29 janvier 2010

Des lémuriens au Botswana?

Je suis toujours de bonne humeur quand paraît une nouvelle enquête de Mma Ramotswe, qui dirige à Gaborone, Botswana, l'Agence N° 1 des Dames Détectives. J'aime sa manière de ronchonner, qui cache mal une grande bonté. J'aime surtout imaginer, comme un clin d'œil répété de livre en livre, ce que sont "les personnes de constitution traditionnelles", une catégorie dans laquelle se range Mma Ramotswe, tout le contraire d'un mannequin anorexique.
Pourquoi, vous demandez-vous peut-être, est-ce que je me mets à vous parler du Botswana?
Pour une raison toute simple: après avoir ôté la bande qui me cachait le bas de la couverture de Vérité et feuilles de thé, j'ai découvert, comme vous le voyez, ce couple de lémuriens dont la présence est pour le moins inattendue sur le continent africain.
On doit cette présence à la liberté de l'artiste Hannah Firmin, qui illustre depuis les débuts les couvertures originales de la série et qui a d'ailleurs, pour l'une d'entre elles, obtenu en 2004 le prix de la meilleure couverture de l'année en Grande-Bretagne. Une artiste a bien le droit, après tout, d'imaginer des lémuriens au Botswana si elle en a envie. Au fond, les films Madagascar n'avaient qu'un rapport très lointain avec la Grande Île...

27 janvier 2010

Le patrimoine au menu du Café de la Gare, vendredi


Vendredi 29 janvier de 17h30 à 19h30 au Café de la gare, Soarano (Antananarivo)
Le café littéraire vous invite à partager vos réflexions autour de la question suivante:
Faut-il défendre le patrimoine?
avec:
Serge Rodin: universitaire, responsable du parcours médiation culturelle, écrivain
Désiré Razafindrazaka: psycho-sociologue, Président de l'association des amis du patrimoine de madagascar (apm), Président du festival Madajazzcar
Johary Ravaloson: Chercheur, écrivain, juriste
animé par
Isabelle Motchane-Brun:
Directrice déléguée au journal l'Express
Michèle Rakotoson: , écrivain, rédactrice en chef du Magazine Challenger

23 janvier 2010

En librairie : deux nouveautés

Sur Madagascar - et l'océan Indien -, deux ouvrages sont récemment parus. Je ne les ai pas lus et, comme de coutume, je vous confie donc les textes de quatrième de couverture.

Christiane Rafidanarivo, Empreinte de la servitude dans les sociétés de l'océan Indien.

La question de la traite est l'un des champs de recherche les plus actifs de ces vingt dernières années. Les migrations causées par les traites arabe, malgache, africaine et européenne ont constitué un apport de peuplement important dans l'océan Indien et l'Atlantique, du IXe au XIXe siècle. Plus de soixante-dix pour cent de la population réunionnaise a une ascendance malgache et africaine, majoritairement issue des migrations de la traite. Cette dernière a contribué aux dynamiques majeures des structures politiques et économiques des sociétés de l'océan Indien.
Christiane Rafidinarivo montre que traite et esclavage, juridiquement abolis depuis le XIXe siècle, sont toujours à l'œuvre dans les sociétés de l'océan Indien où ils restructurent et retravaillent institutions, mémoires et savoirs. Certes, il s'agit le plus souvent d'un imaginaire social recomposé, parfois déconnecté des réalités historiques, mais dont les effets sont réels et récurrents dans la plupart des rapports sociaux, les relations interpersonnelles, les rapports marchands, le champ des représentations politiques (le discriminant noir et blanc, par exemple), et jusque dans l'occupation de l'espace.
La permanence de ces phénomènes, tant chez les descendants d'esclaves que chez ceux des maîtres, obsède les sociétés postcoloniales. Leur décodage s'avère d'autant plus complexe que s'est constituée au cours du temps une sédimentation de représentations issues des contextes économiques et politiques qui ont suivi la traite et l'esclavage (colonisation, post-colonisation, mondialisation) et dans lesquels la rémanence se trouve dissociée du fait historique proprement dit.
Ce livre analyse les processus de transmission de ces empreintes de servitude. Sur le chemin de la mémoire au savoir, il peut nous aider à une appropriation de la liberté pour aujourd'hui.

Politologue à l'université de la Réunion. Christiane Rafidinarivo est habilitée à diriger des recherches en sciences politiques. Consultante internationale et présidente de l'association Recherche océan Indien, elle est auditeur de l'Institut des hautes études de défense nationale (SR 177).

Jean-Claude Leprun, Une jeunesse malgache, 1942-1966.

