M. Garbit,
gouverneur de la Réunion, a été directeur des finances à Madagascar et
gouverneur général par intérim de la
Grande Île ; se souvenant de ses hautes fonctions, M. Garbit comprit
bientôt, quand il eut fait connaissance avec le nouveau pays confié à ses
soins, qu’il y aurait grand intérêt pour les deux colonies françaises à ne se
point ignorer. Pour arriver à ce résultat, pour établir les liens étroits entre
les deux îles, pour faire tomber aussi certaines préventions, M. Garbit
songea à organiser un Congrès des Chambres de commerce et d’agriculture de
Madagascar et de la Réunion. Cette idée fut très favorablement accueillie de
part et d’autre et, en novembre 1912, le congrès se réunissait à
Saint-Denis, capitale de l’île de la Réunion. Nous avons aujourd’hui sous les
yeux le compte rendu des travaux de ce congrès, et quand on a parcouru ce
compte rendu, on demeure convaincu qu’il
y a eu là une initiative heureuse qui doit être féconde.
La Réunion importe de
l’extérieur la plus grande partie des matières premières nécessaires à son
alimentation : riz, farines, grains de toute sorte, saindoux, salaisons,
etc. Or, Madagascar tend à devenir chaque jour un gros producteur de ces
matières ; elle a donc à sa portée un pays français pouvant servir de
débouché à son agriculture et à son industrie naissantes, de même qu’elle peut
lui prendre les sucres, les rhums, les tapiocas qu’elle ne produit pas encore.
Pour que des liens
étroits s’établissent entre les deux pays, le congrès a décidé d’instituer une
délégation permanente des Chambres d’agriculture et de commerce des deux îles,
qui échangeront désormais un bulletin commercial contenant les renseignements
économiques utiles.
M. Picquié,
gouverneur général de Madagascar, a fait suivre les travaux du congrès par un
délégué, et il est à espérer qu’avec le concours de l’administration cette
manifestation produira des effets très utiles propres à jeter un nouveau lustre
sur la colonisation française.
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