4 juin 2017

Il y a 100 ans : Le R. P. Freydier (2)

(Suite et fin.)
Mais, à toutes ces qualités, il en joignait une autre non moins appréciable aux heures tragiques que nous vivons ; c’est celle du plus pur et du plus ardent patriotisme.
Ainsi que le Delenda Carthago de l’antique roman, pas une de ses allocutions ne se terminait, si même elle ne traitait exclusivement cette question, sans rappeler les malheurs et les souffrances de la France, le dévouement et la vaillance de nos soldats qui sacrifient héroïquement leur vie pour le salut de la mère-patrie, c’est-à-dire pour notre salut à tous. Il insistait toujours auprès des mères de famille pour leur rappeler que leur devoir le plus sacré était d’envoyer leur fils au front, ajoutant qu’elles n’avaient point à se désoler puisque Dieu le voulait ainsi.
En même temps, il rappelait avec insistance à ses auditeurs qu’ils avaient tous le devoir sacré de joindre leurs efforts à l’effort commun, soit en aidant de leur obole les œuvres de guerre, soit surtout en ne cassant de prier pour la France, pour la victoire finale. À cet effet, tous les jours, y compris fêtes et dimanches, le R. P. Freydier convoquait les fidèles à l’église paroissiale afin d’y prier en commun pour la mère-patrie, notamment par la récitation du chapelet qu’il ne laissait à personne d’autre que lui le soin de présider, à de rares exceptions près.
C’est donc un ardent patriote en même temps qu’un saint missionnaire que Madagascar a perdu. Nos regrets n’en sont que doublement amers.
En souvenir de lui, nous tâcherons de ne pas oublier les paroles par lesquelles il a terminé sa dernière allocution prononcée le dimanche même qui a précédé sa mort et qui sont comme son testament mystique : « Aimez-vous les uns et les autres. Aimez surtout les enfants et élevez-les avec soin, afin d’en faire de bons citoyens utiles à la France ! »
Le R. P. Freydier était né le 30 janvier 1845 à Mont, canton de Tence (Haute-Loire). En octobre 1863, il est entré à la Cie de Jésus, où il a consacré une grande partie de sa vie au professorat, préparant les candidats aux écoles de Saint-Cyr et Polytechnique. Ordonné prêtre en 1877, il est venu à Tamatave en avril 1903, et y est resté jusqu’à sa mort, sauf un séjour de 3 ans à l’Île Bourbon.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 62 titres parus à ce jour.

3 juin 2017

Il y a 100 ans : Le R. P. Freydier (1)

Samedi dernier, la dépouille mortelle du R. P. Freydier, Supérieur de la Mission catholique de Tamatave, dont la mort si rapide a si péniblement surpris tout le monde, a été accompagnée à sa dernière demeure par la population entière de Tamatave. La population entière n’est point ici une hyperbole, car protestants et libre-penseurs se pressaient autour de son cercueil conjointement avec les catholiques. C’est que le défunt était un de ces hommes rares que la France seule produit, et dont elle fait ses apôtres pour son expansion dans le monde.
Esprit large autant que cultivé, de vues très élevées, très tolérant, libéral même, planant au-dessus de toutes divergences politiques ou religieuses, il se souvenait qu’à l’exemple du Christ, il se devait tout à tous. Pour ce motif, accueillant avec tout le monde, riches ou pauvres, petits ou grands, – petits surtout, – il se donnait sans compter.
Mais en cela même, la lame a usé le fourreau, et comme les soldats au front, il est mort sur la brèche. En effet, n’ayant pas voulu ménager sa santé, ni prendre le repos et les soins nécessaires, son excès de zèle a hâté sa fin, car, avec des ménagements, sa robuste constitution lui aurait permis de vivre encore de longs jours, étant de cette race forte du centre de la France qui, généralement, défie les ans et les maladies.
En même temps qu’une noble figure, c’est un homme de grande valeur qui disparaît et qui sera difficilement remplacé. Possédant une voix puissante, harmonieuse, d’une diction pure, doué en un mot d’un véritable talent oratoire, il ne prononçait jamais, cependant, que des allocutions aux idées claires, précises, pratiques, – telles que l’explication et le commentaire des évangiles, – à la portée de tout le monde, et que les plus simples pouvaient facilement comprendre. Ces allocutions, il les prodiguait et les improvisait avec la plus grande facilité. Il était donc un missionnaire, un apôtre dans toute l’acception du mot, ce qui ne l’empêchait pas d’être en même temps un homme du monde, un gentleman accompli, de relations très agréables. Cela explique la considération et la respectueuse sympathie dont tout le monde l’entourait.
(À suivre.)

