31 juillet 2014

Il y a 100 ans : La colonisation juive à Madagascar (2)

(Suite et fin.)
À l’époque où les Betsimisaraka (Zafé-Ibrahim) s’établirent définitivement à Madagascar, ils y trouvèrent peu ou pas d’habitants ; s’il en existait, ils étaient sans doute en nombre infime et dans un état de civilisation bien inférieur à celui des nouveaux venus. Les Betsimisaraka ont donc pu imposer à ces autochtones « leur loi » (la loi de Moïse) et leur religion ; ils les ont fait profiter des bienfaits de leur civilisation, quelque primitive et défectueuse qu’elle fût alors, mais qui, en tout cas, devait être supérieure à celle des autres habitants puisqu’elle s’est maintenue, avec quelques modifications, jusqu’au dix-neuvième siècle. Après avoir été les maîtres de l’île, ils ont été, à leur tour, asservis par les Hovas et les Arabes.
De ce qui précède, il résulte que ceux qui s’occupent de l’histoire de Madagascar ne doivent pas se baser uniquement sur les documents arabes, qui sont d’une époque relativement récente, comparée à celle de l’arrivée des colons hébreux. L’étude de tout ce qui touche aux Betsimisaraka présente, à ce point de vue, le plus haut intérêt. C’est elle qui nous a permis d’établir, dans une récente brochure intitulée : Les Lois malgaches et le Pentateuque, parue chez Durlachet à Paris :
1° Que le culte pratiqué par les Malgaches est le culte antique des hébreux.
2° Que les lois civiles, telles qu’elles sont indiquées dans le livre de M. G. Julien, portent l’empreinte de la loi de Moïse.
3° Que la langue malgache, telle qu’on la parlait anciennement avant l’arrivée des Arabes, renferme des traces d’hébreu et de chaldéen.
Les Betsimisaraka ont donc joué, à Madagascar, un rôle important, dont ils auraient le droit d’être fiers s’ils le connaissaient. Aujourd’hui où ces indigènes sont devenus les égaux de leurs vainqueurs, les Arabes et les Hovas, il serait bon de leur remettre le passé en mémoire pour qu’ils cherchent à reprendre dans l’île une place analogue à celle qu’ils y occupaient jadis.
Ils pourraient collaborer activement au développement matériel et intellectuel de Madagascar, comme leurs ancêtres l’ont fait, pendant des siècles, comme les Hovas l’ont fait avant l’arrivée des Européens.
S. Ferarès.

Le Courrier colonial


L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
  • Lulu, intermédiaire habituel de la Bibliothèque malgache, au format epub - sans couverture: 6,99 €
  • Amazon, qu'il est inutile de présenter, au format Kindle (Calibre, un logiciel gratuit, permet de convertir aisément en epub si on ne possède pas de liseuse spécifique): 7,49 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire