18 juillet 2010

Quand Bernard Giraudeau parlait de Madagascar

Il y a un peu plus de deux ans, je vous donnais copie d'une grosse page extraite d'un livre de Bernard Giraudeau, Les dames de nage. Il y était question d'un passage par Madagascar, dans une scène brève mais éblouissante. La mort de l'écrivain-acteur, hier, m'incite à vous renvoyer vers cette note. Vous ne devriez pas être déçus.

16 juillet 2010

Quelques monstres de Madagascar ???

Vous le savez si vous suivez régulièrement ce blog, je tente de rassembler les informations concernant tous les livres en français concernant Madagascar et disponibles gratuitement sur Internet. Une bibliographie (BME 58) a été établie, et elle est mise à jour chaque fois que je trouve une "nouveauté" (c'est-à-dire un livre ancien récemment numérisé).
Dans cette bibliographie, je ne reprends ni les articles ni les images (cartes, gravures, etc.). Il faut bien se limiter, sous peine d'être débordé.
Je ne résiste pourtant pas au plaisir de vous présenter trois estampes rencontrées sur le site Gallica. Et que vous avez peut-être déjà vues si vous consultez ici le "fil" des nouveautés de cette ressource - colonne de droite, plus bas... encore plus bas... voilà, vous y êtes.
Voici donc ces images de monstres prétendument trouvés à Madagascar.




Ces estampes, il faut quand même le signaler, datent des années 1660, époque où la rigueur scientifique n'était pas une qualité universelle...

15 juillet 2010

Bibliothèque malgache 58/ Maudave à Madagascar sous Louis XV

La Bibliothèque malgache électronique (BME) poursuit son chemin, fortement dépendant du temps dont je dispose pour m'y consacrer. Mais avec la ferme volonté de continuer à faire circuler gratuitement, après une réédition soigneuse, des textes libres de droits parfois difficilement accessibles et qui sont pourtant des sources indispensables pour les chercheurs ou les simples curieux.
Voici donc le 58ème volume de la collection, La colonisation de Madagascar sous Louis XV d'après la correspondance inédite du comte de Maudave, par Henri Pouget de Saint-André (1886).
Le comte de Maudave, né en 1725 près de Grenoble et mort en 1778 à Mazulipatam en Inde, est un peu le chaînon manquant des tentatives françaises de colonisation de Madagascar entre Flacourt au siècle précédent et Benyowsky qui lui succédera. Trois tentatives manquées, mais trois noms qui ont marqué l'histoire de Fort-Dauphin pendant quelques années.
Henri Pouget de Saint-André, entré dans la famille de Maudave, a eu accès aux lettres et aux journaux qu'il avait laissés. Il retrace, sans cacher son admiration pour l'homme ni sa colère envers ceux qui l'empêchèrent de mener son entreprise à bien, l'aventure d'une installation décidée en 1768 et abandonnée deux ans plus tard. L'optimisme habite d'abord le "commandant pour le roi dans l'île de Madagascar", avant la déception.
Cet ouvrage doit être situé dans le contexte précis de son époque: l'année précédant sa parution, un traité d'alliance franco-malgache a été signé, décevant les partisans d'une colonisation. En montrant comment Maudave aurait pu réussir un siècle auparavant, Pouget de Saint-André leur fournit des arguments...
En attendant la refonte complète du site de la Bibliothèque malgache, cet ouvrage est, comme les 57 autres de la collection, téléchargeable aux formats PDF et DOC, sur la page du catalogue de la BME (aller en bas de page, les titres étant classés par numéro dans la collection).