Le Tamatave

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30 mai 2017

Il y a 100 ans : La réquisition des bateaux

Ce n’est pas sans une certaine déception que les colons de Madagascar ont appris la réquisition de presque tous les bateaux venant visiter notre Colonie. C’est que la question du convoiement des transports de troupes est des plus difficiles à résoudre. La marine doit chaque jour, en Méditerranée principalement, assurer la sécurité d’un grand nombre de vapeurs affrétés. Elle est chargée en outre, avec le concours des marines alliées, du service de patrouille qui fonctionne de Gibraltar à la côte de Syrie. On a réquisitionné pour ce service tous les chalutiers, remorqueurs, yachts à vapeur, embarcations à moteur qu’on a pu trouver. La marine a fait construire des avisos, des vedettes, des canonnières jusqu’à l’extrême limite de la production des chantiers. Notre flotte s’est ainsi augmentée de plus de 500 unités. C’est encore insuffisant. Et c’est pour cela que le ministre de la Marine, bien qu’il ait donné d’autres commandes, a aussi réquisitionné nos bateaux.
Nous devons nous incliner.

Les petits ruisseaux vont aux grandes rivières

On nous écrit :
Un arrêté qui n’a pas encore vu le jour, mais qui paraîtra incessamment, accorde, aux administrateurs chefs de Province ou de district qui ne sont pas logés, une indemnité de logement de 125 fr. par mois, à compter du premier janvier 1917.
Naturellement, les petits fonctionnaires sont oubliés.
Naturellement aussi, les petits ruisseaux vont aux grandes rivières.
B.

Le monument Galliéni

Tamatave, le 22 janvier 1917.
Le Comité pour l’érection d’un monument au Général Galliéni à Tamatave a l’honneur de remercier Messieurs les Souscripteurs de leur générosité et informe le public que la souscription sera close le premier février, la somme recueillie étant suffisante pour couvrir les frais d’achat et d’érection du monument. Il prie les détenteurs de listes de souscription de bien vouloir les remettre avec les sommes recueillies, s’il y a lieu, à Monsieur Covain, Trésorier du Comité.
Pour le Comité :
Le Président, Cauce.

Le Tamatave

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28 mai 2017

Il y a 100 ans : Mort au champ d’honneur

Miquelard, lieutenant-colonel d’infanterie coloniale.
Le commandant Miquelard était en Afrique lorsqu’éclata la guerre, il fut un des conquérants du Cameroun où il commandait une colonne opérant auprès de la Guinée espagnole. Il s’empara de plusieurs points importants, ce qui lui valut le grade de lieutenant-colonel, la croix d’officier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme et étoile. Après son retour du Cameroun, où il resta jusqu’à la conquête définitive, le colonel Miquelard, quoique fort épuisé par le climat du Cameroun, partit presque aussitôt sur la Somme où il resta en première ligne pendant un mois et demi. Son régiment, ayant été très éprouvé, fut mis à l’arrière pour un temps indéterminé. Puis son régiment fut désigné pour servir à l’armée d’Orient. Le 15 septembre 1916, il s’embarquait à Toulon et débarquait le 22 à Salonique, où il était envoyé presque aussitôt dans la région de Florina qu’il contribua à enlever. Le 14 octobre, le régiment que commandait le lieutenant-colonel Miquelard était engagé contre les Bulgares et son chef tomba au champ d’honneur au cours de cette journée.
M. le lieutenant-colonel Miquelard a servi dans la Colonie en qualité de chef de bataillon. Il a été commandant d’armes à Fianarantsoa et officier d’ordonnance du général Winckel-Meyer.
Journal officiel de Madagascar et dépendances

Le régime forestier à Madagascar

En vertu du décret du 23 septembre 1916, le gouverneur général de Madagascar vient de prendre un arrêté promulguant le régime forestier applicable à Madagascar.
Aux termes de cet arrêté, la durée des contrats sera de deux à cinq ans, suivant l’étendue des concessions ; en aucun cas, les concessions ne dépasseront 10 000 hectares. Elles pourront être renouvelées si le concessionnaire a rempli toutes les clauses de son contrat.
Sous aucun prétexte, la durée totale des renouvellements successifs ne pourra excéder vingt ans. L’autorisation de défricher sera donnée par le gouverneur général.
Le Courrier colonial

