Pendant la crise, les lectures continuent. J'ai relevé des traces de Madagascar dans deux ouvrages qui viennent de paraître.
Le premier est un gros roman de Laurence Cossé, paru chez Gallimard et au titre curieux: Au bon roman. C'est, en fait, le nom d'une librairie idéale, détachée de l'actualité de l'édition, qui mise sur la qualité — et rien d'autre.
Francesca et Van en ont rêvé, ils l'ont fait, grâce à l'argent de la première et aux qualités du second. Mais Van ne suffira pas à la tâche, il faut engager un libraire. Voici l'oiseau rare, déniché parmi onze prétendants:
En outre, il travaille à un roman sur lequel Van l'interroge un jour:
Un autre ouvrage de janvier fait une allusion à Madagascar. Il s'agit d'un recueil de portraits, essentiellement d'écrivains, que l'on doit à Jérôme Garcin, écrivain lui-même et journaliste littéraire: Les livres ont un visage (Mercure de France).
En parlant de Bernard Giraudeau, certes acteur mais aussi auteur de plusieurs livres et grand voyageur, il évoque un ami de celui-ci, Roland, longtemps malade avant de mourir. Et avec qui Giraudeau voyageait en pensée, écrivant sans cesse à Roland pour le maintenir en vie.
Jérôme Garcin fait cette comparaison, au-delà de la mort de Roland:
Le premier est un gros roman de Laurence Cossé, paru chez Gallimard et au titre curieux: Au bon roman. C'est, en fait, le nom d'une librairie idéale, détachée de l'actualité de l'édition, qui mise sur la qualité — et rien d'autre.
Francesca et Van en ont rêvé, ils l'ont fait, grâce à l'argent de la première et aux qualités du second. Mais Van ne suffira pas à la tâche, il faut engager un libraire. Voici l'oiseau rare, déniché parmi onze prétendants:
Il se décida sans hésitation pour un garçon de vingt-quatre ans qui avait déjà un passé d’éditeur et de libraire.D'Oscar, on ne connaîtra jamais le nom de famille. La raison en est donnée cinquante pages plus loin:
— Échec sur échec, disait cet Oscar. Ce qu’on appelle de l’expérience.
Oscar fut tout de suite baptisé « Monsieur Oscar », son nom malgache étant difficile à mémoriser. Oscar tout court, disait-il gracieusement, si bien qu’on l’entendit quelquefois appeler « Monsieur Toutcourt ».Il est bourré de qualités, dont je vous passe l'énumération. Mais il est dans la librairie comme chez lui et les clients, dont beaucoup deviennent des amis, le sentent bien.
En outre, il travaille à un roman sur lequel Van l'interroge un jour:
— Il y a une intrigue?Quand vient le moment de prendre des congés, où voulez-vous qu'aille Oscar?
— Dix intrigues. Ce roman a surtout un pays.
— Madagascar?
— Oui. C'est un roman politique.
Oscar avait passé ses vacances à Madagascar, à piloter un cinéaste qui tournait un documentaire sur le long séjour de Paulhan sur l’île, avant guerre, et le travail de poète-ethnologue qu’il y avait fait en recueillant le plus possible de dictons traditionnels.A la fin du roman, quand la librairie a été contrainte de réduire sa voilure en raison de problèmes divers — qui constituent l'intrigue même du livre de Laurence Cossé —, Oscar est licencié avec des indemnités. Il profite du temps qui lui est offert pour terminer son propre travail d'écriture, dont il espère tirer un peu d'argent.
Il en aurait besoin pour mener à bien un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps. Il voudrait monter un équivalent du Bon Roman à Tananarive.C'est le bel optimisme d'un beau personnage...
— Madagascar change, dit-il. Des capitaux s’y investissent. On y a construit un premier palace. Il n’y a pas de raison de penser que le pays restera toujours à l’écart du développement. Quand les choses iront mieux, je voudrais en être, et que le livre en soit.
Un autre ouvrage de janvier fait une allusion à Madagascar. Il s'agit d'un recueil de portraits, essentiellement d'écrivains, que l'on doit à Jérôme Garcin, écrivain lui-même et journaliste littéraire: Les livres ont un visage (Mercure de France).
En parlant de Bernard Giraudeau, certes acteur mais aussi auteur de plusieurs livres et grand voyageur, il évoque un ami de celui-ci, Roland, longtemps malade avant de mourir. Et avec qui Giraudeau voyageait en pensée, écrivant sans cesse à Roland pour le maintenir en vie.
Jérôme Garcin fait cette comparaison, au-delà de la mort de Roland:
Et il continue de le faire, à la manière des Malgaches qui promènent et nourrissent leurs défunts, convaincus qu'un mort ne disparaît pas, "il est comme le sel qui fond dans l'eau". Invisible, mais présent et partout.
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