9 décembre 2016

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Tamatave ne se contente pas d’être un repaire d’embusqués, c’est en même temps le paradis des cinémas. Les mystères, qu’ils soient de Paris ou de New York, attirent la foule, et le public profite largement de la concurrence implacable que se font depuis quelque temps nos montreurs de lanternes magiques. À cette allure, il faut craindre que les dévideurs de films attrapent des crampes et ne puissent tenir jusqu’au bout ; j’ai pensé qu’il était indispensable de leur venir en aide.
Le maniement du cinéma est plus compliqué que ne le pense le vulgaire public ; il consiste à braquer des rayons lumineux sur un point déterminé tout en tournant une manivelle. Or, au front dans les tranchées, nous possédons un appareil à peu près identique, c’est la mitrailleuse, là aussi il y a une manivelle à tourner et quelque chose à braquer, il est même assez dangereux de faire, en la circonstance, office d’écran. Eh bien, nous pouvons obtenir un entraînement intensif des embusqués en leur faisant tourner à tour de rôle la manivelle de nos cinémas ; nuit et jour, cela fonctionnerait et, avant la fin de la guerre, nous posséderions une pléiade de mitrailleurs, dont nous pourrions être fiers. Les plus méritants seraient du reste récompensés par la croix des embusqués créée par mon cher confrère G. Coute.
Voilà mon idée, je la crois bonne, à nos impresarios d’en profiter.
Sarah B.

L’industrie du palétuvier

Poursuivie méthodiquement depuis quelque temps dans la Grande Île, l’exportation des écorces de palétuvier que, jusqu’à la guerre, les Boches avaient monopolisée à Madagascar, comme tant d’autres produits, à croire que la colonie leur appartenait, est en fort bonne voie, on enregistre même de très fortes commandes pour les pays alliés.
Dès que la grave question du fret sera enfin résolue, les côtes nord-ouest de Madagascar et notamment le Mangrove vont connaître l’activité intensive et la richesse, des zones considérées jusqu’ici comme improductives vont être transformées et « l’arbre de la fièvre » va devenir l’arbre d’or, comme le pin qui a fait, malgré eux, la richesse des paysans landais, lesquels voulaient cependant s’opposer à son acclimatement et à sa plantation.

La Dépêche malgache

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 57 titres parus à ce jour.

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