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6 mai 2017

Il y a 100 ans : Encore la question du riz

On nous écrit :
Le prix du riz monte toujours malgré les taxes qui ne réussiront pas à limiter cette hausse. D’ailleurs, à cette heure le mal est fait. Le riz disponible se trouve entre les mains de spéculateurs qui se rient de la taxe puisqu’elle ne les atteint pas, n’étant imposée qu’aux petits commerçants au détail.
À cela, il n’existe qu’un seul remède héroïque. Celui de réquisitionner tout le riz, comme, en France, on a réquisitionné tout le blé, afin de le céder ensuite à la consommation à un prix raisonnable.
Aura-t-on le courage de le faire ? That is the question.
Il est une autre opération indispensable, pratiquée en Indo-Chine avec la dernière perfection, et qui pourrait être prochainement exécutée puisque nous approchons de la nouvelle récolte.
C’est celle d’établir une statistique faisant connaître la quantité de riz récolté. De relever d’un autre côté la quantité nécessaire à la consommation des habitants de la colonie, – quantité largement calculée, bien entendu, – et de ne permettre l’exportation que de l’excédent. Sans cela, il se trouvera toujours des spéculateurs qui ne se feront aucun scrupule d’accaparer cette denrée, afin d’imposer à leurs concitoyens des prix de famine.
Vous indiquez que, comme à Maroantsetra, on pourrait obliger l’indigène à ne vendre son riz que sur le marché. Mais il se trouvera toujours des spéculateurs assez habiles pour accaparer le riz dans le brousse et éluder cette obligation.
Comme vous le dites, c’est la vie économique de Madagascar qui reste suspendue aux mesures que l’on prendra et qui doivent être radicales.
Le Tamatave

Le régime forestier à Madagascar

En vertu du décret du 23 septembre 1916, le gouverneur général de Madagascar vient de prendre un arrêté promulguant le régime forestier applicable à Madagascar.
Aux termes de cet arrêté, la durée des contrats sera de deux à cinq ans, suivant l’étendue des concessions ; en aucun cas, les concessions ne dépasseront 10 000 hectares. Elles pourront être renouvelées si le concessionnaire a rempli toutes les clauses de son contrat.
Sous aucun prétexte, la durée totale des renouvellements successifs ne pourra excéder vingt ans. L’autorisation de défricher sera donnée par le gouverneur général.

Le Courrier colonial

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5 mai 2017

Il y a 100 ans : Le riz malgache

Dans son intéressante monographie de Madagascar, M. André You, directeur au ministère des Colonies, cite le riz parmi les principales cultures de la Grande Île ; la production de cette plante suffisait largement, dès 1905, à la consommation locale.
« Il n’est pas douteux, écrivait M. You, que cette céréale puisse avoir un grand avenir et donner lieu à un important commerce d’exportation vers les pays voisins, notamment l’Afrique du Sud, la Réunion et Maurice, qui sont tributaires de l’Inde, pour cette denrée d’importance capitale. »
Mais l’exportation risquait de se trouver suspendue sinon arrêtée par la crainte de la maladie connue sous le nom de béribéri que l’on impute à l’introduction du riz décortiqué dans la ration alimentaire des soldats indigènes.
Or, M. le docteur Fontoynont, directeur de l’École de médecine de Madagascar, démontre aisément, dans la Dépêche malgache du 2 décembre 1916, que « le riz malgache ne semble pas pouvoir être la cause d’épidémies de béribéri à l’exclusion des autres riz et que, de tous les riz susceptibles d’être importés dans les régions voisines de Madagascar, le riz malgache est celui qui, en tout cas, a le moins de chance de donner le béribéri. »
En Imerina, on ne vit jamais un Européen ou un indigène atteint de béribéri, parce que jamais on n’y consomme d’autre riz que celui du pays.
Il était bon de rassurer les pays d’exportation sur l’innocuité du riz malgache qui assurera à la Grande Île un produit rémunérateur.
Les Annales coloniales

Les timbres-monnaie de 1 fr.

Plusieurs commerçants nous ont fait connaître qu’ils avaient été estampés par des Hovas au moyen de timbres-monnaie qu’ils faisaient passer pour UN franc de la façon suivante.
Sur le carton-timbre de 10 centimes, ils collent un timbre de 1 centime, dont le 1 est assez semblable à celui de 1 franc, et grattent le C de centime. La couleur du timbre effacée par l’usage est assez difficile à distinguer. Il faut une loupe pour reconnaître la fraude.
Ne serait-il pas plus simple, pour éviter cet estampage, de retirer purement et simplement de la circulation les timbres de 1 franc ?
Transmis à qui de droit.

Le Tamatave

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28 avril 2017

Il y a 100 ans : Vagabondage et recrutement

On nous écrit :
Vous reste-t-il des ouvriers sur votre chantier ? À moi presque pas. Alléchés par les 200 fr. de prime qu’on leur donne, nos meilleurs ouvriers ont été se faire inscrire au bureau de recrutement. Je me suis bien laissé dire que deux d’entre eux, avec quelques autres camarades, se sont empressés de jouer « la fille de l’air », aussitôt les 200 fr. empochés, mais ils se sont bien gardé de revenir sur mon chantier, où ils auraient pu être pincés.
Pendant ce temps, nous voyons dans nos villages des groupes de jeunes gens bien bâtis, « costauds », drapés dans leurs lambas, se promener du matin au soir, ou plutôt du soir au matin, sans qu’on leur connaisse aucun moyen d’existence.
Vous leur demandez s’ils ne consentiraient pas à venir travailler chez vous pour remplacer les absents. Ils vous répondent dédaigneusement que eux ne connaissent pas travailler. Les petits larcins de manioc, patates, canne à sucre, bananes, etc., dont les propriétés voisines sont abondamment pourvues, leur permettent de vivre sans rien faire. Ils sont donc une charge pour la société, ou mieux un danger pour elle.
Les agents chargés de racoler des volontaires ne pourraient-ils conduire au bureau de recrutement ces gaillards-là qui, une fois encadrés militairement, seraient aptes à rendre autant de services que les autres ? Pourquoi, à leur égard, userait-on de ménagements qu’on ne garde pas pour les citoyens français qui, eux, sont envoyés à la caserne qu’ils le veuillent ou non. C’est là une question de salubrité ou de moralité qui devrait attirer l’attention de nos gouvernants. Le service obligatoire pour tous les vagabonds et gens sans travail.
Qu’on y réfléchisse. La vie économique de Madagascar en dépend.
Le Tamatave

