(Suite et fin.)
La colonie elle-même
n’est pas exempte de reproches dans la crise présente. L’autorisation
d’exploiter a été accordée à tous les indigènes qui en ont fait la demande,
sans qu’on exigeât aucune garantie : aussi le nombre de bornages a-t-il
augmenté dans des proportions fantastiques : on en compte actuellement
plus de 6 000, alors que la production de 1913 a été seulement de
6 319 tonnes. Une douzaine de gisements exploités consciencieusement
auraient suffi pour assurer ce chiffre de production. Au contraire, ces
exploitants de circonstance travaillent dans des conditions déplorables :
ils sabotent les gisements et tirent cinq à dix tonnes d’un gîte qui en
donnerait des centaines. C’est un gaspillage insensé des ressources minières du
pays. Pour comble de malheur, de pareilles exploitations ne pourront être
reprises à moins d’une remise en état fort onéreuse. Ces quelques tonnes ainsi
obtenues sont vendues au rabais et déprécient les graphites mieux préparés.
Malgré tout, cependant,
quelques mesures qui finiront par s’imposer remédieront au malaise
actuel ; la crise présente n’est que crise de croissance.
La Croix
Le port de Tuléar
M. Lebrun, ministre
des Colonies, vient de réglementer la pêche de la baleine sur les côtes de
Madagascar. Ces mesures de protection plairont fort, car la baleine et
l’éléphant sont les bêtes qui recueillent le plus grand nombre des suffrages de
la sympathie humaine sur la surface du globe, – beaucoup plus que l’homme
lui-même.
Tuléar deviendra un jour
le centre de l’industrie qui exploite ces mammifères. Tuléar est une ville de
grand avenir. Sa situation n’est pas sans présenter quelques désavantages dans
un terrain menacé par l’invasion de dunes – danger qui se signale sous un
aspect pittoresque dans un cimetière où de trois arbres plantés côte à côte, un
a été complètement « submergé » par le sable, l’autre est enfoui
jusqu’à mi-tronc, le troisième complètement libre. – Mais le gouvernement
général de Madagascar, et la province de Tuléar, d’autre part, se sont ingéniés
avec le plus grand mérite à mettre en valeur ce port.
De La Vie.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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