Un enfant européen né dans la brousse malgache se souvient. Son père est gendarme. C'est l'époque coloniale, le temps de la guerre en Europe, de la défaite de la France, du Général de Gaulle, du débarquement anglais à Diégo-Suarez qui a tant marqué ses premiers souvenirs. Il va grandir en osmose avec cette brousse, ses habitants, sa végétation et sa faune. Cette expérience va le conduire à sa vocation de naturaliste. Le récit, agrémenté d'anecdotes, est fondé sur des faits réels et conte les vingt premières années de l'auteur dans ce pays, les habitations successives: Joffreville, Anivorana, Diégo, Nosy Be, Majunga, Tamatave, l'école primaire difficile car tardive, puis l'École primaire supérieure (EPS), et les lycées Rabearivelo et Gallieni, les premières années d'université à Tananarive, les copains, les premières amours, la découverte de la France au cours des premiers congés paternels, sa rencontre avec Fabienne, le service militaire au Gabon. Un attachement profond, qu'il essaie de faire partager, le lie à ce pays où il a vécu intensément une jeunesse heureuse et riche d'enseignements au sein d'une famille unie et où, malheureusement, son père est mort prématurément.

Âgé de soixante-dix ans, Jean-Claude Leprun est né à Diégo-Suarez et a vécu ses vingt premières années dans la Grande Ile. Pédologue, docteur ès sciences et directeur de recherches à l'IRD (ex Orstom), il a travaillé dix années dans différents pays d'Afrique de l'Ouest puis quatorze années au Brésil, d'abord sur le terrain puis comme représentant d'organismes de recherches français à Brasilia.

21 janvier 2010

Une bibliothèque malgache en malgache, un jour?

Le site Haisoratra reprend un article de Madagascar Matin déjà vu sur le portail Moov et signé Tivoniaina. L'article original, publié, je crois, tel quel par Moov, s'intitule: Numérisation. Des livres sur Madagascar en ligne gratuitement et parle de la Bibliothèque malgache.
Merci.
La rédaction de Haisoratra ajoute, en guise de conclusion, une réflexion pertinente: "Il reste à faire la numérisation des textes et livres anciens en malgache et libres de droit."
En effet.
Je suis le premier à déplorer l'origine très majoritairement coloniale des ouvrages que je réédite. Et presque tous sont, à l'origine, écrits en français. Une seule exception notable pour l'instant, je crois, avec le récit de voyage d'Ida Pfeiffer...
Les limites du fonds disponible sont évidement fixées par les règles sur le droit d'auteur. Je rappelle que les ouvrages ne deviennent en effet libres de droits que 70 ans après l'année du décès de leur auteur.
Les limites linguistiques qui sont les miennes me conduisent par ailleurs à ne rééditer que des ouvrages en français.
Les sources en malgache sont certes moins nombreuses. Mais elles existent. Un exemple, ci-dessous.
Qui aurait le courage de s'y mettre?


12 janvier 2010

Chez les Hova, de Jean Carol, en ebook gratuit

Je vous l'avais promis: après la publication du livre sur papier, je devais le rendre disponible gratuitement en téléchargement. C'est donc le cinquante-cinquième volume de la Bibliothèque malgache électronique. Comme le texte n'a évidemment pas changé, je ne peux que redire ce que j'avais déjà écrit il y a quelques semaines...

Jean Carol est le nom de plume de Gabriel Laffaille (1848-1922). Journaliste et romancier, il s’embarque pour Madagascar fin 1895 pour être le secrétaire particulier du résident général Hippolyte Laroche. Au départ de celui-ci, il devient directeur de l’Imprimerie nationale, jusqu’au moment où Gallieni, irrité par ses prises de position, l’en écarte.
On comprend pourquoi en lisant Chez les Hova: son ouvrage tranche singulièrement avec la littérature coloniale de l’époque. Sans remettre en cause la supériorité de la race blanche, considérée comme un fait irréfutable, et les enjeux économiques liés à la possession de la Grande Île, il s’en prend violemment aux méthodes mises en œuvre par la France.
Tentant de se placer d’un point de vue malgache (sans y parvenir toujours), il trouve à la population des qualités que les colons ne veulent pas voir. Il s’étend en particulier sur l’institution du fokonolona et sur le Code malgache de 1881, y relevant les marques d’une sagesse que les législateurs européens n’ont pas donnée à leurs textes.
Un grand livre.

On peut le charger, en suivant les liens directs, au format DOC ou PDF. Je rappelle que tout le catalogue de la Bibliothèque malgache électronique est à cette page, mais que la visite complète du site est conseillée, à partir de sa page d'accueil.
Je rappelle aussi, pour les lecteurs sur papier (les derniers?), le lien qui permet de commander l'ouvrage et celui de tous les ouvrages papier de la Bibliothèque malgache publiés chez Lulu.

Rendez-vous prochainement ici pour d'autres nouveautés et, avant cela, pour d'autres informations culturelles.

Esther Duflo : Lutter contre la pauvreté

Il y a un an, presque jour pour jour, je vous parlais d'Esther Duflo et de son parcours qui l'avait menée (en simplifiant un peu) de Madagascar au Collège de France. Aujourd'hui, elle publie dans Le Monde un long article intitulé: Microcrédit, miracle ou désastre? Surtout, les textes des quatre leçons qu'elle a données en janvier 2009 viennent de paraître. Cela nous concerne.

