4 décembre 2016

Il y a 100 ans : Carnet d’un boto de pousse-pousse

Nous allons posséder une philarmonique, des pourparlers sont engagés pour sa fondation et une réunion générale des amateurs ou non de belle musique aura lieu dans quelques jours. C’est un succès assuré, car il n’est pas un Tamatavien qui puisse s’opposer, ne fût-ce que par inertie, à la création d’une société musicale dont nous avons déjà pu apprécier et le futur chef et les futurs exécutants. C’est une bonne fortune de posséder ces éléments et ce serait une grosse faute de les négliger. Des esprits grincheux, il n’en manque pas, diront peut-être que ce n’est pas le moment de songer à faire de la musique quand nos héroïques soldats font bravement leur devoir à Verdun ou sur la Somme en réduisant les Boches à l’état de chair à saucisses. Personne ne se laissera influencer par ces grincheux qui seront bien obligés, pour faire comme tout le monde, de verser leur thune au guichet du Théâtre les jours de représentation et de participer ainsi, malgré eux, aux œuvres de guerre. À l’heure actuelle, à part évidemment les embusqués, chacun fait ce qu’il peut ; c’est pour cela que notre future philarmonique, instituée dans un but patriotique, réunira tous les suffrages. S’il y a des mécontents, tant pis pour eux, cela leur allégera peut-être le porte-monnaie, mais cela leur adoucira les mœurs ; ce sera une compensation.
Sarah B.
La Dépêche malgache

Un hommage à Gallieni

Un de nos lecteurs de Sainte-Marie de Madagascar nous écrit :
Toute la colonie a été péniblement affectée en apprenant le décès du général Gallieni qui a été le grand bienfaiteur du pays. La mort de cet homme de bien, universellement apprécié par ses hautes qualités d’esprit et de cœur qui le faisaient aimer et respecter, est une bien grande et bien douloureuse perte.
Nous, colons de Sainte-Marie, nous ressentons vivement ce malheur irréparable, car c’est à lui que notre petit pays d’adoption est redevable de l’essor économique de notre agriculture, le développement de la prospérité de toute la colonie en nous accordant la main-d’œuvre pénale.
Après une existence si bien remplie, laissant une trace ineffaçable de son passage, ses enfants ont le droit d’être fiers d’un père qui a donné de si beaux exemples militaires et de colonisation.

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 55 titres parus à ce jour.

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