26 août 2018

Il y a 100 ans : Petite monnaie (1)


Le président de la Chambre consultative du Commerce et de l’Industrie de Tananarive soumettait le 4 mars au Gouverneur Général un projet ainsi conçu.
Le président soumet à l’Assemblée une lettre soumettant au Gouverneur Général un projet ayant pour but de remédier à la crise monétaire et au manque de monnaie divisionnaire.
Ce projet propose la création, avec l’aide et sous le contrôle de l’Administration, d’un certain nombre de coupures de 0 fr. 50 et de 1 franc.
Ces coupures une fois tirées seraient immédiatement déposées dans les coffres du Trésor. Elles ne sortiraient qu’en échange de la même valeur en billets de la Banque de France qui prendraient leur place et seraient conservées en dépôt jusqu’au retrait de cette monnaie occasionnelle.
Quand cette monnaie ne serait plus nécessaire, il serait accordé aux détenteurs un délai déterminé pour en faire l’échange et ces coupures seraient alors remboursées au moyen de leur contre-valeur en dépôt au Trésor.
Dans un avenir prochain, ces coupures devraient être remplacées par une monnaie divisionnaire fiduciaire en métal bon marché.
Cette monnaie, dont l’exécution doit néanmoins être soignée, ne peut être frappée qu’en France, étant donné le poids du métal et le matériel spécial de frappe qu’elle nécessite.
Il semble que depuis longtemps déjà cette monnaie devrait circuler à Madagascar, et plus on attend, plus on rencontrera de difficultés d’exécution.
Au point de vue budgétaire, cette opération ne devrait soulever aucune difficulté, car il est bien certain que les frais de tirage des coupures ou de frappe et de transport des pièces seraient largement couverts par la plus-value qui résulterait de la non présentation au remboursement de nombreuses pièces ou coupures.
La Chambre approuve à l’unanimité ce projet.
Ce projet était tout ce qu’on peut demander de pratique à tous les points de vue. Malheureusement, le Gouverneur Général a répondu d’abord que le métal était en ce moment-ci très rare en France, que pour frapper de la monnaie il fallait une loi de l’État, et que cela demanderait trop de temps.
(À suivre.)
Le Tamatave


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