Dans Le développement humain. Lutter contre la pauvreté (I), il est d'ailleurs directement question de Madagascar. Elle utilise deux expériences qui y ont été conduites récemment.
L'une concernait des classes d'écoles primaires rurales où différents moyens ont été utilisés pour améliorer la perception de l'enseignement par les parents des élèves. Le résultat a été, dans tous les cas, une augmentation de l'assiduité des élèves, mais dans des proportions diverses selon le type des rencontres qui avaient été organisées.
L'autre expérience consistait à comparer, par des tableaux de bord, une école avec d'autres, en misant probablement sur une émulation entre différents établissements. Résultat nul, contrairement à d'autres écoles où une ONG a utilisé ces tableaux, avec les parents, pour envisager des améliorations.
Ces deux exemples sont caractéristiques de la démarche d'Esther Duflo: elle se base sur un travail de terrain afin d'en évaluer la pertinence. Au contraire de bien des intervenants dans les secteurs abordés par ce premier volume: "aujourd'hui, les systèmes officiels d'éducation et de santé sont, dans une large mesure, le produit de l'imagination de bureaucrates et d'experts qui n'ont de rapports directs ni avec les besoins des personnes, ni avec les réalités du terrain."

Dans l'autre volume, La politique de l'autonomie. Lutter contre la pauvreté (II), il n'est pas directement question de Madagascar (sauf distraction de ma part). Mais il y est en revanche question de microfinance et de corruption, deux sujets sur lesquels les réflexions d'Esther Duflo peuvent éclairer la réalité malgache.
A propos du microcrédit, elle s'interroge: "aide-t-il vraiment les pauvres?" Si l'on ne creuse pas la question, elle semble absurde. La spécialiste en économie du développement nous persuade cependant du contraire.
Sur la corruption, au lieu d'envisager les comptes en banque bien fournis des dictateurs africains, elle s'intéresse au phénomène quotidien: "c'est le policier qui n'enregistre pas votre plainte si vous ne lui glissez pas un billet, ou bien le maire qui demande un bakchich pour délivrer la carte d'alimentation à laquelle vous avez droit."
Où l'on voit que l'Inde ou le Brésil ne sont pas sans rapports avec Madagascar...

9 janvier 2010

Mise à jour permanente de la bibliographie Madagascar sur Internet

Tout compte fait, me disais-je hier, ne pourrais-je pas simplifier la vie des chercheurs et des curieux en proposant, plutôt que des suppléments mensuels, une mise à jour permanente de la bibliographie où je reprends tous les ouvrages disponibles gratuitement sur Internet - et concernant Madagascar?
C'est fait. En suivant ce lien (qui sera affiché, cela va de soi, en permanence dans la colonne de droite), vous afficherez un document Google où se trouvent les références enregistrées après la deuxième édition de la bibliographie (disponible sur le site de la Bibliothèque malgache). Il y en a déjà près d'une quinzaine, Gallica venant de mettre en ligne un joli paquet d'ouvrages.
Dont celui-ci, qui me fournit une illustration.


7 janvier 2010

Quelques nouveautés en librairie

Puisque je n'ai pas pu en parler en décembre, au moment où j'aurais voulu le faire, voici quelques ouvrages parus à la fin de l'année dernière, et j'y ajoute deux guides classiques dont les nouveaux millésimes sont disponibles.

Je commence par le numéro très attendu de Riveneuve Continents, Escales en mer indienne. Il ne concerne pas que Madagascar puisque les Comores, Maurice, la Réunion et les Seychelles y sont aussi présentes. Mais une demi-douzaine de textes valent qu'on s'y arrête.
Raharimanana revient, dans De là où j'écris, et à la manière d'un écrivain plutôt que d'un polémiste, sur les déboires de la pièce 47.
Johary Ravaloson, dans Ainsi les jours fumeux, livre des conversations tenues (ou qui auraient pu l'être) le 26 janvier 2009 à Tana, du côté d'Ankorondrano, quand les émeutes se sont transformées en pillages.
Du haut de la ville, Soa Hélène apercevait, ce jour-là, les mêmes fumées. Elles apparaissent dans les pages de son Journal.
Magali Nirina Marson voit Rouge dans le premier texte de fiction que je lis vraiment d'elle (après en avoir découvert un fragment plus tôt). Mais une fiction fortement ancrée dans le réel, et nourrie de colère.
Kere, de "notre" Jean-Claude Mouyon ("notre", puisqu'il est édité par la Bibliothèque malgache), est extrait d'un roman à paraître, Moi Antoine, dit l'idiot du Sud, et parle notamment, pour ceux qui ne l'auraient pas compris, d'une famine chronique dont Christian Chadefaux fournit les clés.
Hery Mahavanona donne Le roman inachevé, fiction urbaine où la création se heurte aux aléas de la vie quotidienne.
Des textes d'une belle tenue, publiés à proximité d'un Mauricien auquel le prix Nobel de littérature a donné une renommée mondiale, J.M.G. Le Clézio...