14 juillet 2010

A qui appartient Rabearivelo? Une polémique stérile

A qui appartient Rabearivelo?
La réponse me semble évidente: à celles et ceux qui le lisent. A celles et ceux qui travaillent sur son œuvre et la font connaître.
Remplacez le nom du poète malgache par celui de n'importe quel autre écrivain, ma réponse sera identique.
Ce matin, sur le site de Madagascar-Tribune.com, un certain Ny Ando R. s'indigne pourtant sous un titre provocateur: "Le journal intime et l'intégrale de l'œuvre de Jean-Joseph Rabearivelo: une affaire française?"
Le problème - non, le scandale! - à ses yeux tient au fait que les éditions prochaines des Calepins bleus (octobre 2010) et de L'œuvre intégrale (2011) sont présentées dans "un opus de promotion" signé par par Laurence Ink, Liliane Ramarosoa et Claire Riffard sous la coordination de Serge Meitinger. Le compte est rapidement fait: une Malgache (et encore! elle travaille à Bucarest!) et trois vazaha.
Scandale, donc...
Pauvres Liliane, Laurence, Claire et Serge... La première disqualifiée parce qu'elle a accepté, il y a quelque temps, un poste à la hauteur de ses compétences, après deux doctorats, de longues années d'enseignement à l'École Normale Supérieure et un passage à la vice-présidence de l'Université d'Antananarivo. Les autres disqualifiés parce qu'ils s'approprient un patrimoine national malgache.
Faut-il rire ou pleurer de cette réaction? Laisser glisser ou se mettre en colère?
Personnellement, je ris, mais d'un rire colérique.
Ny Ando R. devrait être fier d'appartenir au pays d'un écrivain dont les textes sont étudiés par des chercheurs du monde entier (pas seulement de France). Et heureux de voir quelques-uns d'entre eux consacrer leur temps à une édition scientifique qui manquait cruellement.
Mais qui suis-je, sinon un vazaha (encore un!), coupable désormais d'avoir ajouté quelques lignes à une polémique stérile?
Doublement coupable, puisque j'avais déjà réédité, dans la Bibliothèque malgache, six ouvrages de Jean-Joseph Rabearivelo sous forme de livres électroniques.
Disponibles gratuitement, vous vous rendez compte?
Je crois que j'aggrave mon cas...

Vonjiniaina, scénographe de Sar'nao 2010

Le Mois de la photographie à Madagascar, lancé en 1994, n'en est, rebaptisé Sar'nao seize ans plus tard, qu'à sa... douzième édition. Cherchez l'erreur! L'explication est très simple: monter un événement culturel à Madagascar n'est pas une sinécure, lui assurer la pérennité est encore plus compliqué. C'est donc pourquoi il s'agit, cette année, d'une renaissance - en plusieurs lieux d'Antananarivo, comme l'hôtel du Louvre, le CCAC, le CGM, l’AFT, le Café de la gare et le Tahala Rarihasina. Jusqu'au 30 juillet, place donc aux images (qui succèdent à d'autres images puisqu'en juin, c'était le mois de la BD).
De nombreux photographes et intervenants à des titres divers prennent part aux expositions et aux différentes animations liées à Sar'nao 2010.
Vonjiniaina, l'une d'entre eux, est à l'honneur sur le site d'Africultures, dans un entretien avec Jessica Oublié. Elle est en effet la scénographe de l'événement et s'explique sur le travail spécifique qu'elle a mené à bien dans cette perspective. "Pour moi, chaque lieu est investi d'un esprit qui lui est propre et qui tient soit de la personnalité de son propriétaire, de son architecture, de son histoire intrinsèque, du public qui le visite ou qui y vit", dit-elle notamment...

11 juillet 2010

Le quatrième roman de Jean-Claude Mouyon

La Bibliothèque malgache est heureuse et fière d'éditer le nouveau livre de Jean-Claude Mouyon. Comme Roman Vrac, le premier roman paru à cette enseigne, L'Antoine, idiot du Sud, est une trilogie. On y retrouve un humour et une écriture capables de restituer comme, je crois, nul autre écrivain ne l'a fait, le grouillement si particulier du Sud-Ouest malgache.
L'ouvrage est disponible sur commande à partir de cette page (15 € + frais de port).
Innovation: le texte en paraîtra en feuilleton dans le quotidien Les Nouvelles, dans quelques jours.
Sans attendre, voici la présentation qu'en fait l'auteur en quatrième de couverture.

