16 juillet 2019

Il y a 100 ans : Les tribulations de nos colons (2)


(Suite.)
Étant donné les difficultés qu’éprouvent actuellement les négociants de nos colonies à écouter en France les graines oléagineuses provenant de ces pays, nous nous permettons d’appeler votre bienveillante attention sur cette question.
Il n’est point nécessaire que nous insistions pour redire quel est l’effet déplorable que produit dans nos colonies l’impossibilité d’écouler en France les denrées qui n’ont été produites, comme c’est le cas pour les graines de ricin, qu’à la suite d’une pression très vive exercée par votre administration.
Les difficultés éprouvées par la Compagnie marseillaise de Madagascar sont générales et nous vous signalons également dans ce sens l’impossibilité où se trouve l’Administration du Gabon d’écouter les faibles quantités de graines de ricin que les indigènes ont produit sur sa demande.
L’Administration a pris incontestablement des engagements vis-à-vis des producteurs coloniaux lorsqu’elle leur a demandé de faire les plus grands efforts pour s’adonner à la culture des graines de ricin qui étaient nécessaires pour le service de la guerre et ces engagements correspondent certainement à une obligation d’acheter. À plus forte raison, il est inadmissible que nos importateurs se voient dépouillés de leurs marchandises sous la forme de la saisie, alors qu’ils n’ont fait que se conformer aux instructions qui leur ont été données par votre Administration.
Nous vous remercions par avance, Monsieur le Ministre, des instructions que vous voudrez bien donner pour remédier à cette situation fâcheuse et nous vous prions d’agréer l’expression de notre haute considération.
Le Président, F. Bohn.

Marseille, le 22 février 1919.
La Compagnie marseillaise de Madagascar à M. le Président de l’Institut colonial de Marseille.
Nous avons l’avantage de vous informer que par le vapeur Crimée, venant de Madagascar, nous avons reçu :
CMF 301/540, 240 sacs graines de ricin pesant 15 600 kilos.
Ces graines de ricin ont été achetées par notre agent de Madagascar en vue de contribuer à satisfaire les demandes du Gouvernement français qui avait exprimé le désir de recevoir des graines de ricin en quantités aussi importantes que possible pour les besoins de la guerre.
(À suivre.)
Le Courrier colonial



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