12 décembre 2014

Il y a 100 ans : Œuvre patriotique des Dames de France à Tamatave (2)

(Suite.)
Ne pouvons-nous pas, Mesdames, et, par conséquent, ne devons-nous pas procurer du moins, à ces femmes, à ces enfants, des effets qui leur sont d’autant plus nécessaires que l’hiver est proche ?
Mesdames, nous souhaitons la création d’une œuvre composée uniquement de dames et de demoiselles, et constituée aux fins de permettre aux Tamataviennes de la ville et de la Province de contribuer à secourir la misère qui sévit actuellement sur les femmes et les enfants de France, en leur procurant avant tout des vêtements.
Nous ne vous proposons nullement de fonder une Association, ni, par conséquent, d’élaborer des statuts ; il s’agit uniquement d’une œuvre patriotique et charitable, d’un groupement de toutes les bonnes volontés féminines ; et, cela va de soi, cette œuvre prendra fin avec les besoins qui l’auront créée, c’est-à-dire avec la guerre elle-même.
Quoiqu’il ne s’agisse pas d’une Association, l’existence d’un Comité semble pourtant nécessaire pour représenter l’œuvre, pour orienter, coordonner ses efforts et ses travaux, pour en centraliser les résultats, et en rendre compte dans des réunions ou par tout autre moyen. Ce Comité pourrait s’intituler « Comité de l’œuvre patriotique des Dames de Tamatave ». Il pourrait être composé de trois dames.
Toutefois, les trois dames qui ont provoqué la réunion de cette Assemblée n’ont nullement l’intention de s’imposer comme Comité ; et elles entendent, au contraire, laisser l’Assemblée libre de constituer le Comité qu’il lui plaira.
Mesdames, nous avons l’honneur de soumettre à votre approbation la création de l’Œuvre dont j’ai défini plus haut la raison d’être.
D’autre part, nous pensons que sa création comporte un appel général au concours de toutes, sous quelque forme que ce soit, et proportionné aux capacités et à la fortune, en un mot, aux ressources de chacune : travail matériel, dons d’étoffes, dons pécuniaires. Nous pensons, en outre, qu’il pourrait être recouru à la générosité des négociants de la place, des sujets de nations amies et de tous en un mot. Enfin, ne pourrait-il être fait appel également à l’adresse manuelle, ainsi qu’au loyalisme envers leur patrie d’adoption, de femmes indigènes ? Sur ces points aussi, Mesdames, nous sollicitons le secours de vos lumières.
(À suivre.)

Le Tamatave


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