Les trois courts textes qui constituent la trilogie de L’Antoine, idiot du Sud ont pour particularité d’être en apparence inachevés. Disons qu’ici l’auteur s’est amusé à jeter les bases de ce qui aurait pu constituer un seul roman, à jeter des fils et brouiller les pistes pour au final laisser le lecteur face à une œuvre abandonnée à son propre devenir. Un personnage et ses proches. Le Sud. Le quotidien. Trois ingrédients récurrents dans chacune de ces histoires qui sont autant de déclinaisons d’une idée romanesque reposant sur un unique socle.
L’idée étant d’en avoir plusieurs et d’en proposer autant… Le concept aurait pu se dérouler à l’infini dans une série intitulée Les aventures d’Antoine mais trois longues nouvelles ou courts romans, au choix, c’est déjà bien suffisant, non?
Puisse la présence d’Antoine (dit l’idiot du Sud) tisser un lien de complicité avec ses lecteurs lesquels, je crois le savoir, ne sont avares ni de sens de l’humour ni de celui de gravité.
Merci. Je vous laisse car Baba vient d’ouvrir.
L’auteur


10 juillet 2010

Natacha Andriamirado : J'écris pour mon chien

Un mois déjà que je n'ai pas donné de nouvelles. C'est bien long, même si c'est passé très vite. Je vous explique en deux mots: jusqu'à fin juin, j'étais littéralement submergé de travail. Même mon médecin insistait pour que je prenne un peu de repos. Je l'ai fait, deux semaines à Toliara, où j'ai quand même tenu à jour la bibliographie malgache sur Internet et avancé - doucement (je le précise pour le cas où mon médecin lirait ce blog) - sur quelques projets dont je vous reparlerai très vite. En attendant de concrétiser ceux-ci, je pense à tout ce dont je ne vous ai pas parlé et qui aurait mérité mon attention. Par exemple, les journées malgaches à l'Unesco. Ou le mois de la photo. Ou... bon, à l'impossible nul n'est tenu.

Me voici donc de retour pour découvrir que j'ai manqué, en octobre dernier, la sortie du premier ouvrage d'une nouvelle écrivaine malgache (qui écrit en français). Sur l'excellent site d'Africultures, Boniface Mongo Mboussa publie un entretien avec Natacha Andriamirado à propos de son recueil de nouvelles, J'écris pour mon chien.
Je vous renvoie à cet entretien pour en savoir plus sur cette collaboratrice de La Quinzaine littéraire puisque, malheureusement, je n'ai pas lu son livre. Dont je ne peux que vous proposer quelques lignes.

Je n'ai jamais vraiment répondu à ta question, je ne pouvais pas te dire que j'avais écrit toutes ces chansons parce que je t'aimais. Je n'avais pas le droit de te montrer ainsi mon amour. Parce que toi tu ne m'aimais pas. Je devais aussi t'inspirer un peu de dégoût. Alors je me suis excusée de t'avoir importuné. Et je suis partie. Je t'ai dit au revoir en prenant garde de ne pas me faire de croche-pieds ou de te tomber dessus. Et j'ai pensé à nouveau à ta question. Pour qui j'écris, si ce n'est pour l'amour que je te porte et dont tu ne veux pas?

10 juin 2010

Une histoire d'esclave malgache en Afrique du Sud

André Brink a publié ses mémoires: Mes bifurcations. Un gros livre dans lequel sa vie et son œuvre sont sans cesse mises en perspective avec l'histoire de son pays. On le sait, la terre d'accueil de la Coupe du monde de football n'a pas toujours été, et jusqu'à une époque très récente, un modèle de démocratie. L'anecdote malgache que j'y trouve remonte certes à des temps beaucoup plus anciens. Elle illustre un passage consacré au châtiment des esclaves.
Tel fut le châtiment réservé en 1714 à la jeune Trijntje originaire de Madagascar, lorsqu’on apprit qu’elle avait été contrainte d’avoir une relation avec le brasseur Willem Menssink, personnage violent qui, afin de la soumettre, donnait le fouet à sa propre épouse Elizabeth, en s’exclamant: “Ne sais-tu pas que la coutume au Cap est de vivre suivant les préceptes de l’Ancien Testament?” Poussée au désespoir par les avances du brasseur et la cruauté de son épouse, Trijntje avait tenté d’empoisonner sa maîtresse et tué l’enfant qu’elle avait eu de Menssink. Elle fut emmenée sur le lieu d’exécution à l’angle sud-est du château, où elle fut étranglée; on attacha son cadavre à un poteau fourché; il resta exposé là, “afin qu’il soit consommé par le temps et les volatiles des cieux”. Menssink, comme il était blanc et, en outre, indispensable à la Compagnie en sa qualité de brasseur, sortit du tribunal libre comme le vent.
Mes bifurcations est, par ailleurs, un livre formidable, dont je ne peux que conseiller la lecture.

