10 août 2019

Il y a 100 ans : Tamatave demande un juge Président


Dans notre numéro du samedi 24 mai dernier, nous avons reproduit les informations parues dans l’Action et la Tribune de Tananarive signalant la déplorable situation qui était faite aux justiciables de Tamatave.
À l’audience du lundi qui suivit cette information très anodine, bien que fondée, le Président intérimaire s’est cru obligé de développer, sans doute pour les plaideurs présents, une théorie, que nous saurions contredire, mais que nous n’aurions osé émettre sur le gâtisme de certain magistrat.
En bons justiciables que nous sommes, nous admettons donc comme vrai sans réserve, pas même d’appel, l’exposé fait par notre Président intérimaire en cours d’audience et nous demandons instamment à qui de droit, Monsieur le Procureur Général et au besoin Monsieur le Gouverneur Général, de nous donner, à défaut du Président titulaire en congé, un Président intérimaire apte à ces fonctions.
Pour se rendre compte du bien-fondé de notre réclamation, Monsieur le Procureur Général n’a qu’à lire les jugements rendus depuis deux mois par le Président intérimaire, il y verra qu’à part de rares exceptions, aucune de ces décisions n’est motivée, et qu’elles ordonnent presque toujours une mesure d’instruction, enquête ou expertise, même lorsqu’aucune des parties n’y conclut.
Cette façon d’agir est extrêmement préjudiciable à tous les plaideurs et à la bonne administration de la justice surtout en présence des termes de l’article 22 du décret du 9 juin 1896 qui n’autorise l’appel des jugements interlocutoires qu’avec le jugement définitif.
Ce sont des frais et des retards considérables imposés aux intéressés, sans raison, et uniquement parce qu’à Tamatave la fonction de Président du Tribunal est confiée à un magistrat très… disons fatigué, qui ne peut, paraît-il, fournir plus de dix minutes de travail consécutif.
Du reste nous avons pu nous rendre compte personnellement que le Président intérimaire est en son cabinet de 10 h 45 à 11 heures et de 16 h 45 à 17 heures.
Comme nous considérons que cette question est vitale pour Tamatave au moment où la reprise des affaires doit logiquement se produire, nous y reviendrons jusqu’à satisfaction, et publierons au besoin intégralement les décisions dont nous parlons en supprimant simplement les noms des intéressés.
Le Tamatave



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