Ambass Ridjali, qui a déjà écrit deux pièces de théâtre et deux romans pour la jeunesse, dirige depuis 2004 la bibliothèque municipale Tsingoni à Mayotte. Il publie mahajang@madagascar.com, un bref roman qui semble s'adresser à la jeunesse, et dont voici les premières lignes.
@ un ami sur le net
Cher ami, tout d'abord merci d'avoir répondu à mon mail. C'est que j'ai tapé une adresse au hasard sans jamais penser qu'elle existait. Mais comprends-moi, j'ai tellement de choses dans la tête, dans le cœur que j'ai l'impression qu'ils vont éclater d'un moment à l'autre. Alors il faut que je parle. Il faut que je les vide.
Cher ami, tu peux ne pas me donner ton nom. Peu importe. Cela me suffit que tu lises mes courriers. Que tu m'écoutes avec tes yeux. Toi qui habites loin. Loin de mon île, loin de chez moi. Laisse-moi te conter ma vie, mes joies, mes peines et mes souffrances.
Les extraits du roman, que l'on peut lire ici, ne suscitent pas vraiment l'enthousiasme.

On a déjà rencontré Jean-Pierre Haga dans les pages de ce blog. Le revoici avec un roman, L'œil du cyclone, que je n'ai malheureusement pas lu et sur lequel je me contenterai donc de fournir quelques détails pêchés sur le site de son éditeur.
Jean-Pierre Haga passe à la loupe les faits et gestes des personnages, leurs pensées, tout en jouant avec les onomatopées (à la manière d’une Anna Gavalda), les quiproquos, le suspense, l’humour, le fantastique - déjà mis en scène dans son roman jeunesse, Vert de peur (Editions Magnard, 2005) et dans sa nouvelle Sitarane blues (Editions Orphie 2008).
Jean-François Samlong, Notre Librairie. Revue des littératures du Sud - 2005

L’histoire dans un style alerte, met en scène des personnages ordinaires que l’on croise sur son chemin sans leur prêter grande attention ; et puis, il y a ceux qu’il ne fait pas bon de rencontrer à la brune ou dans des coins isolés, Judex Roupaye par exemple, de la pire espèce des voyous qui n’abandonnent pas leur proie et ne meurent jamais. La seule solution c’est la fuite, avec dans la bouche un goût de litchi vert. Mais où fuir pour se sentir en toute sécurité ? Heureusement qu’il existe aussi sur la route un gramoun Sacha, qui ouvre les portes de l’aventure à Charlie et Inès. Et quelle aventure!
Je signale déjà que Jean-Pierre Haga sera l'invité d'un forum littéraire au CCAC, le samedi 23 janvier à 10h30, pour présenter ce roman.

J'aurais voulu vous parler longuement d'un roman que, en revanche, j'ai lu. Le bonheur est un drôle de serpent, de Raymond Alcovère, m'a cependant beaucoup trop ennuyé pour qu'à mon tour je vous ennuie avec ça. Et Madagascar n'est qu'un des lieux arpentés par les personnages.

Je termine donc par les traditionnels guides de voyage, dont les éditions 2010 arrivent à point pour les touristes décidés à nous visiter cette année.

Le petit futé Madagascar a beaucoup grandi depuis ses débuts. Plutôt en bien, d'ailleurs. Mais l'argumentaire n'a pas beaucoup changé, puisque La Grande Ile, malgré les remous qui l'agitent parfois, reste fondamentalement la même.
Madagasikara, entre Afrique et Asie; sur cette terre des peuples venus d'Extrême Orient, d'Afrique, d'Inde, d'Arabie et d'Europe ont créé la société pluriculturelle malgache. La terre y est indissociable des gens, imprégnée de mémoire, tour à tour étendue désertique, terre rouge, collines vertes, ou forêt parsemée d'orchidées. Les îles du Nord, telle Nosy Bé, sont maintenant très courues des touristes avides d'espaces vierges et de plongées idylliques, mais il reste encore des lieux préservés et c'est un continent que l'on découvre en abordant la terre malgache. La vie y est rude, la pauvreté omniprésente, mais la joie et le sourire sont au rendez-vous. Soyez généreux avec cette terre qui vous accueille.
L'incontournable Guide du routard Madagascar est aussi au rendez-vous. La nouvelle édition est parue cette semaine. Je ne connais pas la proportion des informations mises à jour mais je sais, pour avoir longuement bavardé avec le principal responsable des rafraîchissements de ce guide, qu'ils sont faits sérieusement.
Et, plutôt que de vous redonner les quelques phrases en forme, inévitablement, de clichés, je vous renvoie aux deux derniers carnets de voyage mis en ligne sur le site du Routard: Un Vazaha chez les Vezo et Trek chez les Zafimaniry.

Bonnes lectures!

4 janvier 2010

Une exposition à Perpignan

L'information vient du Midi Libre: La cave coopérative de Terrats accueille l'exposition "Visages de Madagascar" de Cécile Cellerier Maurel, jusqu'au 31 janvier.
Comme elle le présente elle-même: "Visages de Madagascar" est une exposition qui mêle une série de portraits / paysages en noir et blanc réalisés à Madagascar en mai 2007 et des dessins à l'encre, inspirés des portraits. Touchée par les regards "directs, francs, sincères, ouverts et curieux" des Malgaches, la photographe a voulu illustrer l'immense variété et richesse de l'île africaine au travers des visages de ses habitants. Fixer sur la photo des instants d'émotion dans un souci de partage et de réelle sincérité, tel est l'un des soucis majeurs de l'artiste. Marquée profondément par la puissance de ces regards saisis, le dessin lui a aussi permis de prolonger et restituer pleinement son émotion, se libérant du cadre de la photo. Cécile Cellerier Maurel traque avec douceur et respect la part lumineuse des gens, dans le détail d'une pose, d'un geste, d'un regard pour le restituer avec une maîtrise à la fois sensible et professionnelle.
Je ne sais pas si l'illustration que je joins appartient à l'exposition. Elle vient de la galerie de photos de Cécile Cellerier Maurel. Je la montre pour donner une idée de son travail.