6 juin 2010

En librairie : Visages d'exclusion dans la société malgache contemporaine

Dans la collection "Espaces interculturels", un ouvrage d'Anne Marie Ricaldi Coquelin, Visages d'exclusion dans la société malgache contemporaine, dont je donne copie de la quatrième de couverture.
Entre tradition et modernité, la société malgache vit, en ce début du XXIe siècle, une époque charnière de son histoire.
Elle est en mutation et nul ne sait aujourd'hui ce qu'il restera des traditions et de l'organisation sociale avec l'arrivée espérée du développement économique.
Cet ouvrage explore ces mutations au travers des témoignages de ceux qui sont pris au piège de ces transformations profondes et se retrouvent en situation d'exclusion. Il décrit leur stratégie de vie et souvent de survie. Enfin, des suggestions sont formulées pour améliorer le sort de ceux qui, à ce moment de l'histoire sociale malgache, n'ont pas encore retrouvé de véritable place dans leur société.
Anne-Marie Ricaldi Coquelin est docteur en Sciences de l'éducation; elle a passé la plus grande partie de sa carrière dans des pays en voie de développement. Elle a, en outre, travaillé cinq ans en Thaïlande auprès des populations cambodgiennes, six ans au Vietnam et sept ans à Madagascar comme chef de projet pour la coopération française et conseiller du ministre de la Population.
Elle a conduit cette recherche en collaboration avec les jeunes chercheurs du Centre d'Analyses et de Prospectives pour le Développement à Madagascar, rattaché à l'Institut du Travail Social de Tananarive.

Par ailleurs, un recueil de nouvelles sur lequel j'ai peu de renseignements mais qui comporte au moins un sujet malgache vient aussi de paraître, dans une collection qui semble orientée vers les adolescents. Il s'agit de Il ne fait jamais noir en ville, par Marie-Sabine Roger.
Une employée modèle et dévouée se découvre égoïste et révoltée lorsqu’elle adopte un chat. Une femme libre et célibataire toujours réquisitionnée pour les corvées familiales en oublie sa vie. Un vieux voisin maniaque terrifie sa voisine de palier. La garde alternée c’est une semaine vide pour ce père solitaire. Un couple de mariés valse, tendrement enlacé sous le regard goguenard des convives: ils ont les tempes blanches. La charge est lourde pour ce conducteur de pousse-pousse à Madagascar, sa cliente est pleine de sentiments contradictoires quant à sa présence sur cette île si pauvre. Comment faire ses adieux à un père tendrement aimé qui vient de mourir. Quitter sa maison pour toujours, abandonner la campagne, le jardinage pour un appartement en ville où la vie est si facile. Dix nouvelles, l’écriture précise et évocatrice de l’auteur, le ton tour à tour tendrement humoristique léger et grave, les chutes inattendues, font de ce recueil de nouvelles un beau voyage au pays des mots.
Marie-Sabine Roger est née en 1957. Elle vit ici et là entre Madagascar, le sud de la France et la Réunion. Après avoir été enseignante en maternelle pendant plusieurs années, elle se consacre aujourd'hui à l'écriture.

4 juin 2010

Gasy Bulles 2010

Je n'ai pas oublié avoir, trois années de suite, participé à la réalisation d'un annuaire des dessinateurs de BD - les "bédéistes", comme on dit ici - malgaches. Pour écrire de courtes biographies, je les ai tous rencontrés. J'en retiens un bel enthousiasme collectif et le désir très vif de progresser dans leur art. Ils sont toujours là - d'autres ont surgi depuis, bien sûr - et ils se retrouvent pour la sixième édition de Gasy Bulles.
Du 7 au 19 juin, la BD envahit donc le Centre culturel Albert Camus et l'Alliance française d'Antananarivo.
Au menu, des expositions, des contes, un spectacle de danse contemporaine, des films, une caravane-BD, un concours et un stage - avec le retour de Barly Baruti que vous pouvez voir et entendre dans une vidéo que j'avais réalisée l'année dernière à l'occasion de son précédent passage.
Le programme complet est disponible sur le site du CCAC.

