Le Courrier colonial, et après lui la Tribune, qui a reproduit son article « Le Ministère
Tombeau » dans son numéro du 6 juin, ont essayé de faire retomber sur
le Ministère des finances les retards apportés dans l’exécution des projets
soumis au département par le Gouverneur Général et nous avons démontré
l’inanité de leur accusation.
Le Ministre des Colonies
nous a donné raison et il est curieux de reproduire la déclaration qu’il fit à
la tribune du Sénat, lors de la discussion du budget des Colonies, le
26 mai.
« M. le
Ministre,
« En ce qui concerne
Madagascar, la colonie a pu entreprendre, sur ses propres ressources et sans
recourir à l’emprunt, l’achèvement de la ligne de chemin de fer qui relie
aujourd’hui Brickaville à Tamatave. Toujours sur ses propres ressources, la
colonie le poursuit dans l’autre direction jusqu’à Antsirabe.
« Reste la question
des ports. Il y a trois ports à créer. Il y a d’abord le port de Tamatave. À
Tamatave, le port est installé dans des conditions telles que les grands
bâtiments ne peuvent pas aborder. Il faut des transbordements très coûteux pour
les marchandises. Il est indispensable d’organiser ce port nouveau le plus tôt
possible. Depuis longtemps, un échange de vues s’est établi, entre les
ministres des colonies et des finances, pour étudier la question d’un emprunt
demandé par le gouverneur général.
« J’ai la
satisfaction d’annoncer au Sénat qu’un emprunt ne sera pas nécessaire. En
examinant de près la situation budgétaire et économique de Madagascar, j’ai pu
me convaincre qu’avec les ressources de la caisse de réserve et avec les
excédents de recettes, qui interviennent chaque année, nous pourrons dans
l’espace de trois ou quatre ans, faire à Tamatave un port qui répondra à tous les
desiderata que l’on peut formuler en faveur d’un travail de ce genre. »
Ceci, M. Picquié ne
l’ignorait pas ; quelles sont donc les raisons de la négligence qu’il
apporte à présenter un nouveau projet, et pourquoi chercher à rendre le
Ministère des Finances responsable d’un retard qui n’incombe qu’à lui
seul ?
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