2 janvier 2010

Deuxième édition de la bibliographie Madagascar sur Internet

D'un livre électronique à tous les autres - sur Madagascar et en français seulement, il ne faut pas exagérer -, j'avais l'an dernier, en juillet, proposé un volume de bibliographie.
Constatant, au fil des mois, que le nombre d'ouvrages disponibles allait croissant à une belle vitesse, j'ai publié ici des mises à jour provisoires qui sont maintenant intégrées dans la deuxième édition.
Elle a été considérablement augmentée puisqu'en six mois elle est passée de 74 à 89 pages. Un nombre important de liens en plus, donc. Et je constate, en rédigeant cette note, que cela continue: dans la colonne de droite, ce matin, Internet Archive en fournit déjà deux autres (mais l'un des deux ne correspond pas au livre annoncé), en particulier celui qui mène à un livre consacré au tanguin. Je continuerai donc à introduire ici les compléments d'information à un rythme soutenu, probablement une fois par mois.
Ce cinquante-quatrième volume bis, premier de 2010, annonce de nouvelles publications. Les prochaines seront Chez les Hova, de Jean Carol (déjà disponible sur papier chez Lulu), les Vieilles chansons des pays d'Imerina de Jean-Joseph Rabearivelo et le Bulletin du Comité de Madagascar de septembre 1897.
Rendez-vous, pour les chargements, sur le site de la Bibliothèque malgache, sur la page de la Bibliothèque malgache électronique.

29 décembre 2009

Le retour, avec un livre capital

Tout est arrangé, semble-t-il. Me voici reconnecté, donc de nouveau présent ici (et , notamment).
Pendant ce temps, qui m'a semblé bien long (à vous aussi?), je ne suis pas resté inactif. Car il y a, si, si, un tas de choses qu'on peut réaliser même sans une connexion correcte à Internet.
Par exemple préparer des livres pour la Bibliothèque malgache. Il y en a quelques-uns, qui vont arriver sous forme d'ebooks (gratuits) dans les semaines qui viennent.
Mais en voici tout de suite un, sur papier (et donc payant), que je suis fier d'avoir réédité.

Chez les Hova (Au pays rouge) est un classique de la littérature coloniale. Son auteur, qui l'a publié en 1898, ne ressemble pas vraiment à bien des Européens déjà présents dans la Bibliothèque malgache.
Jean Carol est le nom de plume de Gabriel Laffaille (1848-1922). Journaliste et romancier, il s’embarque pour Madagascar fin 1895 pour être le secrétaire particulier du résident général Hippolyte Laroche. Au départ de celui-ci, il devient directeur de l’Imprimerie nationale, jusqu’au moment où Gallieni, irrité par ses prises de position, l’en écarte.
On comprend pourquoi en lisant Chez les Hova : son ouvrage tranche singulièrement avec la littérature coloniale de l’époque. Sans remettre en cause la supériorité de la race blanche, considérée comme un fait irréfutable, et les enjeux économiques liés à la possession de la Grande Île, il s’en prend violemment aux méthodes mises en œuvre par la France.
Tentant de se placer d’un point de vue malgache (sans y parvenir toujours), il trouve à la population des qualités que les colons ne veulent pas voir. Il s’étend en particulier sur l’institution du fokonolona et sur le Code malgache de 1881, y relevant les marques d’une sagesse que les législateurs européens n’ont pas donnée à leurs textes.
Un grand livre. Disponible sur commande chez Lulu (19,99€ + frais de port). Je rappelle au passage que tous les livres papier publiés par la Bibliothèque malgache sont groupés sur cette page.

19 décembre 2009

Panne sur panne

Quand ce n'est pas Internet, c'est l'ordinateur. Depuis trois semaines, je ne sais plus où donner de la tête. Ma collection de tournevis ne sert à rien. J'ai un tas de choses à vous raconter, mais je n'y arrive pas.
Je reviens dès que possible.

30 novembre 2009

Bibliographie Internet : cinquième supplément

C'est probablement la dernière fois cette année que je publie un supplément à la bibliographie que vous trouverez sur le site de la Bibliothèque malgache (n° 54 de la Bibliothèque malgache électronique). Une édition revue et complétée sera disponible en janvier. Avec, je l'espère, d'autres nouveautés. J'ai eu très peu de temps disponible ces derniers mois mais je vois arriver deux semaines plus favorables à la poursuite des travaux de la Bibliothèque malgache.

