11 novembre 2013

Il y a 100 ans : La tournée du Gouverneur Général (1)

À considérer les manifestations que continue de provoquer dans l’Ouest le passage du Gouverneur Général, non seulement de la part des Européens, mais de tribus indigènes jusqu’à ce jour méfiantes, on peut prédire dès maintenant que parmi les nombreuses tournées que M. Picquié a déjà effectuées dans la Grande Île, celle-là aura été l’une des plus fécondes en résultats.
Isolés, dans un pays à peine entamé par la colonisation et d’un aspect assez revêche, malgré de riches possibilités économiques, les colons de l’Ouest, pour ne pas désespérer dans leur mission d’avant-garde, ont besoin de sentir leurs efforts suivis par le Gouvernement central avec toute l’attention qu’ils méritent.
Quant aux indigènes, bien des éléments qui, jusqu’à présent, ne s’étaient inclinés devant l’annexion qu’avec une soumission un peu hargneuse, ou même qui s’étaient obstinés dans la rébellion, se sont laissé gagner par le mouvement général et se sont joints au reste de la population dans l’élan qui la portait au-devant du représentant de la France.
Du vingt-deux au vingt-huit septembre, le Gouverneur Général a visité les postes militaires de Sérinam et d’Antsalova.
Dans toute cette région, la population est laborieuse et tranquille : par les sentiments qu’elle a marqués à M. le Gouverneur Général, elle a témoigné d’un excellent état d’esprit.
Parvenu à Maintirano le 1er octobre, M. Picquié a traversé la ville au milieu d’une double haie d’indigènes poussant des acclamations ; la population européenne, réunie à la Résidence, l’a salué à son arrivée.
Soucieux de faire comprendre à toutes les tribus avec lesquelles il se mit en contact les principes dont s’inspire notre politique, le Gouverneur Général n’a pas voulu quitter Maintirano sans indiquer aux indigènes, par des explications à leur portée, qu’ils satisferaient à la fois à nos exigences et à leurs intérêts en se confirmant dans leurs nouvelles habitudes de vie régulière et de travail. Ce kabary, tenu dans l’après-midi du 1er octobre, attira un grand concours de peuple et fut très écouté.
(À suivre.)
Le Tamatave

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