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Cet inlassable Louis
Carpeaux, qui porte un si beau nom, revit, dans un troisième volume, non moins
heureusement illustré, son existence aventureuse et amoureuse de Madagascar. Petites Ramatous est un livre plus
charmant que les deux précédents ; ici moins de dangers, des plaisirs
fréquents, des tendresses féminines, des mélancolies devant les vieux tombeaux,
des soirs d’extase et des matinées d’aurore, le charme d’une poésie lointaine
et primitive[1].
Ce volume est le complément gracieux d’une série d’œuvres où le réalisme des
conquêtes se mêle au lyrisme des vastes horizons, et qui témoignent combien ce
jeune et courageux coureur des grandes routes exotiques a de belle humeur et de
talent.
Le Temps
L’Empereur !
Les voyageurs qui
circulent actuellement dans le district de Fianarantsoa ne sont pas peu étonnés
de rencontrer à chaque instant des restes d’arcs de triomphe, des arbustes et
des bananiers desséchés, indiquant le passage d’un personnage de grande importance.
Le Gouverneur Général
étant à Tananarive, on se demande quel peut bien être la supérieure autorité
qui laisse ainsi des traces derrière elle : c’est tout simplement le chef
du district !
Ainsi donc, en 1913,
après dix-huit années d’occupation, en pleine Colonie française, un
fonctionnaire peut se permettre de tels abus de pouvoir.
C’est révoltant de
cynisme.
Mardi, 21 octobre
dernier, toute la population de la région de Vohiparara était rassemblée par
ordre pour attendre le Chef. Le Chef ne vint pas. Peu habitué à se lever de
bonne heure, il avait raté le départ de l’automobile à 6 heures du matin.
Le voyage étant remis à
plus tard, les indigènes recommenceront leurs déclarations pour la date fixée à
nouveau.
Pour cette parade de
vanité, toute la population d’un district est sur les dents, ne travaille
plus ; elle se tient prête à recevoir l’Empereur.
Si un malheureux Colon…
n’insistons pas, le Colon n’en vaut pas la peine.
Le Progrès de Madagascar
[1] Louis Carpeaux : Petites
Ramatous (B. Grasset, éditeur).
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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