De temps en temps revient
la question du chemin de fer de Tananarive à la côte Ouest pour desservir cette
moitié de la Grande Île qui est la plus étendue et qui n’a guère d’autre exutoire
important que la Betsiboka.
Nous avons rappelé
récemment que les colons de Maevatanana et de Majunga se plaignaient d’être
délaissés par l’administration centrale ; nos lecteurs savent qu’il est
question de fonder une union de l’Ouest embrassant ces deux provinces. Une voie
ferrée répondrait évidemment à leurs désirs les plus pressants.
Cependant les opinions
sont partagées, sinon sur l’utilité, du moins sur la vitalité d’un tel projet.
Ce que recherche surtout
l’exportateur, c’est la réduction au minimum de ses frais de transport. Or, le
chemin de fer T. C. E. aura longtemps l’avantage de la plus courte
distance, et il continuera à desservir, non seulement Tananarive, mais la plus
grande partie du Plateau central. D’autre part, entre Majunga et Maevatanana,
c’est-à-dire sur une portion étendue de son parcours, le chemin de fer de la
côte Ouest serait victorieusement concurrencé par le Betsiboka, pendant une
bonne partie de l’année.
Beaucoup sont donc d’avis
que la solution la plus simple du problème des transports dans la Grande Île
serait le doublement de la voie du T. C. E. qui commence à ne plus
suffire aux besoins du trafic.
Est-ce un motif
d’abandonner le projet d’une ligne T. C. O. ? Non point. Cette
ligne d’un développement de 550 kilomètres, au moins, exigerait, il est
vrai, une dépense de 75 à 80 millions de francs. Pour l’instant, ses
recettes probables ne semblent pas devoir rémunérer un tel capital, et son
exploitation pèserait lourdement sur le budget de la colonie.
Mais il ne faut pas oublier
que rien ne favorise le développement d’une région comme la création de
communication et de transport rapides. Peut-être, dans l’état actuel des
choses, un T. C. O. ne paierait pas ses frais, mais peut-être aussi
que le mouvement commercial qu’il provoquerait suffirait un jour à élever les
recettes actuellement probables, sans nuire cependant à celles du
T. C. E.
Le Courrier colonial
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