24 juin 2013

Il y a 100 ans : Les missions catholiques à Tamatave (1)

Le R. P. Falgueyrettes – frère de M. Émile Falgueyrettes, président des Comités libéraux de la circonscription de Carmeaux, – supérieur de mission à Madagascar, après une absence de seize années, est revenu faire une courte visite au pays natal.
Le R. P. Falgueyrettes a bien voulu me confier ses espoirs en l’œuvre que les humbles soldats du Christ ont entreprise là-bas.
Le R. P. Falgueyrettes me raconte :
À Andevorante, on reprend l’œuvre de 1851. Peu après on ouvre des écoles. Les débuts furent modestes.
Quelques années après, les Frères de la Doctrine chrétienne ouvrirent une autre école à Tananarive et s’établirent à Tamatave.
Après la guerre, les officiers comme les administrations diverses trouvèrent dans ces écoles des jeunes gens qui leur servirent d’interprètes.
Les officiers du corps d’occupation et les divers chefs de service qui se sont succédé à Madagascar n’ont pas hésité à dire les secours qu’ils en ont retirés.
Les écoles des Frères de Tananarive comptent encore aujourd’hui 800 élèves, celles des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, 1 300 élèves qui reçoivent l’instruction rudimentaire.
Et le Révérend Père me parle avec enthousiasme de ses petits protégés malgaches.
— Et comment êtes-vous traités par le gouvernement ?
— Nous n’avons pas à nous plaindre…
J’aurais dû me douter de cette réponse et savoir qu’un missionnaire ne se plaint jamais !…
Mais heureusement que j’ai en mains de quoi compléter la réponse, grâce à l’obligeance d’un colon qui, lui aussi, connaît bien le pays.
Ce fut le 11 juillet 1898 que le vicariat septentrional fut constitué. Le vicariat méridional avait été formé le 16 février 1896.
Le succès de l’enseignement catholique déplut aux sectaires de la métropole, qui parvinrent, en 1903, à faire rompre le contrat signé par le général Gallieni et à introduire à Madagascar l’école laïque.
Le gouverneur interdit aux élèves de la mission comme, du reste, à toutes les écoles privées, l’accès aux Écoles de médecine, professionnelle et administrative ; sans doute à cause de la neutralité tant proclamée.
(À suivre.)

La Croix


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