Les cuirs de Madagascar

Le mécontentement des colons malgaches persiste à l’égard de la commission de réquisition dont les maladresses ont été déjà plusieurs fois signalées à nos lecteurs.
La presse locale se fait le porte-parole des colons et la Tribune de Madagascar ne craint pas de dire que parmi les cuirs réquisitionnés et arrivés en France, il s’en trouve dans les magasins du Havre, qui ont été refusés par l’Administration et attendent qu’on leur fasse un sort.

Le Courrier colonial

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24 avril 2017

Il y a 100 ans : La taxe du riz, criante anomalie

On nous écrit :
Voulez-vous nous permettre, par la voie de votre journal, de faire remarquer à qui de droit la criante anomalie qui existe à propos des riz. Ceux-ci sont taxés au détail à 0 fr. 25 le kilo.
Or le riz vendu à Tamatave vient des Hauts Plateaux et, tous frais payés, revient aux négociants en gros à 280 fr. la tonne au minimum. Si minime que soit leur bénéfice, en petits commerçants, et si mince également que soit le bénéfice de ces derniers, il est impossible de le vendre à moins de 30 cent. le kilo.
On n’est pas en haut lieu sans connaître cette situation, puisqu’un service administratif vient d’acquérir 30 tonnes de cette denrée à un prix exorbitant.
Cette pénible situation a deux causes : d’abord, l’exportation intense qui en a été faite sans réserver le stock nécessaire à la consommation du pays. Et ensuite, la spéculation qui a accaparé cette denrée et en a majoré les prix sans vergogne et sans autre raison que celle de réaliser de gros bénéfices.
À la première cause, M. le Gouverneur Général a apporté un remède radical, en interdisant, quoique un peu tardivement, la sortie du riz.
On pourrait obvier à la seconde en obligeant les indigènes à ne vendre leur riz ou paddy de luxe que sur un marché public, suivant une taxe, et sous le contrôle d’un fonctionnaire, ce qui couperait court à la spéculation.
Du reste, c’est ainsi que cela se pratique sur le marché de Maroantsetra, et ce procédé a donné d’excellents résultats. Ne pourrait-on l’étendre à l’Émyrne et autres pays de production, à ce moment où la nouvelle récolte va venir sur les marchés ? Il y va de l’intérêt public, le riz étant la base de la nourriture de toute la population.
Le Tamatave

Morts au champ d’honneur

Giraudet (Raphaël), caporal au 54e colonial. – Tombé au champ d’honneur au corps expéditionnaire d’Orient, le 21 octobre 1916.
Clementine (Germain-Emmanuel), soldat au 54e colonial. – Tombé au champ d’honneur au corps expéditionnaire d’Orient, le 28 octobre 1916.
Hyla (Jean), soldat au 56e régiment d’infanterie coloniale. – Mort à l’ennemi, le 17 août 1916, à Doldzeli (Macédoine grecque).
Ces trois militaires habitaient Tamatave avant le commencement des hostilités. Leurs familles résident actuellement à Tamatave.

