Après les assassinats qui
viennent d’être commis à si peu d’intervalle tant en ville que dans les
environs, il serait peut-être temps de donner une identité aux boto qui nous
servent journellement.
Nous leur confions tout,
la garde de notre maison, le soin de préparer nos aliments, de tirer notre
pousse-pousse et que sais-je encore, alors que nous ne savons rien de ce qu’ils
sont, ni leur nom véritable, ni leurs antécédents, ni leur naissance, ni d’où
ils viennent et nous sommes parfois très étonnés d’être un jour volés ou
abandonnés par eux et qui plus est nous n’avons pas de moyens de recours bien
efficaces contre eux.
Mais me direz-vous ils
ont la carte ; oui, parlons-en !
D’abord ils n’en ont pas tous
et nous ne leur demandons jamais quand ils entrent à notre service s’ils ont
acquitté leurs impôts. Ce n’est pas du reste notre affaire.
Combien y en a-t-il qui
se présentent avec la carte d’un camarade ? Cette supercherie ne se
produirait pas si au livret individuel était jointe la photographie du
titulaire, c’est un moyen vieux comme le monde, il est économique, facile,
pratique et à la portée de tous et particulièrement de l’administration.
D’ailleurs en France,
officiers, étudiants, nombre de fonctionnaires et en général, tous ceux qui
veulent établir d’une façon irréfutable leur identité ont une pièce sur
laquelle est apposée leur photographie.
Pourquoi n’en ferait-on
pas autant à Madagascar, principalement pour l’indigène qui travaille en ville ?
Ce serait un moyen de
contrôle efficace qui permettrait de les suivre d’emploi en emploi et de maison
en maison, et de séparer ainsi les brebis galeuses et les trop grands amateurs
de changement, qui bien souvent ne viennent chez vous que dans le but de se
rendre compte des lieux.
Combien en avons-nous vu
de ces boto qui prennent nos maisons pour des auberges où ils viennent passer 4
ou 5 jours alors qu’ils s’étaient engagés pour un mois.
Quand ils veulent partir,
en vous prévenant, les prétextes ne leur manquent pas ; c’est un parent
malade, un ami qui arrive après une longue absence, c’est un autre qui part,
etc.
(À suivre.)
La Dépêche malgache
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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