26 mai 2018

Il y a 100 ans : Une réunion importante du commerce Majungais (1)


Dans les derniers jours de l’année qui vient de finir, le commerce majungais a tenu une très importante réunion à laquelle assistaient des directeurs, agents ou représentants des maisons des régions de l’Ouest. De très intéressantes questions y ont été développées et des résolutions excellentes adoptées.
On y a d’abord exposé la question monétaire, afin de remédier le plus possible à la crise qui ne fait qu’empirer. Les commerçants de régions de l’Ouest ont suggéré que tout l’or extrait du sol de la Grande Île soit réquisitionné et expédié sur la France qui le rembourserait en argent et en billon. Les commerçants de la colonie ne peuvent admettre que cet or soit employé encore à la fabrication de bijoux massifs qui sont aussitôt exportés sur l’étranger parce qu’invendables dans la colonie.
À cet égard, voici la production aurifère de la Grande Île depuis cinq ans : 1 804 kg. 48458 en 1913 ; 1 624 kg. 48387 en 1914 ; 2 092 kg. 99150 en 1915 ; et 1 515 kg. 36722 cent. en 1916, soit une moyenne de 1 500 kg. par an d’une valeur d’environ 4 millions qui pourraient être échangés avec la France pour la même somme en monnaies divisionnaires.
Il n’est pas besoin d’être un grand économiste pour reconnaître qu’une telle mesure améliorerait immédiatement le commerce de la colonie, que l’État y gagnerait et qu’enfin la Défense nationale récupérerait ainsi un notable contingent de l’or qui prend la route de l’étranger.
L’assemblée a examiné aussi la question des billets de banque qui rencontrent d’énormes difficultés pour s’écouler en dépit des lois et décrets promulgués dans la colonie.
Au lieu de faciliter le commerce, ces billets sont devenus l’objet de spéculations. C’est ainsi que des indigènes vendent leurs pois du Cap 400 francs la tonne si on les paie en numéraire, et ne les cèdent qu’à 600 francs si on les paye en billets de banque, soit un agio effectif de 50 %.
L’assemblée des commerçants de Majunga a déclaré cette situation intolérable et engagé énergiquement le gouvernement général à agir vite et à faire respecter la loi.
(À suivre.)
Le Courrier colonial


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