26 novembre 2013

Il y a 100 ans : Le graphite à Madagascar

Nous avons reçu récemment le rapport consulaire anglais concernant la situation économique de Madagascar pendant l’année 1912. Nous en extrayons le passage suivant qui concerne l’industrie du graphite :
Le graphite est le minéral qui, actuellement, retient le plus l’attention des prospecteurs de Madagascar, dont beaucoup restreignent leurs travaux à la recherche exclusive des gisements de graphite. D’après la législation minière en vigueur, un permis de recherche coûte 25 francs et est valable pour une année. Il donne le droit d’explorer le sol sur une étendue de 2 000 hectares. En principe, le permis de recherche ne comporte pas le droit d’exploiter, et pour extraire le graphite, une concession doit être obtenue qui entraîne le paiement de redevances superficielles très élevées, mais dans la pratique les gisements sont généralement exploités aussitôt que les formalités du bornage sont remplies. La généralisation de cette coutume est indiquée par ce fait que, bien que dix concessions seulement aient été délivrées à la fin de l’année 1912, le nombre de gisements de graphite exploités à cette date dépassait 900, dont les deux tiers ont été mis en œuvre au cours de l’année écoulée.
Les gisements de graphite s’étendent du nord au sud de l’île sur plus de 1 300 kilomètres. Ils sont particulièrement nombreux dans les provinces du centre et de la côte orientale. Le graphite de Madagascar, de qualité moyenne, renferme de 60 à 90 % de carbone pur ; on a trouvé des gisements renfermant jusqu’à 95 %.
Le machinisme a été introduit depuis peu dans la Grande Île ; les méthodes perfectionnées d’extraction et de manipulation paraissent devoir se généraliser à bref délai.
La production du graphite en 1912 a atteint 5 000 tonnes, dont la moitié seulement a été exportée. D’après les statistiques des douanes, les exportations de graphite de la Grande Île s’établissent comme suit :
  • 1910    553 tonnes
  • 1911    1 281 tonnes
  • 1912    2 637 tonnes

Le service des mines estime que la production du graphite à Madagascar en 1913 sera d’au moins 8 000 tonnes, et que cette quantité sera doublée l’année suivante.

La Quinzaine coloniale

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