27 décembre 2014

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre indigène (1)

Avant de nous occuper de la Loi sur le Travail dont nous avons parlé précédemment, il est indispensable que nous traitions d’abord la question de la main-d’œuvre indigène tant en ville qu’à la campagne.
Pour cela, nous nous sommes adressés aux colons d’abord et aux indigènes ensuite pour leur demander leur opinion à ce sujet.
Les colons disent généralement que la main-d’œuvre pour l’instant est suffisante, mais que l’indigène, dès qu’il a quelque argent, se soucie peu de continuer à travailler ; il est pressé de jouir de ce qu’il a gagné et « plante » là tout travail.
Malheur à celui qui paie exactement à la fin du mois échu ! il est à peu près certain de constater le lendemain un nombre respectable de manquants. Alors que faire si on est en pleine récolte ou à un travail quelconque qui ne supporte pas d’interruption : fécondation, repiquage, etc.
Un autre danger aussi consiste à ne régler ses hommes que 15 ou 20 jours après le terme.
La réputation de mauvais payeur est immédiatement faite et, avec la publicité indigène, il est difficile de prouver le contraire.
Écoutons maintenant ce que disent les indigènes. Ils affirment que les colons ne sont pas tous réguliers dans leurs paiements et qu’engagés au mois ils doivent être soldés à la fin exactement et suivant les conventions établies.
Ils prétendent être libres de partir sans aucun préavis et jusqu’ici c’est ce qu’ils ont toujours fait.
Ce n’est peut-être pas un grand mal, car ils reviennent souvent quelques jours après reprendre leur emploi ; mais cela ne fait pas l’affaire du colon qui est resté des jours entiers sans une main-d’œuvre suffisante quand il a des travaux urgents.
Il est à remarquer que l’indigène, d’une nature assez dolente, ne peut travailler un mois tout entier sans prendre un petit repos, soit pendant, soit après – cela tient à ses habitudes. Il est vite fatigué (Disaka).
(À suivre.)

La Dépêche malgache


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