28 mai 2010

Sanga n'existe plus, les Malgaches dansent encore

Se souvient-on des années 1999, 2001 et 2003? Par trois fois, les Rencontres chorégraphiques de l'Afrique et de l'Océan Indien - dont il me semble qu'elles étaient, à l'époque, avant que le rythme en soit bousculé, appelées Biennales - se sont posées à Antananarivo sous le nom de Sanga, ce qui a fait beaucoup de bien au milieu de la danse contemporaine à Madagascar.
Il en reste des traces concrètes, à travers une belle émulation qui donne des résultats. Deux compagnies malgaches sont en effet sélectionnées dans la catégorie "pièces collectives", et un danseur dans la catégorie "solo". Dix pièces chorégraphiques sont sélectionnées dans chaque catégorie pour ces Rencontres qui se dérouleront du 29 octobre au 5 novembre à Bamako, Mali.
Revue de détail grâce au communiqué de presse envoyé hier par le CCAC.

Cie Soranihafa d’Angela Rakotoarisoa pour «Sora» dans la catégorie «pièce collective»


Angela Rakotoarisoa, chorégraphe et danseuse, pratique la danse contemporaine depuis maintenant 14 ans. En 1996, elle participe à la création de la compagnie Rary (sous la direction du chorégraphe Ariry Andriamoratsiresy). Elle fait partie des interprètes de différentes créations chorégraphiques de cette même compagnie, dont «Mpirahalahy mianala» et «Dihy tsy amin’ny aponga», qui ont fait l’objet d’une tournée nationale et internationale sur les continents africain, américain et européen.
Elle fonde en 2004 avec Heritiana Lalaina Razanajatovo la compagnie Soranihafa et crée différentes pièces chorégraphiques, entre autres son premier solo «Takalo».
Elle a également participé à différentes plateformes et échanges artistiques nationaux et internationaux, lors desquels elle a pu suivre des ateliers de formation sous la direction de nombreux chorégraphes tels Bernardo Montet, Zoé Randrianjanaka, Pascal Montrouge, Gaby Saranouffi, Jeff Ridjali…
«Sora» aborde différents sujets relatifs à l’Homme, à sa genèse, à son existence et à tous les sacrifices nécessaires pour sa préservation.
Interprètes: Lalaina Razanajatovo, Angela Rakotoarisoa.

Cie Anjorombala de Julie Iarisoa pour «Sang couleur» dans la catégorie «pièce collective»


Julie Iarisoa, chorégraphe et danseuse, commence la danse en 1997 en suivant des cours dans diverses écoles et en étant interprète pour plusieurs compagnies (Up the rap, Rary…).
Elle s’est construite artistiquement au fil des stages et ateliers donnés par des chorégraphes comme Zoé Andrianjanaka, Ariry Andriamoratsiresy, Valérie Berger, Eric Mezino, Faustin, Opio, Salia Sanou, Rudi Rehava… sans oublier les rencontres informelles avec des danseurs de rue. Elle a ensuite suivi une formation de deux ans au Centre méditerranéen de danse contemporaine en Tunisie, a participé à de nombreux festivals nationaux et internationaux.
Elle crée en 2004 la compagnie «Anjorombala» qui se consacre essentiellement à la recherche sur le mélange de la danse contemporaine et de la danse hip hop.
«Sang couleur» parle de la tolérance, du respect mutuel et de l’acceptation des différences qui peuvent séparer les uns et les autres.
Interprètes: Léon Ranomenjanahary, Henintsoa Andriantsoa, Bienvenu Randrianirina, Toky Rakotondrasoa, Julie Iarisoa.

Cie Ilo Danse de Junior Zafialison pour «Ail? aie! aie!» dans la catégorie «solo»


Junior Zafialison, chorégraphe et danseur, a une formation pluridisciplinaire. Il a débuté avec le modern jazz, ensuite la danse classique, puis la danse africaine, le hip hop et enfin la danse contemporaine pour laquelle il a fait le choix d’en faire sa profession à partir de 2004.
Junior Zafialison a actuellement un parcours professionnel parsemé de formations, d’échanges et de rencontres: études au Centre Méditerranéen de Danse Contemporaine, ateliers chorégraphiques sous la direction d’artistes internationaux de renom, accueil en résidence au Centre Chorégraphique National de Tours, présentations de ses travaux au festival de danse contemporaine «On marche» au Maroc…
En 2009, il fonde sa propre compagnie, Ilo danse, qui se consacre à toutes formes de recherches esthétiques et chorégraphiques.
«Ail? aie! aie!» traite la question de la classe sociale, solo très physique dans lequel l’artiste dénonce les comportements de ceux qui abusent du pouvoir et de la notoriété acquis par la réussite sociale.
Interprète: Junior Zafialison

Bonne chance à tous...