I. Auteurs

Ardant du Picq, Lieutenant. Une peuplade malgache. Les Tanala de l’Ikongo. Paris, Le Tour du Monde, 1905
http://www.gutenberg.org/files/30520/30520-h/30520-h.htm

Capitaine, H. Episode d’un voyage dans l’intérieur de l’Ile de Madagascar accompli dans les années 1862 et 1863. Havre, Imprimerie Lepelletier, 1879, 25 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5742239z

Cultru, P. Leçon d’ouverture du cours d’histoire coloniale fondé par les gouverneurs généraux de l’Indo-Chine et de Madagascar. Besançon, Typographie et lithographie Jacquin, 1906, 37 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5742542g
Université de Paris. Faculté des Lettres. 23 janvier 1906

Hart, Robert-Edward. Mer indienne. Poèmes. Port-Louis (Maurice), The General Printing & Stationery Cy. Ltd., 1925, 73 pages
http://bibliotheque.mu.auf.org/livres_upload/merindienne.pdf
[Contient :] La journée mauricienne. Le sillage d’argent. Le poème de Madagascar. Estuaire d’Afrique

Lebon, André. La pacification de Madagascar 1896-1898. Paris, Plon, 1928, 322 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57294754
Avec des lettres inédites adressées par Hipp. Laroche, Paul Bourde et Galliéni au Ministre des Colonies

Poisson, H. et Barbier, C. Le cinquantenaire de l’Académie malgache. Tananarive, Imprimerie Officielle, 1952, 330 pages
http://bibliotheque.mu.auf.org/livres_upload/cinquentenairedelacademiemalgache.pdf

Siegrist, A. Mademoiselle Juliette, princesse malgache. Tananarive, Pilot de la Beaujardière, 1937, 201 pages
http://bibliotheque.mu.auf.org/livres_upload/mademoisellejuliette.pdf

II. Anonymes, collectifs, périodiques

Colonie de Madagascar et dépendances. Direction des Travaux Publics. Congrès de l’Afrique Orientale. 1911. Transports terrestres. 872 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5737277x
[Dossier dactylographié et manuscrit]

Le Colon. [Tamatave], 1922-1927, 142 numéros disponibles
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32744273d/date.r=.langFR#
Supplément paraissant les mardis et jeudis [puis les mercredis]

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. 1882-1883. Paris, Imprimerie Nationale, 1884, 118 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56137232

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. 1881-1883. Paris, Imprimerie Nationale, 1883, 96 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56191530

Ministère des colonies. Service administratif colonial. Service technique. Adjudication du 31 janvier 1935. Cahier des charges, relatif à l’adjudication d’une fourniture de fil de cuivre destiné au service des P.T.T. de Madagascar. Budget spécial sur fonds d'emprunt. Paris, L. Fournier, 1935, 16 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623234d

III. Erratum

Fontoynont [et non Fontenoy], Dr et Nicol. Les traitants français de la côte est de Madagascar de Ranavalona I à Radama II. Tananarive, Imprimerie moderne de l’Emirne, 1940, 73 pages
http://www.fonds-grandidier.mg/scan/fl5112/
Mémoires de l’Académie malgache. Fascicule XXXIII

28 novembre 2009

Deux albums sur Madagascar


C'est la saison des beaux livres. De la Réunion, Jean-Luc Allègre envoie ses Panoramas des îles de l'océan Indien où il n'est donc pas question que de Madagascar. Mais de Madagascar aussi, comme en témoigne l'indémodable allée des baobabs de Morondava.


L'ouvrage de Christine Baillet, Madagascar, est en réalité plus ancien - il a été publié en 2006. Mais il est remis en vente dans un coffret contenant quatre volumes: Les plus beaux safaris photos du monde. L'Afrique du Sud, les Galapagos et l'Inde sont les autres destinations.


Invitation à découvrir les espaces sauvages d'une île fascinante, véritable laboratoire de la nature: Mantadia-Andasibe, Ranomafana, Isalo, Berenty, Bemaraha, Ankarafantsika, Lokobe, Ankarana, la Montagne d'Ambre et Masoala sont autant de refuges pour une faune et une flore à l'endémisme record. Principalement illustré avec les photos de Catherine Jouan et Jeanne Rius, Cyril Ruoso et Christian Vaisse.


27 novembre 2009

Madajazzcar en vidéo

Vous avez manqué Madajazzcar? C'est un demi-mal puisque YouTube vous en fournit quelques moments forts, comme celui-ci, avec Rajery.
Il y en a d'autres, et ce n'est peut-être pas fini. Allez voir la chaîne FestivalMadajazzcar, et suivez les mises à jour.

26 novembre 2009

Les Editions Jeunes Malgaches à Montreuil

Montreuil, pour tous ceux qui s'intéressent à la littérature jeunesse, est un rendez-vous annuel dont on ne peut se passer. Le 25e Salon du livre et de la presse jeunesse s'est ouvert hier et se tient jusqu'au 30.
Les Editions Jeunes Malgaches sont présentes. Et exposent notamment le très bel abécédaire publié il y a quelque temps déjà...


21 novembre 2009

En librairie : le développement durable et une vie abrégée

Deux nouveaux ouvrages en rapport avec Madagascar sont disponibles depuis peu. (En réalité, il y en a un troisième mais, comme je viens de le recevoir, je vais le lire avant de vous le présenter.)