Journal officiel de Madagascar et dépendances

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22 avril 2017

Il y a 100 ans : La vérification des objets d’or et d’argent de la Grande Île

À la date du 3 novembre dernier, M. Garbit, gouverneur général de notre grande colonie de l’océan Indien, a pris un arrêté chargeant le Laboratoire de chimie de Tananarive de la vérification du titre des objets d’or ou d’argent.
Le but poursuivi par M. Garbit est de garantir les acheteurs de bijoux contre les fraudes possibles des fabricants locaux et de permettre l’introduction en France, sans difficultés, des bijoux fabriqués dans la colonie.
Les bijoux à essayer peuvent être apportés au laboratoire, ou expédiés de n’importe quel point de la colonie par la poste en valeur déclarée. Les bijoux sont soumis à un essai et seuls ceux ayant un titre au moins égal à 750/000 pour l’or et 800/000 pour l’argent sont contrôlés au moyen de deux poinçons spéciaux à la colonie, représentant pour les objets en or une tête de zébu, pour les objets en argent un palmier.
Moyennant ce droit infime, les bijoutiers indigènes pourront donc offrir à leurs clients en toute certitude et en toute garantie des bijoux ayant un titre équivalant au titre légal. Nul doute que les bijoutiers sérieux n’envoient désormais au poinçonnage tous les produits de leur fabrication et ne présentent à la vente que des bijoux poinçonnés. D’un autre côté, les acheteurs seront certains de ne posséder que des bijoux qu’ils pourront sans crainte présenter au poinçonnage à la Monnaie en France. En outre, nul ne voudra plus à Madagascar acheter dorénavant aucun bijou qui ne portera le poinçon du laboratoire de Tananarive, lequel se chargera en même temps de la fonte de l’or et de sa transformation en lingots qui seront poinçonnés par l’essayeur de la Monnaie et constitueront une garantie absolue du titre en France.
Il en résultera donc un réel avantage pour les prospecteurs et les exploitants miniers qui seront ainsi fixés rapidement sur la valeur de leurs minerais, et pourront en obtenir immédiatement la valeur maxima.
Les mesures consacrées par l’arrêté du 3 novembre constituent une innovation heureuse ; elles contribueront à apporter à toutes les opérations sur les matières d’or et d’argent une garantie absolue qui jusqu’ici n’existait pas, les sortes d’opérations n’étant subordonnées à aucun contrôle.

Le Courrier colonial

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17 avril 2017

Il y a 100 ans : Le pour et le contre

Mon Dieu ! qu’il est donc difficile de contenter tout le monde et son père.
Afin d’entretenir la vie normale de la Grande Île et aussi de poursuivre sa mise en valeur, on avait présenté au gouverneur général tout un programme de travaux à exécuter ; programme superbe d’ailleurs, qui témoignait d’une ampleur de vues qui n’était peut-être pas en rapport avec les moyens de les faire exécuter : trois ou quatre grandes routes, une petite voie ferrée et un canal reliant l’océan Indien au canal de Mozambique en coupant l’isthme de la baie du Courrier.
On a si souvent demandé l’aménagement du littoral qu’après tout, il n’y avait là rien qui pût surprendre. Pourtant, ce ne fut pas l’avis de tout le monde et les ouvriers mobilisés de la colonie ont écrit à notre confrère les Petites Affiches de Majunga pour le prier de porter leurs doléances à qui de droit. Leur protestation ne manque pas d’à-propos :
« C’est au moment, écrivent-ils, où la plupart d’entre nous, ouvriers, entrepreneurs, marchands, sommes bloqués à la caserne, ou qu’une partie d’entre nous sommes en train de nous faire casser la figure, au moment où le kilogramme de clous vaut 2 fr. 50, la barrique de ciment 30 francs, les outils et la ferraille cent pour cent au-dessus de la valeur normale, que l’on veut faire de pareils travaux !… J’espère bien, dit le porte-parole de ces poilus, que les mobilisés comme moi n’accepteront pas que l’on commette de pareils actes. »
Et, non sans raison, il ajoute :
« S’il y a des travaux à faire, qu’on nous attende. Nous avons tout abandonné. S’il y a du travail à faire, qu’on le laisse pour ceux qui sont absents et qui auront grand besoin d’avoir leur part quand ils rentreront. »
Les desiderata du brave mobilisé de Madagascar sont assez judicieux, d’autant plus qu’il prévoit que, si les travaux sont entrepris maintenant, ils serviront surtout à faire gagner la vie aux Indiens et aux Chinois…
Mais qu’il est donc difficile, nous le répétons, de contenter tout le monde et son père !

Le Courrier colonial

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16 avril 2017

Il y a 100 ans : Sursis et incorporations

Télégramme officiel n° 9-GS.
Gouverneur Général (Cabinet militaire) à toutes circonscriptions.
En vue d’apporter défense nationale contribution maxima afin que effort fourni par Colonie soit en rapport avec celui exigé dans Métropole, dispositions suivantes ont été arrêtées suivant instructions Département :
1° Sursis d’appel des hommes classes 1917 à 1900 inclus seront dorénavant accordés par décision du Ministre Guerre et limités aux exceptions motivées par nécessité défense nationale. Sauf ces exceptions tous hommes ces classes appartenant service armée seront rapatriés.
2° Sursis classes plus anciennes continuent être accordés par Gouverneur Général pour raisons économiques. Pour remplacer tous militaires de carrière et hommes classés plus jeunes tous mobilisables service armé des classes 1899 à 1889 inclus qui ne seront pas mis en sursis seront appelés.
3° Hommes de toutes classes appartenant aux services auxiliaires seront incorporés seulement dans limites besoins. En conséquence de ces instructions : A. – Par mesure transitoire pour permettre intéressés pourvoir leur remplacement par homme non mobilisables ou auxiliaires ou appartenant classes anciennes sursis actuels qui expiraient premier février 1917 ne pourront être prolongés au-delà du 15 mars. B. – Mobilisables des classes 1894 et 1893 seront appelés le premier février. C. – Mobilisables classes 1899 à 1888 inclus seront appelés à partir du 15 mars. Pour toutes catégories, demandes sursis seront faites et transmises sous forme ordinaire. D. – Commission spéciale réforme révisera dans le courant du premier trimestre 1917 auxiliaires réformés temporaires appartenant toutes classes mobilisées dans Métropole. Instructions de détail suivront incessamment.

