18 janvier 2009

En librairie : un guide, un roman, un essai

La saison touristique se prépare, les guides publient leurs mises à jour - je suppose que d'autres suivront dans les semaines qui viennent. Le millésime 2009 de l'incontournable (comme on dit) Guide du Routard Madagascar vient donc d'arriver en librairie. Je ne sais trop ce qui y a été modifié, il faudrait se livrer à une comparaison approfondie avec la version précédente. La présentation du livre, sur le site marchand auquel renvoie le Guide du routard, est en tout cas assez classique:
Madagascar est une île à part ! La cinquième plus grande île du monde, l'île-continent, l'île Rouge... toutes ces images cachent en fait le sanctuaire d'une nature unique au monde, une mosaïque de peuples issus de migrations proches et lointaines.
À « Mada », la variété des paysages, des hommes et de leurs origines donnent le ton. À l'intérieur du pays, les fleuves charrient la latérite rouge comme de gigantesques veines, tandis que les collines et les maisons traditionnelles de pisé font tout le charme rafraîchissant des Hautes Terres. Sur la côte est, la pluie, les vents et le souvenir lointain des pirates européens confèrent à cette verte nature une histoire à la Joseph Conrad. Plus au sud, sous un soleil de plomb, les hommes et leurs zébus peinent à subsister dans des paysages qui virent au bush épineux semi-désertique. Dans l'Ouest lointain, Majunga affiche clairement son influence musulmane, tandis que la savane piquetée de baobabs rappelle l'Afrique. Et puis, à la pointe nord, Diégo-Suarez conserve les traces du dernier avant-poste de la colonisation française.

Maryvette Balcou publie de son côté un premier roman au titre curieux: Le raccommodeur de poussières (Editions La Cheminante). Voici ce qu'en dit Sylvie Darreau, de la maison d'édition, pour donner envie de le lire:
A travers tous les médias, notre société occidentale expose la mort sous toutes ses coutures, comme un épouvantail, pour inciter la volée de moineaux que nous sommes devenus à picorer de plus en plus au jardin d’Eden de la Consommation. Dans son roman, Maryvette Balcou ose faire parler la mort pour rendre à la vie sa vibration originelle, avec son florilège de sensations, sentiments et significations les plus authentiques. D’une île à l’autre, l’énigmatique raccommodeur de poussières entreprend un voyage de reconquête d’un sens à donner à sa vie.
De sa Sicile natale où la mort lui parle de son passé, au présent de sa villégiature à Madagascar, Azzo remet sa vie en jeu en pénétrant au cœur d’événements naturels et sentiments humains les plus forts. Arrivée abrupte dans la capitale, traversée des paysages magnifiques, découverte de la pauvreté et de la détresse ambiantes, rencontre avec des hommes et des femmes simples, confrontation avec la maladie, adoption, cyclone, histoires d’amour sont autant d’étapes à franchir avant de revenir à l’essentiel : faire le deuil du passé pour pouvoir de nouveau tisser l’avenir.
Le style naturel et extrêmement riche de l’écriture, ainsi que le choix des mots les plus justes, décrivent les lieux, les atmosphères, les relations humaines que tous les amoureux de la Grande Ile reconnaîtront et que les néophytes désireront découvrir.
L’écho entre la Sicile et Madagascar se change en un dialogue de la mort avec la vie qui donne tout son sens à cette dernière, avec pour finir un retour aux traditions ancestrales des hommes qui permet un deuil salvateur, contre tous les écueils de la mélancolie. Dialogue entre deux îles, si proches et en même temps si éloignées, où il est aussi question de l’appartenance à une terre et à sa langue…
Un roman initiatique qui laisse une marque indélébile dans la mémoire du cœur et de l’âme.

Pour en terminer aujourd'hui, je signale aussi la publication, aux Editions Karthala, d'un ouvrage dirigé par Giulio Cipollone, Christianisme et droits de l'homme à Madagascar.
L'affirmation des droits de l'homme est souvent perçue dans les sociétés traditionnelles comme une victoire de la modernité sur l'oppression du groupe. Mais il est rare qu'on en recherche l'origine dans l'impact provoqué par le christianisme. C'est à quoi pourtant se consacre cet ouvrage. Partant de l'histoire particulière de la région Alaotra-Mangoro, les auteurs étendent leurs investigations à l'ensemble de Madagascar, en montrant comment la religion chrétienne a modifié la compréhension et la pratique des droits humains, jusqu'à devenir un élément constitutif de l'identité nationale.
Les différentes contributions ont été rédigées par des catholiques et de protestants, des laïcs et des clercs, tous malgaches.
Elaboré dans le contexte de la célébration du premier baptême, le 21 juin 1907, sur le territoire du futur diocèse d'Ambatondrazaka, ce livre voudrait être le pionnier d'une plus large exploration du thème Christianisme et droits de l'homme - que ce soit à Madagascar, en Afrique ou ailleurs.
L'enjeu, qui touche au dialogue des cultures, est décisif en ces temps de mondialisation triomphante. Parce que l'universalité abstraite des droits de l'homme est remise en cause au nom de l'irréductible singularité de chaque peuple. Et parce que le christianisme est suspecté de ne s'intéresser qu'au spirituel, au détriment de l'homme concret, inséré dans sa société particulière. A ce double défi, ce livre apporte quelques éléments de réponse.


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