(Suite et fin.)
Les marques d’intérêt et
de bienveillance que M. Picquié a prodiguées aux indigènes au cours de sa
tournée, les encouragements au travail et à la tranquillité fréquemment répétés
dans ses kabary n’ont pas tardé à porter leurs fruits.
L’une de leurs
conséquences les plus intéressantes a été d’amener la soumission de rebelles
réfugiés dans le massif de l’Antsingy.
Les repaires
difficilement accessibles étaient cachés par la très épaisse végétation qui
recouvre encore ce massif orographique s’élevant au milieu du district de
Tsiandro.
Échappant à toute
sanction, le fils d’un ancien mpanjaka Sakalava, Alintsihazo, était à la tête
de ces insoumis. À Arendrano, le 27 septembre, l’un des réfractaires vint
faire sa soumission au Gouverneur Général. Sur son engagement de mener
dorénavant une vie régulière, M. Picquié lui promit que ses méfaits
antérieurs seraient oubliés et l’autorisa à s’établir dans tel village qui lui
semblerait convenable.
Mais ce n’est pas tout.
La façon dont cette soumission avait été accueillie par le Chef de la Colonie
se répandit rapidement à travers la région et dès le lendemain, à Antsalova,
cinq insoumis avec leurs familles se présentaient à M. Picquié qui en usa
à leur égard avec la même bienveillance dont avait déjà bénéficié leur
compagnon.
Au cours de la marche sur
Maintirano le cinq octobre, on vint avertir le Gouverneur Général pendant le
repos de l’étape que deux indigènes s’étaient approchés de l’escorte dans le
but de « demander l’aman ».
À Tsiandro, où
M. Picquié arriva le 6 octobre, ce fut le chef de bande Alintsihazo
en personne, qui vint avec sa famille suivi de nombreux partisans faire sa
soumission au Chef de la Colonie.
Ces soumissions marquent
la fin dans l’Antsingy d’une agitation qui nécessitait depuis l’occupation la
présence de nombreuses troupes.
Dorénavant les habitants
de cette partie de l’île vont pouvoir se livrer eu toute sécurité à l’élevage
et à la culture et jouir sans crainte du fruit de leur travail.
Ce résultat considérable
au point de vue politique est bien de nature à faire oublier à M. Picquié
les fatigues de cette longue et pénible tournée.
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Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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