26 juillet 2013

Il y a 100 ans : Le reboisement dans les hauts plateaux (2)

(Suite et fin.)
On reconnut rapidement que la latérite, qui n’est recouverte que par une mince couche de terre arable, ne se laissait pas pénétrer par les racines des plantes, aussi les plantations faites au Domaine de la Soie à Ambatolampy et les essais tentés par le service de colonisation à Antsirabe furent exécutés d’une autre façon.
Les terrains furent entièrement labourés soit à la charrue, soit à l’angady, sur une profondeur d’environ 0 m. 30 ; on cassa les mottes le plus possible et on laissa la terre s’aérer pendant quelques mois.
Le mimosa composa seul ces plantations. Les surfaces à couvrir étant fort étendues on eu recours au semis qui fut exécuté dès les premières pluies de décembre avec les graines récoltées l’année même. Ces semis furent faits en paquets distants de 1 mètre sur des lignes espacées de 2 mètres. Par suite du petit intervalle laissé entre les paquets, les plants recouvrirent rapidement le sol, empêchant ainsi les herbes de repousser. Il ne fut donné aucune façon culturale.
Les jeunes arbres se développèrent vigoureusement ; bien que les plus âgés n’aient guère plus de quatre ans, ils forment actuellement des petits bois très touffus dans lesquels on va incessamment retirer des perches ayant de 5 à 6 mètres de longueur.
Il semble bien que dans ces régions il faut, pour toute culture d’arbre, avoir recours à un labour plus ou moins profond, suivant l’essence à laquelle on s’adresse. Ce qui est vrai pour les plantes forestières actuellement employées paraît l’être également pour le mûrier.
Plusieurs établissements séricicoles créés par des Européens possèdent déjà un grand nombre de mûriers. Ces derniers ont été plantés avec tous les soins voulus, en trous de 1 mètre cube rebouchés avec de la terre de surface à laquelle on a incorporé de la chaux ainsi que du fumier de ferme.
Les fumures ont été renouvelées et cependant ces arbres qui ont entre quatre et cinq ans et sur lesquels il n’a été prélevé que très peu de feuilles présentent de nombreux indices de souffrance, feuilles jaunes, brindilles et extrémités de branches sèches, etc.
Nicolas.
Le Progrès de Madagascar

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