Notre bonne ville va
bientôt recevoir une visite comme elle est peu habituée à en recevoir. Celle du
navire de guerre Jeanne-d’Arc.
C’est un beau navire et
un beau nom !
Ce croiseur cuirassé, qui
sert d’école d’application aux aspirants de marine sortant de l’École navale,
avait coutume, depuis de longues années, de faire dans l’Atlantique la première
partie de sa campagne d’instruction.
M. Pierre Baudin
vient de rompre avec cet usage, en décidant que cette croisière se ferait cette
année autour de l’Afrique avec pointe vers le golfe Persique et retour par le
canal de Suez. Les aspirants ne s’en plaindront pas. On leur a d’ailleurs
choisi, comme points de relâche, des villes ou des ports du plus haut intérêt.
Leur curiosité sera satisfaite ainsi, en même temps que se développera leur
aptitude professionnelle.
À un autre point de vue,
le prochain voyage de la Jeanne-d’Arc,
tel qu’il vient d’être décidé, offrira un réel avantage. Ce croiseur visitera, en
effet, des points où le pavillon français se montre rarement, pour ne pas dire
jamais et où il est bon, cependant, qu’il apparaisse de temps à autre. La Jeanne-d’Arc est, d’ailleurs, un
imposant navire, suffisamment moderne, pour donner à ceux qui le verront une
idée satisfaisante de notre flotte de guerre.
Voici l’itinéraire
adopté : départ de Brest le 10 octobre pour gagner Madère, Konakry,
Dakar, Sainte-Hélène, Le Cap où l’on arrivera le 11 novembre. De là, le
croiseur visitera successivement Durban, Lourenço-Marquès, La Réunion, Maurice,
Tamatave, Diégo-Suarez, Anjouan, Zanzibar, Mombassa, où il touchera dans les
premiers jours de janvier. De Mombassa, la Jeanne-d’Arc
se dirigera sur Bender-Abbas et Mascate, pour revenir ensuite sur Djibouti, la
mer Rouge, Suez, Port-Saïd, Alexandrie, Ajaccio et Toulon, où le retour est
prévu pour le 4 mars.
C’est là, on l’avouera,
un fort beau voyage. On enviera les aspirants qui vont l’accomplir. Combien de
gens paieraient cher pour voir tant de points divers, curieux et intéressants,
en une croisière de cinq mois !
Marc Landry.
(Du Figaro.)
Le
Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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