30 juillet 2014

Il y a 100 ans : La colonisation juive à Madagascar (1)

La Grande Île a-t-elle été colonisée par les Juifs ?
La présence d’une colonie juive à Madagascar a été signalée, pour la première fois, par Flacourt dans son Histoire de la grande isle de Madagascar, éditée à Paris en 1658. Plus tard, Robert Drury, un Anglais, qui y resta captif pendant quinze ans, donna des renseignements plus complets sur certaines cérémonies cultuelles et y ajouta également quelques détails sur les lois civiles. Ce sont, à notre connaissance, les seuls auteurs qui traitèrent de ce sujet avant la conquête française.
Depuis, nous avons eu de remarquables travaux de M. A. Grandidier qui admet, avec Flacourt, la présence d’une colonie juive à une époque très éloignée ; il croit même avoir découvert quelques traces, sinon de la langue hébraïque dans l’idiome malgache, du moins des similitudes assez frappantes avec certains noms bibliques. Mais il nous faut mentionner, par contre, les recherches de M. Gabriel Ferrand qui nie absolument l’influence juive à Madagascar et prétend que toutes les preuves en faveur de cette influence concernent en réalité l’action arabe.
Nous n’avons pas l’intention ici de faire un cours de linguistique comparée ni de théologie. Nous nous bornerons à raconter simplement aux Malgaches leur histoire, d’après les documents que nous avons eus à notre disposition.
Flacourt, qui paraît avoir été admirablement renseigné sur l’histoire des Juifs, suppose que les Zafé-Ibrahim (actuellement les Betsimisaraka) sont arrivés dans l’île de Sainte-Marie antérieurement à la captivité des Juifs à Babylone, soit environ six cents ans avant notre ère. Or, il est prouvé à l’heure actuelle par la découverte d’inscriptions qu’il se trouvait alors, en Afrique, des colonies juives pratiquant toujours un culte idolâtre. Le culte juif, tel qu’il est actuellement pratiqué dans la synagogue, n’existait pas encore ; on aurait donc tort de rejeter notre thèse, parce que les Malgaches pratiquent d’autres cérémonies qui datent aussi de l’Antiquité ! Ces Juifs primitifs ont quitté leur patrie et leurs frères, trop tôt pour pouvoir profiter de l’enseignement des prophètes et des prêtres qui ont réformé le culte après leur départ.
(À suivre.)
S. Ferarès.
Le Courrier colonial


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