14 mars 2013

Il y a 100 ans : L’arrivée à Tananarive


L’arrivée à Tananarive fut plus heureuse que celle de Tamatave ; le train n’avait guère plus de 2 h. ¼ de retard, que les personnes qui attendaient passèrent d’autant plus gaiement qu’elles restèrent longtemps dans l’obscurité.
Tout pour l’extérieur, tout pour frapper l’œil, attirer l’attention ; tel était le mot d’ordre ; aussi la gare ruisselait-elle de lumière sur la façade, mais, à l’intérieur, c’était la nuit.
Enfin le train entra en gare à la vitesse pédestre de son principal voyageur, Dieu qu’il allait lentement, et Micromégas parut ; il avait sa figure des mauvais jours, est-ce pour cela que personne ne le salua ? Toujours est-il qu’il traversa la gare au milieu d’une foule compacte dont le silence était impressionnant, monta dans sa voiture, et fila sans qu’un cri ait été poussé, même celui de Vive la République, qui eût été encore un hommage à lui rendre et que la population tananarivienne lui a même refusé.
Mais, après son départ, cette morne tristesse fut vite transformée en gaieté, d’abord par la retraite, ensuite par la panne des colis de Micromégas.
Car, cette fois, Micromégas avait pris ses précautions et ses approvisionnements furent, à l’arrivée, dirigés sur la Résidence, dans un tombereau traîné par une mule pensionnaire du palais.
Or, quand celle-ci vit apparaître un de ses amis de la résidence, elle se débattit pour le retrouver, cassa harnais et brancard et courut le rejoindre.
Pendant ce temps-là, les bagages restèrent sur place, sous l’œil vigilant d’un boto.
Ne croirait-on pas à un vaudeville à la lecture de toutes les péripéties de cette inauguration. Quel beau metteur en scène qu’est Micromégas !
Le Progrès de Madagascar

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