22 mai 2010

En librairie : Beniowski et les autres

Ce n'est pas à proprement parler une nouveauté, puisque les Mémoires et Voyages de Beniowski avaient été publiés en 1999 aux Editions Noir sur Blanc en trois volumes que nous retrouvons ici en un seul tome. Mais il s'agit évidemment d'une réédition importante - la Bibliothèque malgache a d'ailleurs à son catalogue deux livres sur ce personnage qui a marqué l'histoire de Madagascar.
Maurice Auguste Beniowski devint, après la publication de ses Mémoires et Voyages en 1790, le type même de l’aventurier haut en couleur, célèbre dans toute l’Europe centrale. La présente édition a été établie par le spécialiste Edward Kajdański. On suit les tribulations du prisonnier politique après sa fuite d’un pénitencier russe. Le premier tome relate son voyage vers l’exil à travers la Sibérie, qui le conduit sur la péninsule du Kamtchatka; en 1770, il y organise une révolte des déportés qui se solde par la prise d’un navire sur lequel il s’embarque à destination des mers du Grand Nord. Le second tome retrace le voyage de cinq mois qui mène Beniowski du détroit de Behring aux îles Aléoutiennes et Kouriles, puis à Macao. Le dernier volume est consacré à son séjour à Madagascar, où des indigènes le couronnent «grand roi» et où il se bat contre la France aux côtés des tribus qui refusent la colonisation.
Maurice Auguste Beniowski, fils d’un général de l’armée autrichienne, est né en Hongrie en 1741. Cet intrépide s’évade de la prison russe où il est enfermé pour avoir participé à la lutte des nobles polonais contre la Russie au sein de la confédération de Bar en 1768. Contemporain de Cook et de La Pérouse, il compte au nombre des premiers Européens à avoir navigué en mer de Behring et au large du Kamtchatka. Il s’illustre aux côtés des Malgaches dans leur combat pour la liberté, mais tombe sous les coups d’une expédition française en 1786.
On peut feuilleter le livre ici.

Josyane Lemercier Belliard est née à Toliara en 1951 et a vécu à Antananarivo jusqu'en 1975. Pharmacienne et scénariste, elle publie Madagascar. Le sang d'une colonie (1890-1948).
En mai 1958, Siarana, jeune métisse malgache de 15 ans, défile dans les rues de Paris pour réclamer la libération des prisonniers politiques dont trois députés malgaches incarcérés en France. Au retour de la manifestation, elle supplie Marc, son père, de lui parler de sa mère Cimandefa tuée accidentellement lors des événements insurrectionnels de 1947. Marc raconte.
Lors de ce récit passionnant, l'Histoire prend corps à travers la vie d'un couple mixte: Marc, jeune Français, photographe et correspondant d'un journal de l'île de la Réunion et Cimandefa, jeune femme malgache, étudiante en médecine. En même temps que leur histoire d'amour, nous découvrons l'histoire de la conquête et de la colonisation et plus particulièrement la réalité de la vie à Madagascar de 1939 à 1947.

Gaston Moussion est né en 1930. Ce Vendéen de formation agricole obtient un doctorat en Sciences biologiques. Il participe à plusieurs programmes de développement au Cameroun et Madagascar. En métropole, il devient fonctionnaire au Ministère de l’Agriculture, Service de la Protection des Végétaux et consultant phytosanitaire en environnement. Titulaire du Mérite agricole, il est actuellement à la retraite. Il a écrit, sous le nom de Gaston Chevallier, A Madagascar, quand la terre meurtrie devient généreuse.
Une trop courte période à Madagascar consacrée à l’amélioration de la production agricole dans un contexte humain aux coutumes ancestrales fortement enracinées. L’activité consistait à conserver un contact quasi-permanent avec le paysan malgache, lui prouver que l’on pouvait améliorer les cultures traditionnelles par des méthodes modernes dans une terre sensible à l’érosion… Il fallut ménager toutes les susceptibilités avec le souci de comprendre l’esprit malgache afin de lui transmettre le message du progrès. N’est-ce pas lui offrir la ligne lui permettant de pêcher toute la vie pour le nourrir, lui et sa famille? Croire à ce principe chinois, la misère actuelle aurait été plus facile à supporter.