Nouvelles de Sainte-Marie de Madagascar

29 décembre 1916.
Girofles. – Enfin, plus de clous de girofle à récolter pour cette année et les dernières ventes ont obtenu 2 fr. 50 le kilo.
Cyclone. – Dans la nuit du 25 au 26 décembre, nous avons eu la queue d’un cyclone venant du sud, qui a duré jusque dans la matinée du mardi 26.
Grâce à Dieu les plantations et les girofliers n’ont pas beaucoup souffert, si ce n’est seulement les mangues qui jonchent le sol. Nous en avons été quittes pour quelques heures de frayeur.

Le Tamatave

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15 avril 2017

Il y a 100 ans : Arrêté fermant à l’exportation du riz ou paddy

Le Gouverneur des Colonies, délégué dans les fonctions de Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Officier de la Légion d’Honneur,
Vu les décrets des 11 décembre 1895, 30 juillet 1897 et 21 août 1914,
Vu le décret du 6 mars 1877,
Vu la hausse croissante des cours des riz et paddy à Tananarive,
Arrête :
Art. 1er. – Les ports de Tamatave, Andévorante et Vatomandry sont provisoirement fermés à l’exportation du riz ou paddy hors de Madagascar.
Art. 2. – Des exceptions pourront être accordées par décision spéciale du Gouverneur Général en faveur : 1° des stocks constitués dans ces ports en vue de l’expédition hors de Madagascar antérieurement au présent arrêté ; 2° des stocks de riz usinés ou de paddy en cours d’usinage destinés à l’exportation constitués en usine ou dans les dépendances des usines ; 3° des stocks de riz décortiqués constitués en magasin antérieurement au présent arrêté chez les exportateurs habituels.
La constatation des stocks sera faite par le Chef de la Province intéressé ou son délégué dans un délai de 4 jours à compter de la publication du présent arrêté.
Art. 3. – Vu l’urgence, le présent arrêté qui sera transmis par télégramme et affiché dans les chefs-lieux de province et de district sera exécutoire à compter du lendemain du jour de sa publication au Journal Officiel de la Colonie nonobstant les dispositions de l’arrêté du premier juin 1911 qui a fixé les délais d’exécution des lois, décrets et arrêtés pour Madagascar et Dépendances.
Art. 4. – MM. les Directeurs des Douanes et les chefs de provinces sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera inséré au Journal Officiel de la Colonie et publié ou communiqué partout où besoin sera.
Tananarive, le 29 décembre 1916
H. Garbit.
Le Tamatave

Le moratorium

Au J. O. du 25 novembre 1916 est publié un arrêté promulguant, dans la colonie de Madagascar et Dépendances, le décret du 27 avril 1916 portant modification au décret du 13 juin 1915, instituant le moratorium aux colonies, et un décret portant modification au décret du 13 juin 1915, instituant le moratorium aux colonies.

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 60 titres parus à ce jour.

14 avril 2017

Il y a 100 ans : La foire de Tamatave

Malgré le temps et les circonstances qui paraissent s’être ligués contre elle, la foire de Tamatave a obtenu un meilleur succès que celui qu’on était en droit d’espérer.
En effet, dans les jours qui l’ont précédée, et jusque dans la journée du 30, une pluie torrentielle et continue s’est abattue sur toute la région, faisant déborder tous les cours d’eau et les rendant infranchissables. Aussi la journée du 30 n’a-t-elle pas été brillante. Mais le soleil et le beau temps s’étant mis de la partie, les indigènes ont pris leur revanche et le 31 la foire a battu son plein, bien que nombreux aient été ceux qui n’ont pu franchir les rivières, comme, par exemple, ceux de l’Ivoloina.
La population indigène, enthousiasmée, accourue en masse, a continué, pendant toute la journée du lundi, les fêtes et réjouissances ; à ce point de vue, le succès a été complet.
C’est le dimanche 31 qu’ont eu lieu l’exposition et la distribution des primes.
Parmi les animaux exposés, on a pu remarquer de beaux spécimens, notamment ceux présentés par M. Barau. Les bœufs et les vaches étaient nombreux, ainsi que les porcs, moutons, volailles de toute nature, lapins, etc. Une mention spéciale a été accordée à M. Job Razafindrazaka pour ses volailles et des produits agricoles de sa fabrication.
L’industrie du pays a largement fourni divers objets exécutés à la perfection, tels que des dentelles variées, outils, objets de ménage, meubles, etc. Parmi les meubles, le nommé Rasamoelina a exposé un riche mobilier de salon, qui a été enlevé à un prix très élevé, avant même que le jury ne l’eût examiné.
Des primes nombreuses, payées en espèces, ont été accordées aux exposants.
À noter que la très grande majorité des exposants ont été des Hova, ce qui permet d’entrevoir un succès considérable pour la prochaine foire.

