14 mars 2020

Il y a 100 ans : Cours public de langue malgache (2)


(Suite.)
C’est par devoir que nous avons accepté, M. le Gouverneur Général, la tâche que vous avez bien voulu nous confier.
Avant de commencer les cours, nous rappellerons en quelques mots les origines et la richesse de la langue malgache.
Les explications qui vont suivre ainsi que celles que nous donnerons pendant les cours, nous les avons prises dans les livres existants et plus particulièrement dans les ouvrages des gouverneurs des colonies Julien et Gerbinis, dans les travaux de l’administrateur en chef des colonies Berthier, dans les livres des R. P. Callet et Malzac, ainsi que dans les brochures si intéressantes que publie l’Académie Malgache.
Nous avons pris notre bien partout où nous l’avons trouvé sans nous dispenser cependant d’un effort personnel.
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L’opinion courante veut que le malgache dérive des langues malayo-polynésiennes. Cette opinion est basée sur la philologie comparée qui donne à cette étude une solution satisfaisante.
Pour donner une idée de la parenté qui unit les langues malayo-polynésiennes au malgache, nous considérerons quelques mots racines et quelques dérivés de ces racines :
Ex : Sosona, ce qui double quelque chose : malais susun.
Soratra, écriture : malais surat.
Taroka, jeunes pousses : malais taruk.
Ra, sang : malais darah.
Volana, mois : malais bulan.
Les particules préfixées à une racine se retrouvent aussi en malais. Ex :
Manoratra, écrire, menurat en malais.
En dehors du malais, les dialectes de la côte orientale d’Afrique eurent leur part d’influence dans l’évolution du malgache et les mots qu’on peut rattacher à l’arabe y sont fort nombreux (mois, jours de la semaine, termes employés dans la divination).
Les seuls manuscrits trouvés ici à la fin du règne d’Andrianampoinimerina en 1810 étaient écrits en caractères arabes. C’est vers 1820 que les Européens présents à Tananarive, et de ce nombre était notre compatriote le sergent Robin, substituèrent les caractères latins aux caractères arabes.
Le malgache a emprunté quelques mots à l’anglais et au français ; tels sont lalimoara pour l’armoire, latabatra pour la table, pensily pour crayon, etc.
Après avoir indiqué les origines de la langue malgache, nous dirons quelques mots de sa richesse.
(À suivre.)
Journal officiel de Madagascar et dépendances



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