Géraldine Froger, Vincent Geronimi, Philippe Meral et Patrick Schembri ont écrit Diversité des politiques de développement durable. Temporalités et durabilités en conflit à Madagascar, au Mali et au Mexique.
Pourquoi les pays en développement n'adoptent-ils pas le même type de politiques et de projets de développement durable? Quelles sont les contradictions entre l'horizon temporel des bailleurs et des acteurs nationaux ou locaux? Quelles sont les modalités d'appropriation locale des projets et politiques de développement durable? Quelle est l'efficacité des processus participatifs?
Pour répondre à ces questions, cet ouvrage allie études régionales, nationales et globales pour analyser, dans une perspective critique, différentes expériences en matière de politiques de "développement durable". Pour ce faire, il met l'accent sur les politiques, programmes, projets de conservation et de lutte contre la déforestation dans trois pays: Madagascar, Mali et Mexique.
Les coordinateurs scientifiques de cet ouvrage sont membres du comité de direction et/ou du conseil d'administration du GEMDEV (Groupement d'intérêt scientifique pour l'étude de la mondialisation et du développement).


Dominique Torrès, grand reporter à France Télévisions et réalisatrice de documentaires, a créé en 1994 le Comité contre l’esclavage moderne et a consacré quatre films à ce sujet. Jean-Marie Pontaut, rédacteur en chef à L’Express, spécialiste de l’investigation policière et judicaire, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Ensemble, ils se sont penchés sur le cas de Lila. Etre esclave en France et en mourir.
Lila arrive en France à 14 ans pour servir de bonne à tout faire. Elle est corvéable à merci, ni payée ni scolarisée. Quatre ans plus tard, cette jeune fille joyeuse et douce est renvoyée in extremis à Madagascar, son pays natal, pour y mourir quelques jours après. Sa famille constate son extrême maigreur et de nombreuses traces de coups sur son corps.
Cette mort suspecte provoque l’ouverture d’une enquête en France et, en 2005, ses «employeurs» sont mis en examen pour, notamment, «viol et non-assistance à personne en danger».
Depuis, la justice s’est enlisée dans ses lourdeurs et ses lenteurs et a finalement décidé de classer l’affaire. Pis: elle a refusé d’entendre les témoignages essentiels recueillis par les auteurs de ce livre, à Tananarive et dans la banlieue parisienne.
Ce récit s’attache à faire revivre la petite bonne malgache, sa jeunesse, ses rêves, son long calvaire et sa mort tragique.
Le destin de Lila illustre le drame de l’esclavage moderne en France et l’indifférence devant des victimes trop souvent ignorées de tous.
Un témoignage poignant de vérité.

J'ajoute à ce texte de l'éditeur une information donnée hier par l'AFP, au sujet d'un rapport du Comité contre l'esclavage moderne (CCEM). Les personnes exploitées en France sont à 96% des femmes dont le plus grand nombre sont réduites en esclavage dans le domaine de la domesticité. En moyenne, elles sont recrutées à l'âge de 14 ans (mais dès 9 ans parfois) et sont exploitées pendant six ans, pour moitié par des membres de leur famille. Leur pays d'origine est, pour 3% d'entre elles, Madagascar.
Je rappelle que ceci concerne la France et non le Liban...

19 novembre 2009

Kouam Tawa, fou de Rabearivelo


Il faut entendre Kouam Tawa parler de Rabearivelo. On croirait presque qu'il est tombé dedans quand il était petit. On pourra l'écouter, sur ce sujet qui le passionne, samedi à 10h30 au CCAC.
Cette discussion sur Rabearivelo animée par le dramaturge Kouam Tawa sera un lieu de découverte et de partage de textes, que l'on rendra vivants par le fait de les lire et de les apprécier ensemble, un champ d'expérimentation et d'échange où il sera proposé aux participants de libérer leur imagination et leur sensibilité.
En s’inspirant du thème choisi, Kouam Tawa lit, raconte des histoires, lance la conversation avec les spectateurs et interroge l’assistance. En revenant vers l’oralité, la littérature se met à parler, elle devient vivante et de permet de susciter une discussion où l'on donne du temps à la parole et de l'espace aux idées.
Kouam Tawa est un jeune auteur camerounais né en 1974. Il a grandi à Bafoussam. Il est poète, auteur dramatique, metteur en scène et animateur d'ateliers d'écriture. Il fait partie de la nouvelle génération d’auteurs de théâtre africains qui s’approprient leur identité à travers une langue et une dramaturgie très personnelle. Kouam Tawa participe de cette nouvelle génération d'écrivains africains qui "se pensent au monde" et nous "donnent rendez-vous ailleurs". Il partage son temps entre son pays, le Cameroun, et ses nombreuses invitations à l’étranger où il écrit en résidence, donne des conférences ou anime des ateliers d’écriture pour jeunes et adultes.
Dans sa ville de Bafoussam au Cameroun, il a aussi coutume d’organiser des "causeries" comme celle à laquelle il nous convie samedi.
Jean-Joseph Rabearivelo est un écrivain malgache considéré comme le maître de la littérature francophone de Madagascar. Issu d’une famille noble de l’Imerina, aux environs d’Antananarivo, il subit l’humiliation de la colonisation française tout en accédant à la maîtrise de la langue et aux trésors des littératures mondiales. Nourri de nombreuses lectures, il élabore une œuvre poétique mais aussi romanesque et critique fondée sur le croisement des langues, des cultures et des mémoires. Son suicide, ses dernières pensées pour Baudelaire, sa célébration de la culture ancestrale, fascinèrent ses contemporains puis Senghor et tous les écrivains aux carrefours des langues et des cultures.

