Nous avons reçu récemment
le rapport consulaire anglais concernant la situation économique de Madagascar
pendant l’année 1912. Nous en extrayons le passage suivant qui concerne l’industrie
du graphite :
Le graphite est le
minéral qui, actuellement, retient le plus l’attention des prospecteurs de
Madagascar, dont beaucoup restreignent leurs travaux à la recherche exclusive
des gisements de graphite. D’après la législation minière en vigueur, un permis
de recherche coûte 25 francs et est valable pour une année. Il donne le
droit d’explorer le sol sur une étendue de 2 000 hectares. En
principe, le permis de recherche ne comporte pas le droit d’exploiter, et pour
extraire le graphite, une concession doit être obtenue qui entraîne le paiement
de redevances superficielles très élevées, mais dans la pratique les gisements
sont généralement exploités aussitôt que les formalités du bornage sont
remplies. La généralisation de cette coutume est indiquée par ce fait que, bien
que dix concessions seulement aient été délivrées à la fin de l’année 1912, le
nombre de gisements de graphite exploités à cette date dépassait 900, dont les
deux tiers ont été mis en œuvre au cours de l’année écoulée.
Les gisements de graphite
s’étendent du nord au sud de l’île sur plus de 1 300 kilomètres. Ils
sont particulièrement nombreux dans les provinces du centre et de la côte
orientale. Le graphite de Madagascar, de qualité moyenne, renferme de 60 à 90 %
de carbone pur ; on a trouvé des gisements renfermant jusqu’à 95 %.
Le machinisme a été introduit
depuis peu dans la Grande Île ; les méthodes perfectionnées d’extraction
et de manipulation paraissent devoir se généraliser à bref délai.
La production du graphite
en 1912 a atteint 5 000 tonnes, dont la moitié seulement a été
exportée. D’après les statistiques des douanes, les exportations de graphite de
la Grande Île s’établissent comme suit :
- 1910 553 tonnes
- 1911 1 281 tonnes
- 1912 2 637 tonnes
Le service des mines
estime que la production du graphite à Madagascar en 1913 sera d’au moins
8 000 tonnes, et que cette quantité sera doublée l’année suivante.
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Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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