Nous n’apprenons rien de nouveau à personne à Tamatave en
disant qu’il y a pénurie de main-d’œuvre. Seulement il convient de signaler que
le peu de main-d’œuvre qui reste décroît de jour en jour aussi bien à Tamatave
que dans ses environs, en particulier chez les colons de la vallée d’Ivondro.
Quelle en est la cause ? Ce ne sont certes pas les mauvais traitements, ni
la modicité des salaires, ni les maladies, ni autre chose dans ce genre qui
déterminent les indigènes à déserter les chantiers et les plantations. Ceux qui
ont bien approché de près le Malgache et ont bien su l’observer ont pu
constater qu’il prend subitement une détermination sans que lui-même puisse
dire pourquoi il l’a prise. Le cerveau malgache est sujet à des lubies de ce
genre. Il lui passe par la tête de s’en aller, et il s’en va. Cela est arrivé à
quelques travailleurs de la région du Fanandrana et les autres ont suivi comme
des moutons de Panurge.
C’est en vue d’essayer de remédier à cet état de choses que
les colons du Fanandrana avaient envoyé à M. le Gouverneur Général un
télégramme demandant d’installer un poste administratif sur le Fanandrana.
M. le Gouverneur Général répondit ce qui suit :
« Gouverneur Général à MM. Borgeaud, Grenard et
autres colons de la vallée du Fanandrana :
« N° 106 G. G. En réponse votre télégramme a
l’honneur vous faire connaître que malgré vif désir vous donner satisfaction,
pénurie personnel m’empêche affecter fonctionnaire poste administratif
Fanandrana. Situation que m’avez signalée avait retenu mon attention, lors
ma récente tournée, en ai entretenu Chef province. Ai donné instructions à
Administrateur Chef Marcoz pour que soient effectuées fréquentes tournées dans
votre intéressante région par personnel de District, afin parer mesure possible
à faits signalés. »
On a proposé trente-six solutions à cette question de
main-d’œuvre. Elles ont aussi peu de chances de réussir les unes que les
autres. Avec la stupide indigénophilie dont a fait preuve jusqu’à présent
l’administration, on a fini par être en proie aux plus inextricables embarras.
(À suivre.)
Le Tamatave
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