Exercices de tir

Hier, de 8 à 9 heures, la population de Tamatave a pu croire un instant que notre bonne ville était bombardée par quelque Bremen revenu à la vie.
Il n’en était rien. Ce n’était que des tirs d’exercice au canon exécutés par nos braves poilus. Mieux vaut cela.

Le Tamatave

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11 avril 2017

Il y a 100 ans : Mort au champ d’honneur

Gilbert-Pierre (Raoul), sous-officier d’infanterie coloniale, 1er bataillon, 1re compagnie des tirailleurs sénégalais. – A pris part à la bataille de la Somme le 14 octobre 1916. Cité à l’ordre de l’armée, le 17 octobre 1916, dans les termes suivants : « Sous-officier d’une bravoure exceptionnelle. Ayant eu les jambes atteintes par des éclats d’obus (dont une presque entièrement arrachée), a prononcé les paroles héroïques suivantes à son adjudant : « Coupez-moi ce lambeau de chair que je donne avec plaisir à la France. » N’a perdu, malgré ses souffrances, ni son moral, ni son courage. »
Décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme. C’est pendant un assaut, le 14 octobre 1916, vers 2 heures de l’après-midi, que le sous-officier Gilbert-Pierre fut blessé à la tête de sa section, juste au moment où il atteignait le but, à la première ligne des tranchées allemandes, devant le village Villers-Carbonnel, au sud de Péronne ; cinq minutes après son accident, sa section prenait cette tranchée ennemie et faisait de nombreux prisonniers. Quatre de ceux-ci, tout heureux d’avoir échappé au carnage, emportèrent le blessé à l’armée. Le lendemain 15, il fut transféré à l’ambulance 1/62 à Moreuil où il arriva le soir. Le 16, il fut amputé de la cuisse droite, mais ayant perdu déjà trop de sang il ne survécut pas à l’opération. Le 17 octobre, il est mort des suites de ses blessures.
Il était le seul fils de M. et Mme Gilbert-Pierre, actuellement domiciliés à Tananarive.
Journal officiel de Madagascar et dépendances

Les frères des écoles chrétiennes

Les frères des écoles chrétiennes ont célébré, le 21 novembre, le cinquantenaire de leur établissement à Madagascar.

Une messe à la cathédrale d’Andohalo

Un des membres indigènes de la mission catholique de Tananarive a fait célébrer une messe, le 25 novembre dernier, à la cathédrale catholique d’Andohalo, pour le repos de l’âme du général Gallieni et de l’administrateur Titeux, ancien maire de Tananarive.

Le Courrier colonial

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10 avril 2017

Il y a 100 ans : La concurrence allemande à Madagascar

En 1913, les Boches faisaient, avec Madagascar, un commerce général s’élevant à 13 millions et demi, dont 10 702 000 francs à l’exportation, c’est dire toute la place laissée libre depuis que la guerre a supprimé tout transit avec la Germanie.
Il est regrettable que cette place n’ait pas encore été prise par le commerce français.
On sait que les employés formant les cadres des maisons allemandes dans la Grande Île avaient été internés dans un camp de concentration à Diego-Suarez. De là, ils pouvaient encore espérer pouvoir reprendre le cours de leurs opérations dès la signature de la paix. Des séquestres prudents ne leur conservaient-ils pas soigneusement tous leurs éléments de travail : comptabilité, installation, marchandises ? En outre, ils entretenaient aisément des relations avec leurs anciens clients et leurs agents indigènes. Le gouverneur général pensa qu’il était préférable de les éloigner et c’est pourquoi il autorisa leur embarquement pour la France où ils seront internés jusqu’à la fin de la guerre.
Maintenant que ces indésirables sont partis, il faut, sans attendre davantage, que nous prenions leur place.
Le Courrier colonial

Le consulat américain

M. Carter, le très distingué représentant de la grande république américaine dans notre colonie, a cru devoir, pour des raisons devant lesquelles nous nous inclinons, transporter à Tananarive, capitale de la Colonie, le siège de sa résidence qui, jusqu’à cette heure, avait été Tamatave.
La population de notre ville regrettera avec nous cette décision, car par sa cordialité et son exquise éducation, M. Carter avait su s’attirer l’estime et la sympathie de tous sans distinction d’opinions politiques ou religieuses. En un mot, il s’est toujours montré parfait gentleman.
Nous souhaitons que le séjour de la capitale lui soit plus agréable que celui de Tamatave.

