(Suite et fin.)
La Patrie a crié : « Formez vos
bataillons ! »
Chacun de ses enfants à son appel d’alarme
S’est levé frémissant, les yeux vides de larmes,
Splendide, rayonnant, altier comme un lion.
Comme leurs grands aïeux, les vainqueurs en
haillons
Dont l’épique renom fait la beauté des armes,
En sublimes héros que la mort ne désarme
Ils marchent en chantant vers les noirs
tourbillons.
Ils s’en vont réparer l’outrage à la patrie
Qu’ils reportent sur eux avec idolâtrie,
Ils s’en vont, pour le droit et l’honneur, au
trépas.
Pendant que les enfants et les femmes de France
Mêlent leurs pleurs d’amour à leurs cris
d’espérance ?
« Combien s’en sont allés qui ne reviendront
pas ! »
Aussitôt après,
M. le Commandant d’Armes a prononcé l’allocution suivante :
M. l’Administrateur,
Mesdames,
Messieurs,
Cette cérémonie emprunte
aux circonstances actuelles un caractère particulièrement impressionnant. Ce
n’est pas seulement à nos morts tombés sur la terre malgache que nous rendons
hommage, mais à tous ceux qui sont tombés déjà au cours de la guerre Sainte que
nous soutenons en ce moment.
Vous tous qui dormez ici,
vous devez tressaillir de joie en songeant que notre mortel ennemi va enfin
être bientôt écrasé. À votre joie se mêle peut-être le regret de n’avoir pu
prendre part à cette lutte grandiose.
Dormez en paix. La France
sera vengée, et bien vengée, de toutes les humiliations qu’elle a subies.
Vous avez pratiqué ces
vertus sublimes qui sont honneur,
courage, discipline, solidarité et qui font les héros.
Vous avez sacrifié
gaiement votre vie, puisque c’était pour la France qui devait sortir plus
grande de ce sacrifice.
Si vous n’avez pas eu la
chance de combattre l’envahisseur, songez bien qu’il est aussi glorieux de
mourir en terre lointaine que sur la frontière. N’est-ce pas toujours pour la
France ?
HONNEUR AUX MORTS !
À cette touchante
cérémonie dont la musique du 2e tirailleurs a rehaussé l’éclat,
assistaient au premier rang les enfants des écoles.
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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