29 janvier 2020

Il y a 100 ans : Sur le Fanandrana (1)


Nous n’apprenons rien de nouveau à personne à Tamatave en disant qu’il y a pénurie de main-d’œuvre. Seulement il convient de signaler que le peu de main-d’œuvre qui reste décroît de jour en jour aussi bien à Tamatave que dans ses environs, en particulier chez les colons de la vallée d’Ivondro. Quelle en est la cause ? Ce ne sont certes pas les mauvais traitements, ni la modicité des salaires, ni les maladies, ni autre chose dans ce genre qui déterminent les indigènes à déserter les chantiers et les plantations. Ceux qui ont bien approché de près le Malgache et ont bien su l’observer ont pu constater qu’il prend subitement une détermination sans que lui-même puisse dire pourquoi il l’a prise. Le cerveau malgache est sujet à des lubies de ce genre. Il lui passe par la tête de s’en aller, et il s’en va. Cela est arrivé à quelques travailleurs de la région du Fanandrana et les autres ont suivi comme des moutons de Panurge.
C’est en vue d’essayer de remédier à cet état de choses que les colons du Fanandrana avaient envoyé à M. le Gouverneur Général un télégramme demandant d’installer un poste administratif sur le Fanandrana.
M. le Gouverneur Général répondit ce qui suit :
« Gouverneur Général à MM. Borgeaud, Grenard et autres colons de la vallée du Fanandrana :
« N° 106 G. G. En réponse votre télégramme a l’honneur vous faire connaître que malgré vif désir vous donner satisfaction, pénurie personnel m’empêche affecter fonctionnaire poste administratif Fanandrana. Situation que m’avez signalée avait retenu mon attention, lors ma récente tournée, en ai entretenu Chef province. Ai donné instructions à Administrateur Chef Marcoz pour que soient effectuées fréquentes tournées dans votre intéressante région par personnel de District, afin parer mesure possible à faits signalés. »
On a proposé trente-six solutions à cette question de main-d’œuvre. Elles ont aussi peu de chances de réussir les unes que les autres. Avec la stupide indigénophilie dont a fait preuve jusqu’à présent l’administration, on a fini par être en proie aux plus inextricables embarras.
(À suivre.)
Le Tamatave



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