par M. Max Outrey, directeur de l’École coloniale, cette conférence aura des répercussions considérables. Elle scellera plus que jamais l’« Unité française », faite des intérêts communs de la France métropolitaine, de ses colonies et des pays de protectorat.
Camille Devilar.
Le XIXe siècle



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