Pour en savoir plus sur Rabearivelo, je vous renvoie à la page que lui consacre le site Ile en Ile, et où j'ai emprunté la photo ci-dessus. Cette page rassemble un texte de Claire Riffard, une bibliographie et une liste de liens - qui conduisent notamment aux livres électroniques gratuits que la Bibliothèque malgache a réédités:
  • n° 37. Presque-songes, suivi de Traduit de la nuit
  • n° 49. Quelques poètes. I. Enfants d'Orphée
  • n° 50. Imaitsoanala, fille d'oiseau
  • n° 51. Volumes
Et donc, oui, j'ai retrouvé ma ligne téléphonique.

18 novembre 2009

Voilà pourquoi votre fille est muette

Il n'y en a, ces jours-ci, en matière de nouvelles technologies à Madagascar, que pour le progrès. Orange rugit comme un Lion (du nom donné au nouveau câble qui va, on vous le dit, révolutionner l'interconnexion de la Grande Ile au Moooonde!) Telma, l'opérateur unique du pays en téléphonie fixe, passe au 3G+, et même 3G++ (si cela existe - ah! non?), à en croire les performances annoncées.
Pendant ce temps, mon ADSL rikiki a toujours besoin d'une ligne fixe qui fonctionne pour que le monde vienne à moi - ou que j'aille vers le monde, c'est selon. Or, depuis quelques jours, ma ligne est morte...
Je téléphone (d'un autre réseau, portable), au numéro d'assistance client. On m'injecte dans l'oreille une musique en boucle sans aucune information. Combien de temps dure la boucle? Je n'en sais rien, cela pourrait se poursuivre à l'infini, et j'y laisserais tout mon crédit.
J'envoie un message via un formulaire, un autre par mail (j'ai une connexion de secours, une 3G+, précisément, mais pas celle de Telma).
Rien.
Et toujours pas de tonalité. Donc, toujours pas d'ADSL.
Aujourd'hui, je vais aller taper du poing sur un bureau (c'est une image, car en fait ce n'est pas trop mon genre) dans un bureau de Telma.
On verra.
En attendant, je ne peux pas vraiment travailler normalement...

13 novembre 2009

Dox : un livre et un forum littéraire


Un forum littéraire est organisé ce samedi 14 novembre à 10h30 au CCAC d'Antananarivo, à l'occasion de la publication de Dox. Ecrivain et musicien à Madagascar.
Jean-Verdi Salomon Razakandraina (1913-1978) dit Dox est un poète célèbre à Madagascar mais dont l’œuvre très variée en français et en malgache ne circule que grâce aux manuels scolaires et à la chanson. Grand admirateur de la culture française, Dox a toute sa vie écrit des poèmes, des pièces de théâtre et des chansons dont les textes restent aujourd’hui dispersés. Traducteur de Corneille et de Racine en malgache, il a fait connaître ces auteurs à la lumière des questions nationales et de ses interrogations personnelles.
Dominique Ranaivoson, coordinatrice de cet important ouvrage collectif sur Dox, est entourée de collaborateurs ayant chacun un angle de vue différent et sa vision de Dox.
Pour la première fois, des témoins et des critiques littéraires se penchent ensemble sur cette œuvre fascinante, sur le personnage quasi mythique qu’est devenu Dox afin d’aider les publics français et malgache à mieux comprendre le rôle de cet infatigable passeur de langues et de cultures. De nombreux extraits de ses œuvres épuisées ou inédites sont présentés et traduits au fil de cette exploration au cœur de l’œuvre poétique, musicale, dramaturgique et politique de Dox.
Le livre comprend sept chapitres qui abordent la biographie de Dox, sa place dans la vie littéraire de son temps, son œuvre poétique, son rapport à la musique, son lien au théâtre et à la politique. Pour chacune de ces facettes, le livre comprend une analyse et un témoignage. Les fils de Dox, Elie et Dédé, sont bien sûr les premiers témoins puis les analystes de la musique et du théâtre, sa petite-fille Hanitr’Ony, elle-même poète, l’est de la poésie avec François-Xavier Razafimahatratra. La place dans la vie politique et particulièrement lors des événements de 1972 est analysée par Nalisoa Ravalitera, témoin et proche de Dox à cette période. Enfin, les témoins interrogés sont son ami et poète Paul Abraham et le metteur en scène Haja Ravaloson qui a monté une pièce de Dox.
Ce livre est donc destiné à tous ceux qui aiment déjà Dox et veulent le connaître mieux et mettre des mots sur des impressions, à ceux pour qui le nom seul vole dans l’imagination et enfin au public français qui ne connaît pas du tout celui qui a traduit de nombreux auteurs français dont Racine et Corneille. Il peut être un outil entre les mains des enseignants et une référence pour tous ceux qui désirent acquérir une vue d’ensemble sur la culture malgache.