Non, l'écrivain suisse n'est pas à Madagascar. C'est une vieille histoire. Et un enchaînement de hasards comme je les aime quand ils se recoupent. Il faut d'abord que je vous dise qu'en 1976, le premier roman de Jean-Marc Lovay, Les régions céréalières, m'avait beaucoup marqué et que j'avais, à sa sortie, fait un billet à son sujet dans le magazine littéraire d'une chaîne de la radio publique belge. Un représentant de Gallimard m'avait convaincu de le lire, il n'avait pas perdu son temps. Depuis, j'ai un peu perdu de vue l'œuvre de Lovay, qui continue pourtant à écrire et sort d'ailleurs un nouveau livre à la prochaine rentrée littéraire. Prochaine rentrée qui verra aussi arriver en librairie un livre de Lydie Salvayre, simplement intitulé BW. BW comme Bernard Wallet, son compagnon qui était, en 1976, le représentant de Gallimard m'ayant parlé de Jean-Marc Lovay. J'ai lu le texte de Lydie Salvayre (j'adore son écriture). Il y est question de Jean-Marc Lovay. Tiens, tiens...
Et Madagascar, dans tout ça? me demanderez-vous. J'y viens.
Ce matin, je lis le blog de Didier Jacob, consacré à... Jean-Marc Lovay. J'y apprends qu'il a "escaladé le mont Ararat dans les années 60, traversé en mule un désert de pierre entre l'Iran et l'Afghanistan, exploré l'Écosse, bourlingué à Madagascar et en Australie." Ah! Madagascar! Nous y sommes. Je ne sais pas trop combien de temps il y est resté, ni exactement ce qu'il y faisait, mais, avant de s'y poser, il faisait des fromages en Suisse. Le lien peut sembler curieux, pourtant il existe puisqu'il dit ceci: "Quand je suis allé à Madagascar en 86, j'avais ma présure, je me disais que je pouvais toujours gagner de l'argent avec ça."
L'interview n'en dit pas plus. Mais, vous devez commencer à me connaître, quand je suis sur ce genre de piste, il faut absolument que je trouve quelque chose de concret. Dans le cas d'un écrivain, la trace concrète serait évidemment un texte où il est question de Madagascar. Et... j'ai trouvé.
Dans Pages choisies, tome 2, de Maurice Chappaz, un autre écrivain suisse, Jean-Marc Lovay a publié un texte en hommage à son aîné. Cela s'appelle Nuit à la Caisserie et la Caisserie est la maison où Lovay habita, en 1986, à Madagascar.
En voici le premier paragraphe:
Et Madagascar, dans tout ça? me demanderez-vous. J'y viens.
Ce matin, je lis le blog de Didier Jacob, consacré à... Jean-Marc Lovay. J'y apprends qu'il a "escaladé le mont Ararat dans les années 60, traversé en mule un désert de pierre entre l'Iran et l'Afghanistan, exploré l'Écosse, bourlingué à Madagascar et en Australie." Ah! Madagascar! Nous y sommes. Je ne sais pas trop combien de temps il y est resté, ni exactement ce qu'il y faisait, mais, avant de s'y poser, il faisait des fromages en Suisse. Le lien peut sembler curieux, pourtant il existe puisqu'il dit ceci: "Quand je suis allé à Madagascar en 86, j'avais ma présure, je me disais que je pouvais toujours gagner de l'argent avec ça."
L'interview n'en dit pas plus. Mais, vous devez commencer à me connaître, quand je suis sur ce genre de piste, il faut absolument que je trouve quelque chose de concret. Dans le cas d'un écrivain, la trace concrète serait évidemment un texte où il est question de Madagascar. Et... j'ai trouvé.
Dans Pages choisies, tome 2, de Maurice Chappaz, un autre écrivain suisse, Jean-Marc Lovay a publié un texte en hommage à son aîné. Cela s'appelle Nuit à la Caisserie et la Caisserie est la maison où Lovay habita, en 1986, à Madagascar.
En voici le premier paragraphe:
Abandonnée par ses maîtres, la pluie bat le toit de la Caisserie. Hier Tchernobyl a explosé, et dans une buée de rhum l'occulte bouche à oreille a soufflé que l'Europe entière est rongée. Dehors les Antandroy ont rejoint les braseros, ignorant la goutte de pluie qui rêve de percer les tôles pour éteindre la bougie. Aux pattes du ventru anophèle est suspendu le fantôme miniature d'un messager de fin du monde. Ma pensée ruine les ruines du monde et je ne pourrai franchir la nuit sans penser.
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