Le sentiment patriotique
qui, dans un même et sublime élan, a soulevé toutes les femmes de France et les
a portées aux initiatives les plus généreuses, aux actes de dévouement le plus
élevé, enfin à tout ce que leur sexe leur permettait d’apporter au salut commun
de la patrie, ce sentiment, dis-je, vient de se manifester parmi leurs sœurs
des colonies.
La mentalité de la femme
française, en effet, est toujours la même, quelle que soit la zone qu’elle
habite, fût-ce aux antipodes.
C’est ainsi que, sur
l’initiative toute de cœur de quelques dames de Tamatave qui sont Mesdames
Bourgine, de Chazal et Jodin, a eu lieu, jeudi matin, au Théâtre municipal, une
réunion en vue de la constitution d’un groupement destiné à venir en aide à nos
malheureux compatriotes de la Métropole chassés de leurs foyers par l’ennemi.
Cette réunion a eu un
succès complet, car ce n’est jamais en vain qu’on frappe au cœur de la femme
française.
Quatre-vingt-dix dames de
notre ville, malgré le mauvais temps et le courrier sur rade, ont tenu à
assister ou à se faire représenter à cette réunion et ont adhéré à l’œuvre patriotique des Dames de Tamatave,
créée en cette occasion.
Au début de la réunion,
Madame Bourgine a prononcé la généreuse allocution suivante qui expose le but
du groupement.
*
Mesdames,
Nous vous félicitons de
l’accueil que vous avez bien voulu faire à notre appel, et de l’empressement
avec lequel vous vous y êtes rendues. Et au nom de la France endeuillée, mais
qui triomphera, grâce au dévouement de tous ses enfants, nous vous adressons
nos remerciements émus.
Les tragiques événements
actuels inspirent aux femmes d’outre-mer le regret unanime de ne pouvoir
apporter leur aide à leurs sœurs de France, et travailler avec elles à arracher
nos soldats à la mort ou à alléger leurs souffrances.
Cependant, malgré notre
éloignement, Mesdames, nous pouvons être utiles à notre patrie. Nous savons
l’innombrable cohorte de femmes et d’enfants réduits à la misère par
l’enrôlement du mari, du père, et celle des malheureux qui ont dû se retirer
devant l’armée ennemie, sans ressources et, trop souvent, presque sans
vêtements.
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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