Dans un autre registre, Véronique Pasquier a dirigé la rédaction d'un guide pratique destiné aux investisseurs, Madagascar. L'essentiel d'un marché.
Malgré les crises qui périodiquement secouent le pays, Madagascar constitue un centre d'intérêt pour beaucoup d'entreprises et de très nombreux Français. C'est d'abord un pays agricole, avec un paysannat qui lentement fait évoluer ses méthodes tout en restant dans la tradition. Les richesses du sol et du sous-sol sont avérées, de grands projets suscitent de nombreux contrats de sous-traitance. Une industrie de main d'œuvre spécialisée arrive à se constituer dans les secteurs de la mode et des technologies de l'information et de la communication. Les relations avec les autres entités de l'Océan Indien se développent; la région a le français en partage, et même si les différences d'une île à l'autre sont importantes, de nombreuses entreprises de services pourront vous assister (avec des succursales ou des correspondants sur les marchés principaux). Malgré les incertitudes de l'heure, il faut venir, trouver les opportunités, profiter des nombreux réseaux de contacts existant. Cet ouvrage décrit l'environnement. secteur par secteur, donne de nombreuses adresses, essaie de faire partager une expérience de terrain, pour se préparer aujourd'hui et identifier déjà les bons interlocuteurs lorsque cette crise politique se terminera.

Enfin, il faut signaler la réédition du plus culturel des guides de Madagascar, dont je me souviens qu'Antoine Gallimard l'avait lui-même présenté à Antananarivo en 1999 lors de sa sortie.
Des clefs pour comprendre
... un peuple dont la relation au monde et la vie quotidienne sont régies par le respect des ancêtres, liens entre Dieu et les vivants et garants de l'ordre et du bonheur terrestres ; une civilisation bâtie sur la riziculture et l'élevage bovin, qui perpétue de riches traditions artisanales...
Des itinéraires à parcourir
Découvrir Madagascar en 5 circuits de visite ; apprécier la diversité de la faune et de la flore en se promenant dans les parcs naturels...
Les informations pratiques
De A à Z, tous les renseignements utiles pour préparer et réussir son voyage ; une sélection d'hôtels et de restaurants; les adresses et les horaires d'ouverture des lieux à visiter.

17 mai 2010

Une heure avec Jean-Claude Mouyon



A la demande générale (de quelques-uns qui ne pouvaient pas être présents le 8 mai au CCAC mais auraient bien voulu y être), je fournis le son du forum littéraire où Jean-Claude Mouyon était interrogé par Jean Mamy Andrianjaka Rakotomanana.
Je n'en ai ôté que les lectures de textes faites par l'animateur - vous avez, dans des notes précédentes, des liens vers des extraits des trois romans de l'auteur.
Cette heure d'entretien, à laquelle j'ai pris soin de ne pas donner un "poids" excessif sans nuire à la qualité du son (c'est un fichier de 23 Mo), est téléchargeable ici.
Bonne écoute.

16 mai 2010

Lundi, journée spéciale Madagascar sur RTL


Au terme de mini-reportages dont je vous ai signalé le début mercredi, la radio française RTL conclut ce lundi 17 mai son expédition à Madagascar par une journée spéciale consacrée à la préservation des ressources marines et naturelles. Franck Antson, envoyé spécial, sera à l'antenne en direct dans RTL Matin (4h30-9h00, heure française), RTL Midi (12h30-14h30) et RTL Soir (18h00-19h15).
Le Monde daté du lendemain fera écho à cette expédition dans ses pages "Planète".

12 mai 2010

Les concombres de mer, les ONG, les vazaha...


C'est le début de l'expédition RTL à Madagascar, à suivre pendant quelques jours pour qui le désire - l'émission, un peu moins de cinq minutes, est téléchargeable sur la page.
Première étape: Toliara, le Sud et les concombres de mer. Avec l'omniprésence des ONG et des vazaha qui me donne des boutons.

