Sept ans après, donc, tout recommencerait? Les Malgaches auraient décidé que tout était à refaire, et qu'il fallait à nouveau passer par la case manifestations de rues pour encaisser les bénéfices d'une nouvelle tendance démocratique? (Quels bénéfices, d'ailleurs?)
Je ne crois pas.
Si les événements que nous vivons ces jours-ci sont nés d'exigences liées à la politique, celles-ci n'ont pas tardé à être balayées par d'autres priorités.
Passons sur les bandes de casseurs organisées, financées ou non (et par qui?), qui ont probablement ouvert la voie à tous les débordements. Il y a des bandits partout, Madagascar ne fait pas exception à la règle. Partout aussi, il y a des voyous, prêts à suivre le mouvement et à profiter de la situation en toute impunité (au moins pendant les premières heures, lundi, des violences, car les choses ont changé dans la journée d'hier et peut-être le couvre-feu instauré pour la nuit à Tana aura-t-il ramené un peu de calme).
Mais on a assisté à des scènes qui ne s'expliquent pas par la seule participation d'un noyau dur à la "récupération" des marchandises dans les grandes surfaces et les boutiques.
S'il y a une revendication du peuple à entendre, elle s'est manifestée par une large adhésion au vol systématique et au recel tout aussi général.
Les produits de première nécessité emportés à dos d'homme ou les biens plus luxueux chargés sur des charrettes et des camions se sont trouvés d'un coup, d'un seul, à portée de main. Soit en s'y mettant soi-même, soit en attendant que le produit des pillages soit mis en vente à bas prix dès les portes des magasins franchies, et en les achetant.
L'écart entre des espaces où les marchandises s'entassent à profusion et le quotidien des Malgaches est trop grand.
Quand on achète les cigarettes par tige, le riz par kapoaka ou l'huile par fond de bouteille, imaginer qu'il existe des endroits où tout est disponible en quantités astronomiques et qu'il existe aussi des personnnes capables d'acquérir sans compter finit par engendrer un sentiment de frustration qui, lundi et mardi, a provoqué l'explosion.
C'est du moins mon analyse - et je la partage. Elle est probablement influencée par ma propre attitude vis-à-vis des grandes surfaces, ces temples de la consommation dans lesquels je ne me suis jamais senti chez moi. Sentiment exacerbé encore depuis la bonne dizaine d'années que je vis à Madagascar, avec les Malgaches.
Ceci pour dire que les manifestations suivies d'émeutes de 2009 n'ont rien à voir avec les manifestations sans émeutes de 2002. Les circonstances sont différentes, les aspirations aussi. Il ne s'agit pas (seulement) de changer les dirigeants, il s'agit surtout de tout obtenir tout de suite. Les promesses sont liées à des objectifs trop lointain. Quant aux revendications politiques... quelle politique?
Pour en venir à la situation sur le terrain, un mot seulement. L'embrasement est quasi général dans toute l'île, et seule la ville d'Antsiranana semble échapper à la contagion. De Diego via Paris, une explication m'a été fournie aujourd'hui: un navire de croisière se trouvait à quai hier avec 1500 touriste à bord, une aubaine pour tout le monde. Aujourd'hui, ce pourrait être une autre histoire...
Enfin, on parle ici ou là de guerre civile. Mais il faudrait deux camps pour en arriver là. Et, si mon raisonnement est le bon, il n'y en a qu'un: tous les Malgaches qui voudraient vivre mieux.
Je ne crois pas.
Si les événements que nous vivons ces jours-ci sont nés d'exigences liées à la politique, celles-ci n'ont pas tardé à être balayées par d'autres priorités.
Passons sur les bandes de casseurs organisées, financées ou non (et par qui?), qui ont probablement ouvert la voie à tous les débordements. Il y a des bandits partout, Madagascar ne fait pas exception à la règle. Partout aussi, il y a des voyous, prêts à suivre le mouvement et à profiter de la situation en toute impunité (au moins pendant les premières heures, lundi, des violences, car les choses ont changé dans la journée d'hier et peut-être le couvre-feu instauré pour la nuit à Tana aura-t-il ramené un peu de calme).
Mais on a assisté à des scènes qui ne s'expliquent pas par la seule participation d'un noyau dur à la "récupération" des marchandises dans les grandes surfaces et les boutiques.
S'il y a une revendication du peuple à entendre, elle s'est manifestée par une large adhésion au vol systématique et au recel tout aussi général.
Les produits de première nécessité emportés à dos d'homme ou les biens plus luxueux chargés sur des charrettes et des camions se sont trouvés d'un coup, d'un seul, à portée de main. Soit en s'y mettant soi-même, soit en attendant que le produit des pillages soit mis en vente à bas prix dès les portes des magasins franchies, et en les achetant.
L'écart entre des espaces où les marchandises s'entassent à profusion et le quotidien des Malgaches est trop grand.
Quand on achète les cigarettes par tige, le riz par kapoaka ou l'huile par fond de bouteille, imaginer qu'il existe des endroits où tout est disponible en quantités astronomiques et qu'il existe aussi des personnnes capables d'acquérir sans compter finit par engendrer un sentiment de frustration qui, lundi et mardi, a provoqué l'explosion.
C'est du moins mon analyse - et je la partage. Elle est probablement influencée par ma propre attitude vis-à-vis des grandes surfaces, ces temples de la consommation dans lesquels je ne me suis jamais senti chez moi. Sentiment exacerbé encore depuis la bonne dizaine d'années que je vis à Madagascar, avec les Malgaches.
Ceci pour dire que les manifestations suivies d'émeutes de 2009 n'ont rien à voir avec les manifestations sans émeutes de 2002. Les circonstances sont différentes, les aspirations aussi. Il ne s'agit pas (seulement) de changer les dirigeants, il s'agit surtout de tout obtenir tout de suite. Les promesses sont liées à des objectifs trop lointain. Quant aux revendications politiques... quelle politique?
Pour en venir à la situation sur le terrain, un mot seulement. L'embrasement est quasi général dans toute l'île, et seule la ville d'Antsiranana semble échapper à la contagion. De Diego via Paris, une explication m'a été fournie aujourd'hui: un navire de croisière se trouvait à quai hier avec 1500 touriste à bord, une aubaine pour tout le monde. Aujourd'hui, ce pourrait être une autre histoire...
Enfin, on parle ici ou là de guerre civile. Mais il faudrait deux camps pour en arriver là. Et, si mon raisonnement est le bon, il n'y en a qu'un: tous les Malgaches qui voudraient vivre mieux.
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