(Suite.)
C’est
par devoir que nous avons accepté, M. le Gouverneur Général, la tâche que
vous avez bien voulu nous confier.
Avant
de commencer les cours, nous rappellerons en quelques mots les origines et la
richesse de la langue malgache.
Les
explications qui vont suivre ainsi que celles que nous donnerons pendant les
cours, nous les avons prises dans les livres existants et plus particulièrement
dans les ouvrages des gouverneurs des colonies Julien et Gerbinis, dans les
travaux de l’administrateur en chef des colonies Berthier, dans les livres des
R. P. Callet et Malzac, ainsi que dans les brochures si intéressantes
que publie l’Académie Malgache.
Nous
avons pris notre bien partout où nous l’avons trouvé sans nous dispenser
cependant d’un effort personnel.
*
*
*
L’opinion
courante veut que le malgache dérive des langues malayo-polynésiennes. Cette
opinion est basée sur la philologie comparée qui donne à cette étude une
solution satisfaisante.
Pour
donner une idée de la parenté qui unit les langues malayo-polynésiennes au
malgache, nous considérerons quelques mots racines et quelques dérivés de ces
racines :
Ex :
Sosona, ce qui double quelque chose : malais susun.
Soratra,
écriture : malais surat.
Taroka,
jeunes pousses : malais taruk.
Ra,
sang : malais darah.
Volana,
mois : malais bulan.
Les
particules préfixées à une racine se retrouvent aussi en malais. Ex :
Manoratra,
écrire, menurat en malais.
En
dehors du malais, les dialectes de la côte orientale d’Afrique eurent leur part
d’influence dans l’évolution du malgache et les mots qu’on peut rattacher à
l’arabe y sont fort nombreux (mois, jours de la semaine, termes employés dans
la divination).
Les
seuls manuscrits trouvés ici à la fin du règne d’Andrianampoinimerina en 1810
étaient écrits en caractères arabes. C’est vers 1820 que les Européens présents
à Tananarive, et de ce nombre était notre compatriote le sergent Robin,
substituèrent les caractères latins aux caractères arabes.
Le
malgache a emprunté quelques mots à l’anglais et au français ; tels sont lalimoara
pour l’armoire, latabatra pour la table, pensily pour crayon,
etc.
Après
avoir indiqué les origines de la langue malgache, nous dirons quelques mots de
sa richesse.
(À suivre.)
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