À considérer les
manifestations que continue de provoquer dans l’Ouest le passage du Gouverneur
Général, non seulement de la part des Européens, mais de tribus indigènes
jusqu’à ce jour méfiantes, on peut prédire dès maintenant que parmi les
nombreuses tournées que M. Picquié a déjà effectuées dans la Grande Île,
celle-là aura été l’une des plus fécondes en résultats.
Isolés, dans un pays à
peine entamé par la colonisation et d’un aspect assez revêche, malgré de riches
possibilités économiques, les colons de l’Ouest, pour ne pas désespérer dans
leur mission d’avant-garde, ont besoin de sentir leurs efforts suivis par le
Gouvernement central avec toute l’attention qu’ils méritent.
Quant aux indigènes, bien
des éléments qui, jusqu’à présent, ne s’étaient inclinés devant l’annexion
qu’avec une soumission un peu hargneuse, ou même qui s’étaient obstinés dans la
rébellion, se sont laissé gagner par le mouvement général et se sont joints au
reste de la population dans l’élan qui la portait au-devant du représentant de
la France.
Du vingt-deux au
vingt-huit septembre, le Gouverneur Général a visité les postes militaires de
Sérinam et d’Antsalova.
Dans toute cette région,
la population est laborieuse et tranquille : par les sentiments qu’elle a
marqués à M. le Gouverneur Général, elle a témoigné d’un excellent état
d’esprit.
Parvenu à Maintirano le 1er octobre,
M. Picquié a traversé la ville au milieu d’une double haie d’indigènes
poussant des acclamations ; la population européenne, réunie à la
Résidence, l’a salué à son arrivée.
Soucieux de faire
comprendre à toutes les tribus avec lesquelles il se mit en contact les
principes dont s’inspire notre politique, le Gouverneur Général n’a pas voulu
quitter Maintirano sans indiquer aux indigènes, par des explications à leur
portée, qu’ils satisferaient à la fois à nos exigences et à leurs intérêts en
se confirmant dans leurs nouvelles habitudes de vie régulière et de travail. Ce
kabary, tenu dans l’après-midi du 1er octobre, attira un grand
concours de peuple et fut très écouté.
(À suivre.)
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Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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