8 mai 2010

Le cri d'alarme d'une libraire

C'est dans Livres Hebdo, la revue professionnelle du livre français: Malgré les dévaluations, écrit Huguette Rasoamananoro, directrice de CMPL à Isoraka, les librairies poursuivent tant bien que mal leur travail. Plutôt mal que bien, étant donné les circonstances. 2008 a été plutôt une bonne année pour sa librairie, raconte-t-elle, mais les dévaluations ont fait qu'au moment de régler les factures, celles-ci s'étaient alourdies. En 2009, situation de crise politique oblige, le chiffre d'affaires a considérablement diminué - jusqu'à 50% pour certaines librairies, écrit-elle.
L'avenir est incertain, des dettes courent toujours. La présidente de l'Association des libraires malgaches conclut: "Les libraires malgaches, qui saluent le lancement de la Charte du libraire francophone, souhaitent pouvoir continuer leur métier en prenant en compte tous les risques actuels, et espèrent la compréhension des éditeurs, des diffuseurs et des organismes culturels de soutien."
Puisse-t-elle être entendue...

7 mai 2010

Lire Jean-Claude Mouyon : Carrefour

Avec Carrefour, pas encore publié à Madagascar mais disponible sur commande chez Lulu.com, nous terminons ce petit parcours à l'intérieur des romans de Jean-Claude Mouyon. Qui présente lui-même ce livre:

Cette histoire je l’ai voulue joyeuse, jouissive, violente, excessive, habitée d’une tendre tristesse proche de la désespérance paradoxalement heureuse d’une population admirable. C’est l’histoire de la vie d’un carrefour sublime sans rond-point ni sens interdit où tout semble permis. Un carrefour fréquenté par des riverains exubérants qu’on n’invitera jamais à celui de l’Odéon ni au rond-point qui mène à l’Élysée. Mais là n’est pas le propos. Quoique… Ici aussi les personnages existent, le pays et les événements également mais ne comptez pas sur moi pour dénoncer qui que ce soit. Ainsi va la vie…

Comme pour les deux premiers ouvrages présentés ces derniers jours, je vous propose d'en découvrir un extrait.

Pour en savoir plus, le rendez-vous n'a pas changé: il est fixé à demain samedi, 10h30, au Centre culturel Albert Camus d'Antananarivo, pour le forum littéraire qui accueille Jean-Claude Mouyon, animé par Jean Mamy Andrianjaka Rakotomanana. L'entrée est libre.

6 mai 2010

Lire Jean-Claude Mouyon : Beko

Je continue à vous proposer, en préface de la rencontre avec Jean-Claude Mouyon (samedi à 10h30 au CCAC), la découverte de quelques pages de ses livres.
Aujourd'hui, donc, le deuxième ouvrage de cet écrivain publié par la Bibliothèque malgache, Beko ou La nuit du Grand Homme.
Le début de ce roman est à télécharger ici au format PDF.
Il est disponible en librairie à Madagascar et sur commande pour tout le monde.
On le trouvera, comme Roman Vrac, à l'entrée et à la sortie, samedi, du forum littéraire.
Et voici la fiche du livre.

5 mai 2010

Lire Jean-Claude Mouyon : Roman Vrac

Avec toujours à l'esprit la rencontre de samedi (CCAC, 10h30) avec Jean-Claude Mouyon, je vous propose, ces jours-ci, des extraits de ses romans publiés par la Bibliothèque malgache.
On va, logiquement, commencer par le commencement, c'est-à-dire la trilogie de Roman Vrac qui a été son premier ouvrage édité par mes soins. Plus de détails sur cette page.
Et le début du livre est téléchargeable (au format PDF) ici.
Roman Vrac est disponible dans les principales librairies malgaches ainsi que, pour celles et ceux qui n'ont pas la chance d'habiter ou de fréquenter Madagascar, sur commande.
Il sera, bien entendu, en vente samedi à l'occasion du forum littéraire dont Jean-Claude Mouyon est l'invité.

4 mai 2010

Samedi, c'est Jean-Claude Mouyon au CCAC

J'ai l'intention, cette semaine, de vous fournir quelques éléments permettant, même si vous n'avez pas (encore) lu les livres de Jean-Claude Mouyon, de faire connaissance avec son œuvre. Vous serez ainsi mieux préparés, samedi matin, pour la rencontre avec l'écrivain qui se tiendra au Centre culturel Albert Camus d'Antananarivo à partir de 10h30.
Aujourd'hui, deux minutes vingt-sept de bonheur avec une vidéo où Jean-Claude Mouyon parle de ses romans.