Société Philarmonique de Tamatave

On nous prie de faire connaître que la soirée du mois de décembre de la Société Philarmonique n’ayant pas eu lieu par suite du départ en permission de quelques exécutants, la soirée de janvier aura lieu le samedi 13 courant.

Le Tamatave

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7 avril 2017

Il y a 100 ans : La taxe de consommation à Madagascar et dépendances

En considération des desiderata formulés par la population et les commerçants de sa colonie, M. Garbit, gouverneur général de Madagascar, avait proposé au gouvernement d’apporter certaines modifications au décret du 7 juillet 1915, fixant les taxes de consommation à percevoir dans la Grande Île et ses dépendances.
M. Garbit avait notamment insisté sur l’exemption d’impôt pour certains produits importés ou fabriqués dans la colonie, afin de favoriser, d’une part, le développement de l’industrie des conserves de viande et de bœuf congelé, la production du graphite (actuellement, cette dernière présente pour la métropole un intérêt tout particulier), et, d’autre part, la fabrication des dentelles et des chapeaux de paille qui intéresse spécialement l’industrie indigène.
La situation de Madagascar étant très satisfaisante au point de vue financier, des exemptions de taxes et la diminution des recettes qui en résulterait ne pouvaient être un obstacle sérieux à la réalisation des desiderata de la Grande Île ; en conséquence, le ministre des Colonies a fait signer au Président de la République un décret en date du 27 décembre 1916, modifiant celui du 7 juillet 1915 sur les taxes de consommation à percevoir dans la colonie de Madagascar et dépendance.
Le Courrier colonial

La culture du blé

Malgré des essais très concluants de culture de blé, à Antsirabe, tentés vers 1906, rien ne fut fait pour développer cette culture, et la Grande Île a dû, tout récemment, demander de la farine à sa toute petite, mais plus prévoyante voisine, l’île Maurice, ainsi que le raconte, dans la Tribune de Madagascar, un colon bien renseigné.
Les indigènes seraient tout disposés à reprendre la culture du blé, mais il faut qu’ils aient la certitude qu’on achètera leur récolte. Ce serait sans doute plus simple que de recourir à l’île voisine, qui, de plus, est anglaise.

La mort de Louis Georget

Nous ne saurions passer sous silence, pour lui rendre hommage dû à tout pionnier de notre empire colonial, la mort du colon Louis Georget, décédé le 13 novembre 1916, à Antsirabe, qu’il avait habité pendant 25 ans sans interruption.

Les Annales coloniales

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5 avril 2017

Il y a 100 ans : Joyeusetés coloniales

Il y a des gens qui ne lisent jamais le compte rendu des séances de nos doctes académies ; ils ne savent pas ce qu’ils y perdent, car les esprits curieux y découvrent souvent des perles.
Ainsi Madagascar a l’heur de posséder une académie siégeant à Tananarive, où les discussions offrent un grand intérêt, car elles nous tiennent au courant des découvertes scientifiques dont la Grande Île est le théâtre et… d’autres choses aussi, parfois assez drolatiques.
J’ai appris, par exemple, qu’un savant, parti pour aller étudier les variations barométriques sur le mont Tsiafajavona, s’était trouvé dans la triste nécessité d’interrompre ses intéressantes expériences parce qu’un gasy inconnu avait eu le mauvais goût de lui voler ses instruments de précision !
Certes, les savants, particulièrement ceux qui se nourrissent de chiffres, d’algèbre et de logarithmes, sont des êtres fort distraits, à telle enseigne que nos écrivains leur font jouer des rôles plutôt comiques ; mais enfin un astronome qui se fait dépouiller de ses instruments barométriques, thermométriques et autres appareils en ique doit en rester inconsolable, car il commet un crime de lèse-science !
Dans l’Aurore boréale d’Henri Rochefort, nous voyons bien un astronome si absorbé par le phénomène étudié qu’on le trompe derrière lui sans qu’il s’en aperçoive. Jules Verne nous a également fort amusés avec Nicolas Palender, Paganel et Palmyrin Rosette ; mais ces types de savants, pour distraits qu’ils soient, n’atteignent pas aux chausses de notre géodésien, tellement dans la lune qu’il se laisse subtiliser ses précieux instruments !
Une servante malgache, ramenée par moi de la Grande Île il y a déjà pas mal d’années, à qui je narre l’aventure parce qu’elle me paraît drôle, agite mélancoliquement sa perruque toute blanche au-dessus de son visage d’ébène, et me répond : « On n’aurait jamais vu pareil scandale au temps de Rainilaiarivony ou du général Gallieni. »
Évidemment, ma vieille Rakotobe, mais au temps de Rainilaiarivony et de Gallieni, les savants n’allaient pas étudier les variations atmosphériques sur le mont Tsiafajavona, raison péremptoire pour qu’un effronté gasy ne fut pas tenté de leur voler leurs instruments !
Chanteclair.

Le Courrier colonial

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